
Les naos en calcaire montrent un style artistique magnifique.
L’archéologie en Egypte continue à surprendre avec de perpétuelles nouvelles découvertes. La mission archéologique tchèque, dépendant de la faculté des lettres de l’Université Charles de Prague et opérant dans la région d’Aboussir, vient notamment de découvrir la tombe d’une princesse pharaonique datant de la Ve dynastie (2500 av. J.-C. à 2300 av. J.-C.).
« Nous avons découvert l’antichambre de la tombe de la princesse Seretnebty », a déclaré Mohamad Ibrahim, ministre d’Etat pour les Affaires des antiquités. Il explique qu’au centre de la cour où se trouve cette tombe, quatre colonnes en calcaire ont aussi été mises au jour.
Toutes les colonnes portent les même inscriptions hiéroglyphiques signalant le nom de la princesse et ses titres.
« La découverte de cette tombe marque le début d’une nouvelle ère dans l’histoire des sépultures d’Aboussir et de Saqqara, après l’exploration de la partie sud du cimetière », a souligné Mohamad Ibrahim.
Durant la Ve dynastie, un nouveau type de tombes a vu le jour. Les pyramides géantes ont été abandonnées et remplacées par d’autres structures au style très modeste, à une époque où le pays n’avait plus besoin de grands projets unificateurs à la gloire du « Roi-Dieu ». En dépit de leur taille réduite, ces tombes ont conservé un style artistique singulier.
« Cette architecture est une première dans l’histoire de cette région », affirme Kamal Wahid, directeur général du site de Saqqara et d’Aboussir. Pour mener aux tombes, un escalier descend de presque 4 m et donne sur une cour en plein air.
En plus de celle de la princesse Seretnebty, quatre autres tombes ont été découvertes, dont deux juste en face des colonnes de Seretnebty. La première appartient à Shepesputhah qui fut « grand juge de la grande maison ». Les travaux de fouilles dans cette structure ont par ailleurs trouvé quelques outils de la même époque. La deuxième tombe est toujours fermée au public. « On y a trouvé deux statuettes, une d’une femme et de son enfant et une autre représentant l’enfant seul », précise l’archéologue Samir Ramadan, responsable du site. « L’enfant s’appelait Duaptah et son titre mentionné est : inspecteur du palais royal », ajoute-t-il. D’après les inscriptions sur les murs, cette tombe appartiendrait à Duaptah et remonterait au règne du roi Djedkarê Isesi (2381 av. J.-C. à 2358 av. J.-C.).
Au fur et à mesure que les fouilles se poursuivaient, les archéologues guidés par Miloslav Barta, directeur de la mission tchèque, découvraient d’autres pièces d’importance. Un couloir partant du sud-est de l’antichambre a ainsi été déblayé. Ses parois qui mènent aux deux premières tombes sont ornées par quatre grands naos en calcaire contenant plusieurs statuettes, dont celle d’un homme et de son fils.
Emplacement inhabituel
En longeant le couloir, on arrive ensuite aux deux dernières tombes. « On a découvert quatre tombes appartenant à des employés ne faisant pas partie de la famille royale. Les sépultures des membres de la famille royale de la Ve dynastie sont situées à deux kilomètres au nord de la découverte », a indiqué Mohamad Ibrahim. C’est, en effet, la première fois qu’une tombe royale est découverte à cet endroit.
Parmi les quatre tombes des ouvriers, se trouve celle de Nefer, le surveillant de l’équipe des travailleurs. Sa femme est représentée avec lui sur l’une des plus belles peintures en couleurs vives, qui orne la troisième porte. On a remarqué que les deux personnages ont la même taille. « Le fait que les deux sont de la même taille indique que sa femme provenait d’une grande famille », explique Samir Ramadan.
Dans la tombe de Nefer, une grotte secrète a été trouvée. Elle renfermait trois statues en calcaire : une de Nefer avec sa femme et deux le représentant dans sa posture officielle, selon les architectes.
« On continue toujours à fouiller dans l’espoir de faire de nouvelles découvertes. Mais malheureusement, beaucoup de choses ont été volées », confie le chef de la mission tchèque:
Lien court: