L'entrée de la tombe de Min. (Photo : Mission canadienne)
« Bien qu’elle soit découverte depuis longtemps, la tombe de Min n’a jamais été enregistrée ou archivée. Une mission espano-italienne, en coopération avec le ministère égyptien des Antiquités, s’est installée sur les lieux afin d’étudier les inscriptions et l’architecture de cette tombe, en vue de la préparer aux visites touristiques », explique Irini Morfini, adjointe de Mila Ivarez Sosa, chef de cette mission. Mais un autre objectif, d’une importance majeure, a surgi lorsque les expertes ont constaté que les peintures du tombe se sont gravement érodées au fil des décennies. Mais ce n’est qu’une surprise parmi d’autres ...
Creusée dans une roche, la tombe de Min se situe dans la région de Cheikh Abd Al-Gourna, qui fait partie de la nécropole thébaine, dans le gouvernorat de Louqsor. Malgré les surnoms reliant étroitement Min à la province de Thinis, comme ceux de « maire de Thinis », « chef des divinités de Thinis », « maire de l’oasis », « chef du festival d’Osiris », qui suggèrent un lien étroit avec le lieu du culte du dieu à Abydos, le tuteur Min est connu seulement par sa tombe à Thèbes ainsi que par quelques puits funéraires sur le même site. Ces nominations reflètent sa position reconnue sous le règne du roi Thoutmosis III, puisqu’il était le parrain de son fils, le futur roi Amenhotep II. Il a occupé aussi des postes militaires et administratifs.
Les reliefs sont observés minutieusement. (Photo : Mission canadienne)
Cette confiance que Thoutmosis III accordait à Min se reflète aussi dans les peintures et les inscriptions sur sa tombe. Sur le mur sud de la salle transversale de la tombe, on admire deux scènes montrant Min avec le prince Amenhotep lui apprenant le tir à l’arc. Les inscriptions montrent que la leçon a lieu dans la cour du palais de Thinis, indiquant que le prince a passé quelque temps dans la demeure de son tuteur. «
Les scènes de la leçon de tir à l’arc et les textes qui les accompagnent sont d’une importance particulière parce qu’elles fournissent les seules preuves concrètes au sujet des fonctions d’un tuteur royal », reprend Morfini. D’ailleurs, la scène suggère que Min est mort avant qu’Amenhotep ne devienne souverain de l’Egypte. Min n’aura jamais vécu pour voir son disciple sur le trône, puisqu’Amenhotep est représenté en tant qu’enfant et désigné comme fils de roi.
Autre particularité de la tombe de Min. A la différence des autres tombes de la région de Cheikh Abd Al-Gourna, entièrement peintes, celle-ci ne l’est qu’à moitié. Quant à sa structure, la tombe de Min se compose d’une avant-cour, d’une salle hypostyle latérale et de troischapelles s’ouvrant du côté nord de la salle transversale.
Découverte de la tombe de May
Au cours des fouilles sur un site à Thèbes, sur la rive ouest du Nil, les archéologues ont découvert au fond d’un puits funéraire une tombe inconnue. Datée de la XVIIIe dynastie, « cette tombe appartient à un homme qui s’appelle May. Accompagné de son épouse Nefret, May est représenté dans plusieurs scènes picturales », annonce Irini Morfini, adjointe de la chef de la mission sur le site. D’après les inscriptions, May serait « superviseur des écuries du roi », « le superviseur des chantiers », entre autres. Selon les égyptologues, la tombe de May, comme celle de Min, est ornée de scènes de pêche et de chasse. Malgré leur modestie, ces peintures gardent une certaine originalité, notamment au niveau des couleurs. Morfini espère en découvrir d’autres. Un espoir légitime puisqu’il reste encore quatre puits à relever pendant la deuxième saison de fouilles qui a commencé au début du mois.
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