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Les vestiges de Bonaparte refont surface

Nasma Réda, Mardi, 08 juillet 2014

Des experts russes d'archéologie sous-marine ont trouvé dans le port-est d'Alexandrie des pièces d'artillerie datant du XVIIIe siècle. Une découverte qui rappelle l’histoire de l’Expédition française d’Egypte.

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Dans le port-est d’Alexandrie, des pièces d’artillerie de l’époque de Bonaparte ont été retrouvées par une équipe de plongeurs russes. Une mission de l’Académie russe des sciences (Institut d’égyptologie), dirigée par Dr Galina Belova, effectue des fouilles sous-marines dans cette région depuis 4 ans. Cette équipe a découvert des vestiges de l'Expédition, menée en 1798 par le général français Napoléon Bonaparte. Les éléments d’armement du XVIIIe siècle ont été trouvés près du port-est d’Alexandrie et de la Citadelle de Qaïtbay, au nord de l’île de Pharos (voir encadré) où fut érigé durant l’Antiquité le fameux Phare d’Alexandrie, qui servait de guide aux marins dès le IIIe siècle av. J.-C. jusqu’au XIVe siècle (1303). Le Phare a été détruit par des tremblements de terre et des raz-de-marée.

La découverte comprend des canons, des fusils et des pistolets. Selon Mohamad Moustapha, directeur général du département des antiquités submergées à Alexandrie, cette mission, en coopération avec la marine égyptienne, a utilisé des méthodes géophysiques pour s’assurer de l’existence d’antiquités dans les sites archéologiques sous-marins. « Cette saison, l’objectif de la missionétait de trouver ces vestiges», souligne Mohamad Moustapha. Et d’ajouter : « Ces pièces retrouvées étaient à bord du navire français Le Patriote, connu aussi sous le nom Saint-Augustin. Les plongeurs les ont trouvées et les ont remontées ». En effet, l’épave de ce navire avait déjà été localisée dans les années 1980 par une équipe française. Ce navire avait trois mâts et trois ponts jaugeant 560 tonneaux et possédant un tirant d’eau lège de 11 pieds. Il était armé de deux canons seulement. Il avait été construit à Bayonne en 1783 et avait été équipé pour l’Expédition d’Egypte en 1798. Le Patriote avait transporté une partie du comité scientifique et du matériel que le général Caffarelli avait fait embarquer pour l’Expédition. Ce fameux officier avait chargé son navire d’instruments de topographie, d’armes de chasse, d’instruments médicaux ainsi que d’un miroir concave et une machine électrique … autant d’objets destinés à la partie scientifique de l’Expédition. Caffarelli était l’un de ces rares hommes de génie, à la fois général et scientifique.

A son arrivée à Alexandrie, le navire s’est empalé sur un rocher et a coulé. « Toutefois, il est fort probable qu’une partie du matériel fut récupérée après le naufrage. Mais les plongeurs russes ont toujours l’espoir de faire sortir des eaux quelques instruments scientifiques », déclare Mohamad Moustapha.

Dans le port d’Alexandrie, les découvertes liées à l’époque hellénistique (qui commence avec la mort d’Alexandre le Grand à la fin du IVe siècle av. J.-C. et se prolonge jusqu’à la fin du Ier siècle av. J.-C., avec le suicide de Cléopâtre), et plus particulièrement au fameux Phare d’Alexandrie, considéré comme la septième merveille du monde, ont une grande importance. Elles ont ouvert la porte à plus d’études et de recherches sous-marines sur les vestiges de l'Expédition d’Egypte.

Le directeur du département d’archéologie sous-marine affirme aussi que « les armes découvertes ettout ce mobilier archéologique ont été directement transférés au centre de restauration au Grand Musée, afin de commencer les travaux de restauration, de garantir leur protection, de les étudier et de les exposer sans doute à l’avenir au grand public ».

L’île de Pharos, véritable musée sous-marin

Le site de plongée de l’île Pharos situé au large du port-est près de la Citadelle de Qaïtbay à Alexandrie renferme plus de 5000 objets archéologiques éparpillés dans une zone de 500 m2. Les colonnes, statues et sphinx (grecs, romains et pharaoniques) qui gisent à cet endroit depuis des siècles témoignent encore de la force des séismes qui ont frappé la ville d’Alexandrie. On voit encore des parties de la muraille qui protégeait autrefois la ville et les ruines de l’antique Phare d’Alexandrie, considéré comme une merveille architecturale. C’était le plus haut bâtiment du monde avec ses 117 m. Une seule plongée permet de voir une partie de l’ancienne ville d’Alexandrie.

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