Mohamad Abou-Treika
(Photo: Reuters)
A 34 ans, Mohamad Abou- Treika prouve qu’il est encore loin de la fin de sa carrière en remportant le titre de meilleur joueur évoluant en Afrique décerné par la Confédération africaine de football jeudi 20 décembre à Accra (Ghana), lors de sa cérémonie annuelle de remise des prix. Le talentueux meneur d’
Ahli a battu le duo de la Zambie, Stoppila Sunzu et Rainford Kalaba, champions d’Afrique 2012, pour couronner une année durant laquelle il a confirmé sa suprématie. «
Je suis très content de ce titre que je dédie à nos martyrs et leurs familles (ndlr : 72 supporters d’Ahli
ont été tués après un match entre Masri
de Port-Saïd et Ahli
le 1er février 2012). C’était une année très difficile, mais qui s’est bien terminée », dit-il après le sacre.
L’année 2012 avait mal débuté pour le génie des Pharaons très critiqué en raison d’un manque d’ardeur dû à son âge. La catastrophe de Port-Saïd a failli mettre fin à sa carrière. Abou- Treika a annoncé sa retraite avant de revenir sur sa décision quelques semaines plus tard. Après avoir retrouvé son sourire et son niveau, il a qualifié son club Ahli pour la phase de poule de la Ligue d’Afrique en marquant un triplé contre le Stade malien au Caire 3-1 (les Rouges avaient perdu 1-0 à l’aller). Le numéro 22 du ténor cairote a mené Ahli vers un 7e titre record de champion d’Afrique alors que le championnat local est suspendu depuis le 1er février. Auteur de 6 réalisations lors du parcours africain, Abou-Treika a été suspendu 2 mois sur décision du conseil d’administration de son club, en plus d’une amende de 500 000 L.E. pour avoir refusé de participer à un match de la Supercoupe d’Egypte contre Enppi en septembre dernier. « Je présente mes excuses au club, à mes coéquipiers et au cadre technique que je respecte. Mais par respect aux familles des martyrs, j’avais promis de ne pas jouer de matchs locaux avant que justice ne soit faite, ce qui n’a pas été le cas. Je réitère mes excuses si mon geste a été mal interprété, car je ne voulais causer de l’embarras à personne. J’accepte toutes les décisions du club qui seront prises à mon égard », avait-il expliqué. De retour après la sanction, il contribue à la victoire contre l’Espérance de Tunis en finale (3-2 sur l’ensemble des deux matchs), en plus d’une splendide performance en Coupe du monde des clubs au Japon où il a marqué le but de la victoire d’Ahli contre Sanfrecce Hiroshima 2-1 (choisi meilleur but de la compétition) qui a donné la 4e place à l’équipe.
Au niveau international, l’Egypte était absente de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2012, mais Abou- Treika a eu la chance de s’illustrer aux Jeux olympiques en menant les jeunes Pharaons aux quarts de finale grâce à 2 buts marqués et 3 autres passes décisives.
Premier joueur à avoir décroché le titre à deux reprises (2008 et 2012), le lauréat d’Afrique 2012 doit sa couronne au changement de son style de jeu. Conscient de son âge, Abou- Treika ne se précipite plus sur ses adversaires. Il évite les courses de vitesse. Mais le magicien des Rouges a recours à ses armes fatales, comme l’excellente vision du jeu, ses passes décisives qui font la fluidité du jeu d’Ahli ainsi que son excellent instinct face au but. Il est considéré comme le maestro et le chef d’orchestre du groupe plutôt que son fer de lance. « L’essentiel c’est le groupe. Le collectif fait la gloire des équipes et c’est ce qui aboutit aux titres individuels », conclut le sage de cette génération qui s’est forgé un statut de légende dans l’histoire du football égyptien .
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