Au siège de l’ambassade d’Egypte en France, un grand nombre de pièces antiques datant de différentes époques ont été remises aux responsables égyptiens. « Il s’agit en tout de 302 pièces saisies par les douaniers de l’aéroport Charles de Gaulle, cachées parmi des répliques d’antiquités égyptiennes », déclare le ministre des Antiquités, Mamdouh Al-Damati. Il ajoute que selon le rapport du musée du Louvre, 239 pièces sont authentiques et le reste (63) est faux. « Nous sommes en train de déployer des efforts pour récupérer les 63 autres pièces gardées par les Français, afin de les analyser en Egypte, pour s’assurer si elles sont authentiques ou non », souligne-t-il. Ces pièces récupérées sont composées d’une dizaine d’amulettes en or, d’ouchebtis, de statuettes en bois de marins qui étaient sur un bateau funéraire et d’ustensiles en poterie. « Outre une plaque en calcaire d’un noble non identifié qui décrit une scène de présentation d’offrandes par cet homme aux dieux Isis et Osiris », dit Ali Ahmad, chef du département des objets restitués au ministère des Antiquités. Selon lui, cette dernière pièce pourrait dévoiler un nouveau tombeau, dont le propriétaire, inconnu jusque-là, y est gravé clairement.
En effet, ces objets restitués ont été saisis à l’aéroport français en 2010 où ils ont été stockés près de quatre ans. « Non seulement ces objets datent de l’époque pharaonique, mais on a trouvé aussi des pièces de monnaie qui datent des époques byzantine et romaine. Ces pièces proviennent de plusieurs fouilles illicites dans différentes régions, principalement de la nécropole de Saqqara », précise Ali Ahmad. Mais il faudra, selon lui, attendre les résultats des analyses pour pouvoir trancher.
Il est à noter que ce retard est dû aux longues procédures judiciaires en France. « Il faut lutter contre ces trafiquants qui ont des moyens lourds et qui gagnent beaucoup d’argent grâce à ce trafic. On doit aider l’Egypte à retrouver tout son patrimoine volé », confirme le colonel Ludovic Ehrhart, de la gendarmerie française, chef de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels, lors de sa visite récemment au Caire. Une visite dont le but est de renforcer les relations égypto-françaises pour affronter toutes sortes de trafics illicites et restituer les antiquités volées, notamment en France et en Europe, qui sont un grand marché pour ces pièces. « Ces objets volés appartiennent à l’Egypte et font partie de son patrimoine. Les récupérer est une question urgente », conclut Ali Ahmad .
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