«L’Egypte est de retour ! ». Voilà le slogan de l’Egypte à la Foire du tourisme à Londres connue sous le nom du World Travel Market (WTM) qui s’est tenue la semaine dernière.
Mais un couac a d’emblée refroidi l’ambiance. Une erreur de traduction a laissé entendre que le gouvernement anglais conseillait à ses ressortissants d’éviter les voyages en Egypte en raison de l’insécurité dans le Nord-Sinaï. Sous les protestations de la délégation égyptienne, le ministère des Affaires étrangères a fait retirer la mention de son site Internet.
Pourtant, les événements du Sinaï restaient en arrière-plan de toutes les réunions entre le ministre du Tourisme égyptien et les grands tour-opérateurs. « La sécurité est au centre des préoccupations du gouvernement. Les stations balnéaires du Sinaï et de la mer Rouge sont éloignées du terrain des opérations militaires qui ont lieu au nord du Sinaï », a réitéré le ministre du Tourisme, Hicham Zaazoue, à plusieurs reprises. Il a aussi maintes fois souligné que Le Caire, Louqsor et Assouan ne souffraient d’aucun problème de sécurité.
96 millions de nuitées en 2012
Plus de 50 000 professionnels touristiques ont pu noter le retour de l’Egypte sur la carte du tourisme international. Optimiste, le ministre égyptien a affirmé que tous les indices pointaient une reprise complète du mouvement touristique d’ici fin 2013. A cette date, les visites devraient reprendre leur rythme d’avant 2011, espère-t-on.
« Cette année, l’Egypte accueillera déjà un nombre de touristes en nette augmentation par rapport à 2011. Fin octobre, 8,1 millions de touristes, pour 96 millions de nuitées, représentaient déjà un chiffre d’affaires de 10 milliards de dollars », a détaillé M. Zaazoue.
L’an dernier, les 9,8 millions de touristes qui avaient visité l’Egypte avaient engendré un chiffre d’affaires de 8,8 milliards de dollars. « Je vise de 11,5 à 12 millions de touristes d’ici fin décembre. En tout cas, nous atteindrons les 11 millions », prévoit le ministre qui espère que les niveaux de 2010 seront atteints fin 2013, à condition toutefois que la stabilité et la sécurité soient de retour dans le pays.
2010 constitue une année record pour le tourisme égyptien : 14,5 millions de touristes avaient engendré 12,5 milliards de dollars de chiffres d’affaires.
Davantage de pub
Le ministre a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance du co-marketing avec les principaux tour-opérateurs, une méthode qui consiste à ce que le ministère du Tourisme finance à 50 % les campagnes de publicité des tour-opérateurs. « Très fructueuse, cette stratégie, jusque-là peu appliquée, devrait être plus largement utilisée ».
Les tour-opérateurs sont invités à participer à un « voyage d’initiation » pour mieux connaître les capacités du secteur touristique égyptien. L’objectif est de valoriser le tourisme durable tout en développant les cadres touristiques et la qualité des services présentés. Le gouvernement essaie notamment de développer le tourisme sur le Nil, d’accueillir davantage de conférences et de se lancer dans certaines thérapies prisées des touristes plus âgés.
Mais les atouts traditionnels de l’Egypte restent sa principale force. « Il faut laisser le touriste être attiré par les charmes d’un pays qui n’a pas encore dévoilé tous ses mystères. Il faut le laisser rêver des mille et une choses qu’il pourra faire en visitant l’Egypte », explique Omayma Al-Husseini, conseillère touristique à Londres. Elle ajoute que les campagnes publicitaires doivent aussi se renouveler pour être en accord avec les saisons et l’évolution des goûts dans les pays ciblés.
Participation « très réussie »
De retour en Egypte, le ministre du Tourisme a qualifié de « très réussie » la participation de l’Egypte à la Foire de Londres. Il a évoqué, cependant, certaines opportunités qui gagneraient à être exploitées pour augmenter de 20 % le tourisme britannique vers l’Egypte. Fin septembre, plus de 750 000 Britanniques avaient visité l’Egypte, soit une augmentation de 16 % par rapport à 2011. Notons qu’en 2010, ce chiffre était de 1,5 million.
« Il y a peu de lignes directes entre l’Egypte et la Grande-Bretagne. J’ai essayé de régler ce problème lors de mon entretien avec le ministre anglais de l’Aviation civile et on s’est mis d’accord pour lancer des accords de coopération entre les deux pays dans le domaine du tourisme et de l’aviation », conclut le ministre, toujours optimiste.
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