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Nouvelle taxe, nouveau débat

Dalia Farouq, Mardi, 24 juin 2014

L’application d’une nouvelle taxe de départ pour les touristes quittant l’Egypte depuis le 1er juin soulève un grand débat. Cette augmentation ne fait pas l’unanimité au sein des professionnels de ce secteur.

La taxe de départ
La taxe de départ nuira-t-elle au mouvement du tourisme en Egypte  ?

L’instauration d’une nouvelle taxe de départ, de 25 dollars, imposée aux touristes quittant l’Egypte a créé une certaine confusion à plu­sieurs niveaux. Au préalable, cette confusion s’est installée alors que cette taxe existe déjà. « Cette taxe n’est pas nouvelle, mais elle était de 20 dollars uniquement et était collec­tée sur les billets d’avion. Les touristes igno­raient son existence. Hossam Kamal, ministre de l’Aviation, a décidé d’augmenter cette taxe de 5 dollars. Elle sera tout de même collectée de la même manière », explique Amr Sedqi, membre de la Chambre du tou­risme. Il ajoute que cette taxe ne sera appli­quée qu’aux touristes quittant l’aéroport du Caire. Tous les autres aéroports, comme ceux de Charm Al-Cheikh, d’Hurghada ou de Marsa Alam en seraient cependant exemptés. En fait, jusqu’au 1er mai 2013, cette taxe était de 15 dollars avant que l’ex-ministre de l’Aviation, Waël Al-Maadawi, ne l’augmente de 5 dollars pour atteindre les 20 dollars.

« Même après cette hausse, les taxes du tourisme en Egypte sont parmi les plus basses au monde. Cette taxe atteint 60 euros dans les aéroports de France et ceux d’Es­pagne. Il est temps de vendre l’Egypte au prix qu’elle mérite. En Outre, les dernières rénovations qui ont eu lieu à l’aéroport du Caire ont été exécutées grâce à un prêt de la Banque mondiale. Ce prêt doit être rem­boursé à travers les revenus de l’aéroport lui-même. Vu la baisse continue du nombre de touristesvisitant l’Egypte, il était néces­saire d’augmenter les taxes. En plus, ce n’est qu’une hausse de 5 dollars qui ne constituera pas de grand fardeau pour les touristes », explique Elhami Al-Zayat, président de l’Union des Chambres du tourisme et membre du comité de l’établissement des prix au ministère de l’Aviation.

En effet, cette taxe a soulevé aussi un débat entre les professionnels du tourisme, dont quelques-uns estiment que l’application d’une taxe supplémentaire peut détourner des touristes de la destination égyptienne. Elle pourra ainsi avoir un effet contre-productif pour une industrie qui souffre gravement depuis plus de trois ans. « Cette taxe a été appliquée d’une manière subite. On n’a pas eu le temps d’avertir nos partenaires étran­gers pour prélever cette hausse sur les frais du voyage. Ainsi, on a demandé au premier ministre de remettre l’augmentation jusqu’au début de la saison touristique hivernale qui débutera le 1er octobre prochain pour avoir le temps d’avertir nos partenaires et les tou­ristes à la fois », indique Adel Zaki, proprié­taire d’une agence de voyages.

Par contre, Adel Abdel-Razeq, membre de l’Union des Chambres du tourisme, refuse complètement cette taxe car, selon lui, ce n’est pas le moment approprié pour imposer de nouvelles taxes aux touristes qui pour­raient changer de destination, il fallait au lieu de cela les séduire par des offres spéciales et des prix compétitifs. « Ce n’est pas la pre­mière hausse concernant le tourisme en Egypte. Depuis le 1er mai dernier, le visa d’entrée en Egypte a augmenté, lui aussi, de 20 à 25 dollars. Ces hausses exposent tout le secteur à des pertes inattendues », déplore Abdel-Razeq.

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