
Kahraba (au centre) célébrant un but avec Omar Gaber et Moustapha Fathi. (Photo : Moustapha Emeira)
Al-Ahram Hebdo : Tout d’abord, félicitations pour vos excellents débuts avec Zamalek. Après seulement quelques semaines, vous avez arraché une place de titulaire et vous faites la différence. Quel est votre sentiment ?
Mahmoud Kahraba : A peine arrivé à Zamalek, j’ai décidé de faire de mon mieux pour démontrer que le club avait réalisé une bonne affaire en s’attachant à mes services. L’objectif que je me suis fixé est d’aider du mieux que je peux mon nouveau club à remporter d’autres titres.
— Votre transfert a fait couler beaucoup d’encre. Les médias, dans leur majorité, vous annonçaient à Ahli et vous voilà à Zamalek. Avez-vous délibérément instauré ce suspense jusqu’à la signature du contrat ?
— Loin de moi cette idée. Ce que le public sportif doit savoir, c’est que je suis un produit d’Ahli où j’ai fait mes classes en cadets et juniors. Et si j’ai atterri à Enppi, c’est parce qu’Ahli ne m’a pas retenu. J’étais donc libre d’opter pour un autre club. Je n’étais pas le seul joueur dans cette situation. A Enppi, j’ai trouvé davantage de sollicitude et j’ai pu éclore au point où à l’âge de 16 ans et demi seulement, je faisais déjà partie de l’équipe A. Puis en sélection avec laquelle j’ai remporté la Coupe d’Afrique des nations des moins de 19 ans, en Algérie. Mes bonnes prestations m’ont valu de recevoir plusieurs offres, notamment de Lucerne en Suisse pour lequel j’ai opté. De retour au Caire, les médias m’ont annoncé à Ahli et cela aurait été très normal de retourner au bercail. Les responsables du club se sont certes manifestés, mais trop discrètement. En réalité, l’approche manquait de sérieux. Par contre, les responsables de Zamalek sont rapidement entrés dans le vif du sujet et ont manifesté une réelle volonté de s’attacher mes services. J’étais en contact quotidien avec eux et leurs intentions étaient claires et nettes. J’ai également ressenti beaucoup de considération et de respect de la part des dirigeants qui ont vite fait de dissiper tous mes doutes. Ce sont ces facteurs qui ont été derrière ma décision et certainement pas l’aspect financier, comme certains voudraient le faire croire.
— Ainsi, vous avez opté pour Zamalek alors que vous êtes ahlawi ...
— Oui, absolument. Le professionnalisme n’entre pas dans ces considérations. N’importe quel joueur vous confirmera que son avenir personnel est bien plus important que son attachement de coeur à tel ou tel club. Certes, j’ai ressenti les critiques des fans d’Ahli qui m’ont affublé de traître, mais en tant que joueur professionnel, je défends bec et ongles les couleurs que je porte. Désormais, je suis zamalkawi et je ne lésinerai pas sur une seule goutte de sueur pour hisser haut l’étendard de la Citadelle blanche. Autre chose que tous les supporters doivent savoir : Quand eux se chamaillent sur les réseaux sociaux, les joueurs d’Ahli et de Zamalek qui se respectent sortent ensemble quand ils n’ont pas d’engagements avec leurs clubs. Il faut qu’ils sachent qu’il existe beaucoup de liens d’amitié entre les joueurs des deux camps.
— N’aviez-vous pas des appréhensions en signant pour Zamalek qui renferme d’autres bons joueurs évoluant au même poste que vous, comme Ayman Hefni, Moustapha Fathi et Mohamad Ibrahim ?
— J’aurais eu à affronter ce problème en jouant dans n’importe quelle autre grande équipe. A Ahli, j’aurais trouvé Ramadan Sobhi, Abdallah Al-Saïd et Moemen Zakariya. Personnellement, j’aime la concurrence qui permet aux joueurs et à l’équipe de progresser. Pour le moment, je suis titulaire du poste à Zamalek, et cela ne m’empêche pas d’être ami en dehors du terrain avec Moustapha Fathi, Mohamad Ibrahim et Hammoudi qui évoluent au même poste.
— Pourquoi vous surnomme-t-on Kahraba (électricité) ?
— Lorsque je jouais dans l’équipe cadette d’Ahli je n’aimais pas perdre et j’étais toujours stressé sur le terrain. J’encourageais alors mes coéquipiers de la voix, pour les booster à donner le meilleur d’eux-mêmes. Badr Ragab, mon entraîneur de l’époque, avait alors constaté que mon comportement faisait l’effet d’un électrochoc sur mes coéquipiers et les faisait sortir de leur torpeur. Depuis, il m’a surnommé Mahmoud Kahraba.
— Hossam Hassan avait la même attitude que vous sur le terrain. Serait-il votre idole ?
— Hossam Hassan est certes un grand joueur et c’est un honneur pour moi que d’être comparé à lui, mais franchement mon idole est Chikabala. Pour moi « Chika » est techniquement un joueur sans pareil. C’est un phénomène dans son genre avec un talent qu’aucun autre joueur égyptien ne possède. « Chika » parle avec moi et me donne des conseils que je suis. Je lui souhaite un bon retour dans le Championnat égyptien.
— Après vos premiers matchs avec Zamalek, on vous a reproché d’avoir raté plusieurs occasions faciles, de vous contenter de donner des passes décisives à vos coéquipiers ...
— Vous avez probablement raison. Il est possible que je veuille tout faire sur le terrain. Jouer à Zamalek est une responsabilité et il n’est pas facile de satisfaire son large public. Je suis tout de même content d’avoir retrouvé dernièrement le chemin du but.
— Après avoir signé avec Zamalek, quels sont vos nouveaux objectifs ?
— Après avoir réussi une bonne performance avec l’équipe olympique en ayant marqué 8 buts en 6 matchs, je rêve de réussir une bonne performance avec l’équipe nationale sous la direction d’Hector Cuper et de décrocher une place de titulaire pour jouer aux côtés de Mohamad Salah. J’ai appris beaucoup de choses de Hossam Al-Badri avec l’équipe olympique. Je voudrais également tirer profit de l’expérience de Cuper. Toutefois, mon grand rêve est de repartir en Europe pour évoluer dans un grand club. Pour cela, je dois commencer par remporter de nouveaux titres avec Zamalek. Les responsables m’ont promis de me laisser partir en Europe, si je reçois une belle offre émanant d’un grand club. Je n’ai que 21 ans et l’avenir est devant moi. A moi de travailler sérieusement pour être à même de franchir un nouveau palier.
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