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Une exposition dédiée aux pièces volées

Nasma Réda, Mardi, 27 mai 2014

Une exposition de pièces d'antiquités égyptiennes sorties illégalement du territoire se tient au Musée du Caire pendant trois mois. Certaines avaient été volées pendant la révolution.

Une exposition

Plus de 200 pièces récupérées auprès de pays étrangers ou saisies par la police égyptienne sont actuellement exposées dans la salle 44 du Musée du Caire. En effet, au cours des trois dernières années, le ministère des Antiquités a pris des mesures en vue de la restitution des antiquités volées. « 140 objets sur les 200 exposés ont été récupérés dans les quatre coins du monde, alors que les 60 autres ont été saisis en Egypte par la police du tourisme et des antiquités avant leur vente sur le marché », a annoncé Mohamad Ibrahim, ministre des Antiquités, lors de l’inauguration de l’exposition. L’Egypte a à cette occasion rendu hommage à certains pays étrangers pour leurs efforts dans le but de « préserver le patrimoine égyptien ». « L’Allemagne a prêté main forte à l’Egypte de même que la Grande-Bretagne, l’Espagne, l’Australie, le Brésil, la Chine et la Nouvelle-Zélande », assure Ibrahim. Tamara Teneishvili, représentante de l’Unesco au Caire, était présente.

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Le plus récent lot de dix pièces d’antiquités était arrivé au Musée du Caire il y a deux semaines. Ces pièces avaient été volées du Musée le 28 janvier 2011, trois jours après le déclenchement de la révolution. La pièce la plus remarquable est une statue dorée du jeune pharaon Toutankhamon. Il y a également deux statues des enfants de la reine Nefertiti qui avaient été saisies par la police avant leur sortie du pays.

En outre, l’Egypte a mis la main sur une statuette représentant Toutankhamon enfant. Une autre représentant une déesse tenant le bébé Tout avait été retrouvée le visage griffé et privée du jeune pharaon. Le Musée possède désormais les deux autres parties de cette statue. « Parmi ces pièces, une a été retrouvée en Belgique et 8 autres aux Etats-Unis », a précisé le ministère des Antiquités. Ali Ahmad, chef du département des pièces récupérées au ministère des Antiquités, affirme: « Outre les objets du Musée du Caire, la police a récupéré une autre statuette représentant la fille d’Akhenaton et des pièces de monnaie en or, ces pièces avaient été volées du Musée de Mallawi du gouvernorat de Minya ».

Forte contribution européenne

L’exposition comprend aussi plusieurs pièces d’antiquités (122) rapatriées d’Australie, depuis la fin 2011, dont un ensemble de statues de Cléopâtre de différentes tailles avec des hiéroglyphes, et un bateau en bois polychrome avec six marins datant du Moyen Empire (2050-1750 av. J.-C.). La Belgique, elle aussi, est l’un des pays qui ont rendu plusieurs pièces à l’Egypte. Au total 56, qui sont arrivées en Egypte en mai 2012, la plupart de ces pièces étaient des statues en bois et en calcaire remontant au Nouvel Empire. De l’Espagne, l’Egypte a également récupéré, en juin 2012, 8 stèles en calcaire volées d’une tombe de la nécropole de Saqqara.

La contrebande1

Il y a quelques jours, les autorités égyptiennes ont organisé une cérémonie à l’aéroport du Caire, pour marquer le retour de 3 pièces d’antiquités volées. Elles ont été saisies dans un camion en Allemagne en 2009 par des douaniers et devraient être vendues en Belgique. L’Egypte a réussi à obtenir un verdict stipulant leur restitution. Il s’agit d’un petit obélisque en calcaire sur lequel est gravé en hiéroglyphes le nom d’une personne, « Juo », et qui remonte à la Ve dynastie (2340-2200 av. J.-C.). La deuxième pièce est un sarcophage d’une statue sacrée en calcaire remontant à la XIXe dynastie, alors que le troisième objet est la statue d’une famille en granit noir de Merenptah (659 av. J.-C.). En fait, ramener ces pièces n’est pas une tâche facile pour les autorités égyptiennes. « Habituellement, les procédures sont longues et compliquées, surtout en ce qui concerne l’Allemagne », souligne Ali Ahmad. L’Angleterre, quant à elle, a décidé de rendre à l’Egypte 6 pièces sorties illégalement après le 25 janvier 2011. Le tribunal a ordonné leur remise immédiate à l’ambassade d’Egypte. Ces objets ont d’abord été repérés sur le site Web des maisons de vente aux enchères Bonhams et Christie’s. Après avoir prouvé leur authenticité, l’ambassade d’Egypte à Londres doit les recevoir cette semaine et les rapatrier en Egypte.

Il s’agit d’une plaque en granit rouge avec des inscriptions mesurant 22,8cmx14,8cm représentant une partie d’une statue d’Amenhotep III découverte par la mission allemande opérant à Kom Al-Hitan à Louqsor. Il y a aussi une tête de Cobra colorée en calcaire avec le disque solaire et une fleur de lotus d’une hauteur de 12 cm remontant au Nouvel Empire. « A part les 200 pièces exposées, les autorités égyptiennes recevront prochainement près de 281 pièces antiques en provenance des Etats-Unis, de France, d’Espagne et de Belgique », a souligné Ibrahim. Après l’exposition de ces pièces au Musée du Caire, celles-ci retourneront à leurs musées d’origine à Charm Al-Cheikh, à Hurghada, à Minya ou autres.

103 pièces retourneront des Etats-Unis

Le consulat d’Egypte à New York a conclu un accord avec les autorités douanières américaines en vue de la restitution de 103 pièces d’antiquité sorties d’une manière illégale d’Egypte. Parmi elles, 99 pièces de monnaie dont la plupart remontent à l’Empire romain (XXVIIe av. J.-C.) et 3 statues de la XXIe dynastie, ainsi qu’un exemplaire d’un bateau funéraire remontant au Moyen Empire (les XIe et XIIe dynasties). Les autorités douanières américaines avaient saisi ces pièces lors d’un trafic vers la fin de 2010 à travers les frontières. Un autre accord avait été signé, il y a quelques mois, entre l’Egypte et les Etats-Unis, pour protéger le patrimoine égyptien.

La contrebande déjouée

La contrebande2

Dix boîtes en bois en forme cylindrique tapissées de velours rouge et décorées avec de l’argent et des inscriptions en hébreu ont été saisies, alors qu’elles devaient faire l’objet d’un trafic vers la Belgique à travers le port de Damiette. Les services de sécurité ont de même saisi une ancienne couronne en argent, une lame de couteau remontant à 1890, un lustre et plusieurs cloches utilisées dans les synagogues égyptiennes. Toutes les pièces saisies ont une valeur archéologique. La plupart sont authentiques et sont protégées par la loi 1983 sur la protection des antiquités, tandis que certaines pièces font actuellement l’objet d’étude, pour s’assurer de leur datation et de leurs emplacements d’origine.

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