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L’histoire botanique protégée

Nasma Réda, Mardi, 24 février 2015

Six jardins historiques viennent d’être classés par le Centre de documentation du patrimoine culturel et naturel (Cultnat). Documentation, recensement des espèces de plantes et histoires de ces parcs sont progressivement accessibles au grand public

Les jardins historiques

L’initiative du Centre de documentation du patrimoine culturel et naturel (Cultnat) remonte à 2009. Une coopération entre le ministère des Télécommunications et des Technologies et celui de l’Agriculture prévoyait d’enregistrer sous la catégorie « histoire botanique » six célèbres jardins du Caire. Al-Orman, le Parc zoologique de Guiza, le Jardin des poissons, celui du Musée de l’agriculture, du palais présidentiel d’Al-Qobba et d’Al-Zohriya viennent de faire leur entrée sur cette liste.

« On a commencé par le jardin Al-Orman, parce que c’était le plus facile. Les plans étaient disponibles comme diverses informations sur les plantes qui s’y trouvent, ce qui a facilité la mise en place du projet », explique Ibrahim Abdel-Aziz, directeur du département du patrimoine naturel au Cultnat. « Les plans nous ont beaucoup aidés dans le réaménagement du jardin après le sit-in des pro-Frères musulmans en 2013. Ces plans détaillent aussi les infrastructures qui s’y trouvent. Ils nous seront très utiles à l’avenir pour les travaux de rénovations », ajoute-t-il.

Créé en 1873 par le khédive Ismaïl, Al-Orman, est le plus riche du Caire, botaniquement parlant, avec 835 espèces. Très proche de l’Université du Caire, il est le plus apprécié des étudiants et conserve toujours l’herbier historique du roi Farouq. Suite aux travaux récemment effectués, le Cultnat a publié un livre évoquant les plus grands et les plus anciens jardins d’Egypte. Un site Internet (ormanmap.cultnat.org) sert aussi de base de données.

Une fois classé histoire botanique, Al-Orman a fait l’objet d’une étude approfondie. Ce jardin, qui s’étend sur 21 hectares, a été inauguré en 1891. Il renferme un patrimoine urbain et botanique exceptionnel. « Les photos de l’époque dévoilent la beauté d’antan de ce célèbre jardin. Elles servent de base aux recherches et aux restaurations », poursuit Ibrahim Abdel-Aziz.

Dans quelques mois, le Cultnat va aussi mettre en ligne le site Internet du Musée de l’agriculture. Ce dernier, fondé en 1930 par Fouad Ier, contient environ 300 salles réparties sur 7 bâtiments, chacun dédié à un sujet relatif à la botanique égyptienne.

Pour le Jardin des poissons, le travail durera plus longtemps. Créé en 1871 sur l’île de Guézira, ce jardin qui s’étend sur 4 hectares, est célèbre pour ses grottes et ses aquariums renfermant diverses espèces de poissons et de reptiles. « On est encore à la première étape du projet où on collecte le plus grand nombre possible de documents historiques, ainsi que des cartes et des photos anciennes. Puis on passera à la deuxième étape : site Internet, photos et livres », reprend Abdel-Aziz.

Les jardins historiques du palais présidentiel d’Al-Qobba font également partie de l’initiative du centre. Le plus grand des palais présidentiels d’Egypte fut construit par le khédive Ismaïl à quelques pas du centre-ville du Caire. Mais c’est sous le khédive Tewfiq qu’il connut ses heures de gloire avec son vaste jardin botanique.

Le Cultnat a aussi produit un documentaire sur le jardin Al-Zohriya, créé en 1868 sous le khédive Ismaïl. « Ce film montre les différentes espèces d’arbres fruitiers, de plantes ornementales et de légumes qui y sont cultivés », précise Abdel-Aziz, et ajoute qu’Al-Zohriya demeure un lieu d’expérimentation pour près de 360 espèces de plantes.

Le projet doit prendre fin en 2018. Après cette date, le Cultnat espère renouveler l’expérience avec les autres jardins d’Egypte.

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