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L’Italie une nouvelle fois à l’honneur

Doaa Elhami, Mardi, 30 octobre 2012

Dans le cadre des festivités de la XIIe Semaine de l’Italie : territoires et futur, l’exposition des découvertes archéologiques de la mission italienne opérant sur l’île de Nelson a été inaugurée le 20 octobre à la Bibliotheca Alexandrina.

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Vue générale du site. Photos : Mission italienne)

Deux grandes vitrines ont récemment été ajoutées à la collection permanente du musée des Antiquités de la Bibliotheca Alexandrina. Elles comprennent 200 pièces inédites collectées par la mission italienne présidée par l’archéologue Paolo Gallo de l’Université de Turin, opérant sur l’île de Nelson au large d’Abou-Qir à Alexandrie. Cet événement a été célébré le 20 octobre, et a été marqué par la présence de S.E. l'ambassadeur d'Italie en Egypte, Claudio Pacifico.

« Chacune des deux vitrines représente, à travers 100 pièces, une phase de l’histoire de l’île », explique le professeur Gallo. Pendant que la première témoigne des débuts de l’époque grecque en Egypte, et précisément les règnes d’Alexandre le Grand et de Ptolémée I, la seconde dévoile les premiers vestiges pharaoniques jamais découverts à Alexandrie. « Ce sont des pièces tout à fait exceptionnelles parce que c’est la première fois que l’on découvre des traces de l’époque pharaonique dans cette zone », commente le directeur avec fierté.

Dans la première vitrine, le visiteur contemple les ustensiles de la vie quotidienne de l’époque de l’installation des Grecs dans la région. Les objets exposés proviennent tous des maisons individuelles dégagées lors des fouilles. Des poteries de tout genre — assiettes, plats, jarres ainsi que toute la gamme des ustensiles de cuisine — sont présentes, et parmi les pièces les plus importantes on trouve des métiers à tisser. C’était un métier réservé aux femmes, qui l’effectuaient dans leurs propres maisons. Au début de l’époque grecque, l’île était encore rattachée à la terre ferme. Elle était alimentée en eau par une citerne rectangulaire de 26 par 13 mètres. C’était un emplacement de choix pour créer une forteresse. Mais « pour une raison inconnue, la région a été soudainement désertée par sa population qui a abandonné tous ses biens derrière elle », reprend le professeur. C’est ce qui explique la quantité d’objets qui ont pu être dégagés lors des fouilles.

Pièces funéraires

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Echantillons de pièces retrouvées et exposées.
Quant à la deuxième vitrine, elle renferme 100 pièces datées des dernières dynasties pharaoniques. Toutes sont des pièces funéraires : avant l’installation des Grecs qui ont construit leur ville par-dessus ce socle, cette presqu’île était une grande nécropole pharaonique. Malheureusement, celle-ci ne renferme pas d’objets de grande importance, l’environnement salin humide dans lequel elle se situe n’ayant pas permis leur conservation dans le temps. La mission a malgré tout réussi à collecter un peu de mobilier funéraire daté des XXVIe et XXXe dynasties, ainsi que des offrandes rituelles. Parmi ces offrandes se trouvent aussi des objets d’origine grecque : coupes unies, vases de l’île de Kiosk, amphores de Rhodes et bien d’autres. « Le dégagement de ces pièces nous révèle des traces rituellesreligieuses grecques avant même l’arrivée d’Alexandre le Grand. Elles témoignent des forts liens commerciaux qui existaient entre l’Egypte pharaonique et la Grèceantique », explique Gallo.

Les deux vitrines résument plus d’une dizaine d’années de fouilles archéologiques. Mais l’île de Nelson n’a pas encore révélé tous ses secrets.

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