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Zeidan Kafafi : Dans le monde arabe, la préhistoire est négligée

Doaa Elhami , Mardi, 17 mars 2015

La Bibliotheca Alexandrina vient d’accueillir une conférence sur la préhistoire dans le monde arabe. Zeidan Kafafi, ex-doyen de la faculté de l'archéologie et de l'anthropologie de Yarmouk en Jordanie, revient sur cette période qui ne suscite encore que peu d’intérêt dans la région.

Zeidan Kafafi
Zeidan Kafafi, Zeidan Kafafi, ex-doyen de la faculté de l'archéologie et de l'anthropologie de Yarmouk en Jordanie.

AL-Ahram Hebdo : Quelle est l’importance de la préhistoire dans le monde arabe ?

Zeidan Kafafi : Sur ce sujet, la conférence est une bonne occasion d’échanger les points de vue. On cherche à mieux connaître la préhistoire et à permettre aux jeunes générations de profiter des expériences des spécialistes dans ce domaine. La préhistoire est une période très importante puisqu’elle est à l’origine de toutes les civilisations.

— La science de la préhistoire est encore naissante dans le monde arabe...

— Les pionniers de la préhistoire sont les Français. Cette science est née grâce à l’exploitation du carbone 14 dans la datation. Aux Etats-Unis aussi il existe des études très poussées dans ce domaine. Mais dans le monde arabe, la préhistoire est encore négligée. Il n’y a pas, dans les facultés arabes, de départements spécialisés dans la préhistoire, même pas de cours qui expliquent cette période dans les programmes universitaires. En revanche, au cours des dernières années, ont apparu des préhistoriens arabes de très haut niveau, comme on a pu le voir lors de cette conférence.

— Quels sont les défis du monde arabe quant aux études sur la préhistoire ?

— Parmi les plus importants : la terminologie et le budget. On vise à former un comité général qui a deux rôles : scientifique et financier. Il faut aussi unifier la terminologie préhistorique entre les experts du monde arabe. Malheureusement, nos experts se basent sur les terminologies européennes et américaines. Les pays du Maghreb s’appuient sur la terminologie française, alors que la Syrie, par exemple, utilise l’anglais. Ce qui a résulté en une grande confusion entre les préhistoriens. Quant au plan financier, on est à la recherche de budget pour soutenir cette science.

— Comment peut-on préserver et conserver les sites préhistoriques connus ?

— Malheureusement, ces sites sont privés de tout intérêt touristique et sont négligés par les responsables. Les vestiges préhistoriques remontent aux origines de l’homme et sont les plus anciennes évidences de sa présence sur Terre. Il faut les conserver et les préserver de toute nuisance.

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