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Transmettre savoir et technologies

Doaa Elhami, Lundi, 29 septembre 2014

Transmettre savoir et technologies
L'institut forme de jeunes archélogues aux technologies de pointe, comme la datation au carbonne 14 (Photo: Ihab Mohamad (IFAO)

Dix-sept jeunes archéologues viennent d’être sélectionnés pour suivre le programme de formation continue en archéologie ouvert par l’IFAO. Des experts de l’IFAO ont sélectionné les 17 candidats pour suivre les cours de ce programme, dont la durée s’étale sur un an, et qui pourrait être complété par une bourse au département d’archéologie en France.

« Nous étions surpris du niveau des candidats qui suivent les cours de ce programme », affirme Béatrix Midant-Reynes, directrice de l’IFAO et organisatrice du « Programme de la formation continue en archéologie ». Un avis partagé par les experts en archéologie Cédric Gobeil et Clara Jeuthe. « Leurs questions sont spécifiques et les discussions qui se déroulent entre nous reflètent leur compréhension des enjeux du travail archéologique sur le terrain », explique Jeuthe.

Dans ce programme, les candidats apprendront à sélectionner et appréhender l’exploitation d’un site archéologique. A partir de cet apprentissage, l’archéologue aura la faculté de former sa propre équipe de fouille. « Ingénieur, architecte, botaniste, géologue, et surtout un topographe et un photographe, l’archéologue doit comprendre les spécificités dont le site a besoin pour mener à bien les recherches. Il apprend ainsi les différents moyens de gérer une mission de fouille archéologique », poursuit Béatrix Midant-Reynes. A travers ce programme, la directrice de l’IFAO cherche surtout à créer une nouvelle génération d’archéologues égyptiens autonomes capables de mener des missions de fouilles qui respectent la rigueur scientifique inhérente au travail de recherche d’un site: dégagement des pièces, consolidation, préservation et enregistrement de celles-ci.

Bien que les 17 personnes aient une expérience des travaux sur le terrain, elles pâtissent d’un apprentissage trop théorique dans les universités égyptiennes. « C’est honteux d’être professeur en archéologie sans avoir pratiqué de fouilles. Raison pour laquelle je suis venu pour suivre ce programme. J’espère que les travaux de chantiers seront étudiés dans nos universités égyptiennes », explique Mahmoud Labib, doctorat en archéologie.

Pour la jeune inspectrice Hoda, les équipements sophistiqués occupent une importance majeure sur les chantiers. « J’ai constaté que toutes les missions étrangères utilisaient des équipements très modernes qui rendent plus efficace le travail des membres de la mission tout en leur faisant gagner beaucoup de temps. Ces équipements sont inexistants dans les missions égyptiennes. J’aimerais pouvoir apprendre à m’en servir et présenter un rapport scientifique au niveau mondial à la fin de la saison de fouille », affirme-t-elle.

Pour Hamada Kellawi de Minya, « ce programme est enrichissant, puisqu’il marque l’évolution de la science des fouilles des dix dernières années. Je vais transmettre cette science aux 44 jeunes inspecteurs que j’entraîne à Minya », renchérit-il, ravi. Même sentiment chez Mahmoud Salem, qui met en avant la diversité des expériences vécues par les inspecteurs. « Les professeurs ont proposé à chacun d’entre nous de continuer notre formation sur le site qui nous correspond le mieux. Pour ma part, j’ai choisi le site Ballate, localisé à Dakhla, pour enrichir mes connaissances acquises sur le site de Charqiya, dans le Delta », dit-il.

Hamada Kellawi souligne aussi l’importance du laboratoire de l’IFAO, unique en Egypte, dont les installations permettent la datation au carbone 14. L’un des archéologues nous a appris un programme numérique nous permettant de dessiner les inscriptions et les différentes structures archéologiques sur ordinateur. C’est un grand avantage d’apprendre l’utilisation de cette technologie pour la recherche archéologique.

Après la fin de cette formation, les candidats souhaitent que l’IFAO puisse se servir de leurs nouvelles compétences sur différents sites archéologiques .

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