Al-Ahram Hebdo : Comment avez-vous été en mesure de décrocher votre qualification olympique ?
Marwan Al-Kamach : J’ai réalisé le minimum requis pour les Championnats du monde 2015 et les Jeux olympiques 2016, la semaine dernière, lors du meeting de Charlotte, une étape de la série d’Arena Pro Swim. C’est une compétition majeure aux Etats-Unis, inscrite à la Fédération Internationale de Natation (FINA). Il faut savoir que j’ai disputé cette compétition au nom de l’Université américaine de Caroline du Nord, car j’étudie là-bas et je profite d’une bourse d’études. Lors de ce meeting, j’ai décroché deux médailles de bronze sur 200 m et 400 m nage libre, en réalisant respectivement 1 :47.73 et 3 :50.34. Ces deux records sont qualificatifs pour les Mondiaux et les JO. Ils sont aussi de nouveaux records égyptiens, ce qui me comble. Sur le 200 m, j’ai battu le nageur légendaire, Ryan Lochte, qui a terminé 4e derrière moi. Ce qui a augmenté la confiance en mes capacités. Aujourd’hui, je me sens à l’aise en disputant des courses contre les meilleurs nageurs du monde. Je suis très sérieux et prêt à disputer les autres compétitions.
— Quel est votre sentiment après cette qualification ?
— Je suis très content de réaliser cette qualification aussi tôt. En fait, mon but n’était pas de me qualifier pour les Jeux Olympiques (JO) de Rio de Janeiro 2016, mais d'avoir une place dans les Championnats du monde 2015. Vu que j’ai réalisé ces deux buts, je pourrai continuer ma préparation à l’aise sans tension. Le plus important pour moi c’est la progression de mes records, ce qui signifie que je suis sur la bonne voie.
— Pensez-vous que votre séjour aux Etats-Unis soit à l’origine de ces progrès ? Racontez-nous votre expérience ...
— Bien sûr, il était impossible de réaliser cela en s’entraînant en Egypte. La natation est un sport de records, basé sur la science et des méthodes strictes qui sont disponibles aux Etats-Unis. L’université m’accorde une bourse pour des études en sciences politiques. Et pour en bénéficier, je dois effectuer mon travail qui est la natation. Donc, ma journée est très organisée entre l’entraînement, les études et les compétitions. Tout est planifié et appliqué à la lettre sans aucun changement. Je suis parti aux Etats-Unis dès la fin de 2012. Au début, la vie était très difficile. Je devais tout faire sans l’aide de personne. Cela est différent de ce qui se passe en Egypte. Mais avec le temps, je me suis habitué au mode de vie américain. En plus, grâce à l’arrivée de mon compatriote, Ahmad Akram, je me sens beaucoup mieux. Mes deux frères jumeaux, les nageurs Youssef et Mazen, se trouvent eux aussi à l’Université du Grand Canyon avec une bourse d’études. On se rencontre très souvent lors des compétitions de natation.
— Comment avez-vous pu décrocher cette bourse ?
— A l’âge de 16 ans, mon entraîneur en Egypte, le Grec Paul Vanlieshout, m’a encouragé pour demander une bourse aux Etats-Unis afin de devenir nageur professionnel et non amateur, comme c’est le cas en Egypte. Il m’a beaucoup aidé en contactant l’Université de Caroline du Nord. Et heureusement, le coach de cette université, McGee Moody, a accepté ma demande. Aujourd’hui, je m’entraîne avec Mark Bernardino qui a beaucoup travaillé afin d’améliorer mon niveau, en focalisant sur mes lacunes techniques. Dès mon arrivée aux Etats-Unis, j’ai vite fait preuve de mes capacités et mon excellent niveau en récoltant un grand nombre de médailles dans les différentes courses, auxquelles j’avais participé et en battant quelques records de courses.
— Racontez-nous vos débuts en natation et quels sont vos meilleurs résultats ?
— J’ai commencé à pratiquer la natation à l’âge de 5 ans, mais au début, j’étais très mauvais ; je n’ai pas aimé la discipline. A l’âge de 11 ans, j’étais un nageur moyen. Je n’ai décroché aucune médaille dans les championnats d’Egypte. Ce n’est qu’à l’âge de 15 ans que j’ai commencé à être un bon nageur. En 2011, j’ai commencé ma carrière internationale en intégrant la sélection nationale pour la première fois et disputer les Championnats du monde juniors. Quelques mois plus tard, j’ai disputé les Jeux arabes du Qatar. J’ai remporté la médaille d’argent du 200 m libre, derrière le nageur légendaire, le Tunisien Oussama Mellouli. Cette médaille est pour moi la naissance du nageur international. Et depuis, j’ai poursuivi sur cet élan.
— Et maintenant, quels sont vos objectifs ?
— Je travaille dur pour améliorer mes records et mon niveau. Et comme je suis encore jeune, j’ai du temps. Cette année, je vise à disputer la finale des Championnats du monde, ce qui sera un exploit pour la natation égyptienne. Puis je compte participer à la finale des Jeux olympiques 2016. Si je réalise ces deux premiers objectifs, je pourrai remporter une médaille olympique en 2020, qui est mon objectif principal.
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