Ferreira vient de mettre fin à son contrat à la surprise de tout le monde. (Photo : Bassam Al-Zoghby)
A l’image de son compatriote, Jaime Pacheco, ancien entraîneur de
Zamalek qui a quitté son poste l’année dernière, Jesualdo Ferreira a suivi la même voie en mettant fin à son contrat avec le club samedi dernier. Ferreira a créé la surprise : il avait affirmé à plusieurs reprises qu’il n’avait aucun problème avec le club et qu’il n’avait aucune intention de quitter son poste.
« Toutes les nouvelles qui circulent autour de mon départ sont des rumeurs. Je suis très content à Zamalek. J’y resterai jusqu’à la fin de mon contrat qui expirera à la fin de cette saison. Je suis un homme qui tient à ses engagements », avait déclaré l’entraîneur portugais sur le site officiel de Zamalek, il y a deux semaines.
Ferreira a expliqué sa décision par le non-paiement de son salaire depuis trois mois. De même, il a indiqué que ses mauvaises relations avec Mortada Mansour, président du club, font partie des raisons qui l’ont poussé à prendre cette décision.
En effet, les relations entre Ferreira et l’administration de Zamalek, notamment son président, étaient très tendues. Selon l’avis de tous les observateurs, les capacités techniques de l’entraîneur portugais, qui porte le nom de « professeur » dans son pays, sont indiscutables. Ses succès avec l’équipe en remportant un doublé historique (Championnat/Coupe) pour la première fois depuis 1988 en sont une preuve irréfutable.
Mais malgré ces succès, Mortada Mansour n’a pas cessé de critiquer le Portugais suite à chaque défaite. Et la situation s’est davantage envenimée après la défaite de l’équipe à la Supercoupe d’Egypte contre Ahli, lorsque Mansour a déclaré que Ferreira serait viré, en lui faisant porter la responsabilité de cette défaite. Mais le calme a prévalu un certain temps, suite à l’intervention de certains membres de l’administration du club, et Ferriera a conservé son poste.
Ces relations houleuses sont dues pour certains à la forte personnalité de l’entraîneur portugais. Il avait par exemple interdit aux membres du conseil d’administration du club de suivre les entraînements de l’équipe, chose tout à fait nouvelle à Zamalek. « Le président du club est contre ma présence à la tête du cadre technique de l’équipe. C’est très difficile de travailler dans de telles circonstances », a expliqué Ferriera sur sa page Facebook. « Je n’ai pas reçu mon salaire ces trois derniers mois ».
Qui succédera à Ferriera ?
Les responsables du club ont cependant indiqué que c’était lui qui avait refusé de toucher son salaire en L.E., car ils ne pouvaient pas le payer en dollar, vu la difficulté à s’en procurer. Quelles que soient les raisons, il reste que le départ du Portugais est une grande perte pour l’équipe, vu ses capacités techniques et ses bonnes relations avec les joueurs. « Le départ de Ferriera est une grande perte pour nous. Il n’était pas notre entraîneur, il était notre père », a déclaré Moustapha Fathi, ailier international de l’équipe. « Je dois beaucoup à Ferriera. C’est un entraîneur de niveau international. C’est une grande perte pour l’équipe », regrette aussi Tareq Hamed, milieu de terrain.
La question qui se pose désormais est de savoir qui sera le nouvel entraîneur de l’équipe. Hassan Chéhata, figure emblématique de Zamalek et vainqueur de trois titres de la CAN avec les Pharaons, était pressenti pour succéder à Ferriera. Il est en effet actuellement libre après sa récente démission de son poste à Moqalououn. Mais le porte-parole du club, Ahmad Mansour, a affirmé que le nouvel entraîneur sera un « étranger ». Le nom de l’ancien entraîneur de l’équipe, Jorvan Vieira, était présent dans la liste des favoris, mais le président du club refuse catégoriquement l’idée de son retour, malgré ses bonnes performances avec l’équipe en 2013.
Selon des sources au sein des Blancs, le club a ouvert des négociations avec le Français Hervé Renard, double vainqueur de la CAN avec la Zambie 2012 et la Côte d’Ivoire 2015. Il est actuellement libre suite à son limogeage de l’équipe de première division française, Lille, pour insuffisance de résultats. Mais il semble qu’il sera difficile pour ce dernier d’accepter l’offre de Zamalek, vu ses excellentes performances avec plusieurs sélections du continent noir.
Les dirigeants de Zamalek devront trancher le plus tôt possible afin de donner l’occasion au nouvel entraîneur de découvrir l’équipe et de profiter du report des matchs du club dans le Championnat, les joueurs étant occupés avec la sélection olympique à la Coupe d’Afrique des nations des -23 ans. Cette pause s’étalera jusqu’à la mi-décembre.
Malgré le départ soudain de Ferreira, l’optimisme règne au sein du club dont les responsables ne semblent pas estimer que le départ du Portugais représente une grande crise. « Bien qu’on ait changé 4 cadres techniques la saison dernière, on a remporté le Championnat et la Coupe », pondère Ahmad Mansour, porte-parole du club.
Un excellent bilan (du 13 février 2015 au 4 novembre 2015)
Matchs : 41
Victoires : 28
Matchs nuls : 7
Défaites : 6
Buts marqués : 74
Buts encaissés : 24
Titres : Championnat égyptien 2015, Coupe d’Egypte 2015.
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