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Trésors d’époques lointaines

Doaa Elhami, Lundi, 01 septembre 2014

Le British Museum organise, depuis le 14 juillet, une exposition qui retrace l’histoire des périodes préhistoriques et prédynastiques en Egypte. Certaines pièces sont dévoilées au public pour la première fois.

Trésors d’époques lointaines
La stèle du champ de bataille, l’une des premières sculptures.

Squelettes, statues, poteries, momies, outils lytiques, palettes. C’est en grosce que propose la nouvelle exposition du British Museum sur l’Egypte prédynastique. Organisée dans le cadre d’un projet de rénovation de la galerie préhistorique et prédynastique de l’Egypte, cette exposition retrace les évolutions sociales, artistiques et économiques avant l’unification de la Haute et de la Basse-Egypte et l’avènement de l’Etat. L’exposition a ouvert ses portes aux visiteurs le 14 juillet, et se tiendra jusqu’au 30

novembre 2014. Ce sont en tout 700 pièces qui sont exposées, considérées comme des chefsd’oeuvre. Certaines sont exposées pour la première fois au grand public. Elles illustrent 5 000 ans d’histoire de l’Egypte compris entre 11000 av. J.-C. et 2500 av. J.-C. Parmi ces pièces figurent notamment deux squelettes dégagés de la région de Djebel Al-Sahaba, en Nubie, ainsi que l’homme de Gebelein, dont le corps est resté intact pendant des milliers d’années. Un squelette datant de la Ire dynastie, placé dans un sarcophage, et dégagé de Tarkhan, est également exposé.

Parmi les pièces les plus anciennes figurent notamment deux autres squelettes appartenant à des personnes ayant été tuées par des flèches. Découverts en 1964 par l’archéologue américain Fred Wendorf, ils font partie d’une collection composée de 61 squelettes différents appartenant à des hommes, des femmes et des enfants, préservés au British Museum depuis 2002 (voir encadré). La galerie expose aussi des poteries datant de 8 000 ans av. J.- C. Découvertes par le professeur Wendorf et considérées comme étant les premières connues dans le continent africain, ces poteries retracent, selon les archéologues, les débuts de la civilisation égyptienne et celle des populations nomades qui parcouraient le désert à l’époque prédynastique. Celui-ci était alors couvert de savanes en raison du climat chaud et humide qui prévalait dans le pays après la dernière ère glaciaire. Ces populations se sont ensuite sédentarisées dans la région des oasis aux environs de 4400 av. J.-C. et se sont adonnées à l’agriculture. Leur sédentarisation a favorisé l’avènement de l’Etat égyptien. Avec l’apparition des communautés agricoles, aux Ve et IVe millénaires av. J.-C., l’évolution culturelle s’est accélérée. Une collection de figurines féminines sculptées avec finesse en ivoire datant de 4200 av. J.-C. est également exposée. Cette série de sculptures est l’une des plus anciennes connues à ce jour. « L’homme de Gebelein a été découvert accidentellement en 1896, dans la région de Gebelein en Nubie au sud de l’Egypte. C’est un homme dont le corps a été préservé grâce à des facteurs naturels et sans momification », explique l’archéologue John Taylor. L’homme de Gebelein date d’environ 3500 av. J.-C. L’homme avait entre 25 et 35 ans au moment de sa mort. Les organisateurs de l’exposition ont créé une table d’autopsie virtuelle pour permettre aux visiteurs de découvrir le corps préservé de l’homme de Gebelein ainsi que les moyens scientifiques pour évaluer son âge et déterminer les circonstances de sa mort. « Le fait que les muscles de l’homme de Gebelein soient bien conservés a permis de découvrir les traces d’un poignard sur son épaule gauche », explique le site du British Museum. L’examen médicolégal suggère qu’il a été poignardé avec un couteau métallique. Ce poignard a brisé l’une de ses côtes, perforant probablement son poumon et le tuant. Le visiteur a l’occasion de voir la trace laissée par ce poignard en utilisant la table d’autopsie virtuelle, ainsi que les organes internes préservés, comme son cerveau, ses reins et ses poumons.

L’exposition aborde aussi l’époque de l’unification de la Haute et de la Basse-Egypte et l’avènement de l’Etat égyptien. Les premiers hiéroglyphes sont également exposés au public avec des inscriptions primitives découvertes dans un tombeau à Abydos et datant de 3250 av. J.-C. « Ces inscriptions ne ressemblent à rien de connu à cette époque, ce qui donne à penser que ces écritures étaient l’invention des premiers dirigeants », annonce le site du British Museum. Quant à la dernière pièce exposée aux visiteurs, elle appartient à la Ire dynastie. C’est la statuette en calcaire d’une courtisane appelée Nefer, une naine qui faisait partie des membres de la cour royale, dont les tombes entouraient celles des rois de la Ire dynastie. Dans l’Egypte Ancienne, le fait d’être nain n’était pas considéré comme un handicap, mais comme une marque de faveur divine. Ces rois voulant alors se divertir dans l’au-delà comme ils le faisaient sur terre, enterraient leurs courtisanes près de leur tombe .

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