Al-Ahram Hebdo : Après l’inauguration expérimentale de 12 galeries principales du GEM, que reste-t-il pour l’inauguration totale et officielle du musée ?
Al-Tayeb Abbas : Il reste l’inauguration des deux galeries du jeune roi Toutankhamon, les salles consacrées aux expositions temporaires et l’édifice des deux barques solaires. Il nous faut encore transférer 210 pièces aux galeries de Toutankhamon, celles-ci sont encore exposées aux musées égyptiens du Caire, de Charm Al-Cheikh et d’Hurghada. Leur transport et leur exposition ne prendront que 10 jours car elles sont déjà restaurées. Il faut aussi attendre l’accomplissement des travaux de réhabilitation des routes dans les alentours du GEM, ainsi que la connexion de la zone du Plateau des pyramides avec celle du GEM. Le gouvernement se charge également du réaménagement des bâtiments situés dans les alentours du musée pour achever les travaux d’identité visuelle sur les chemins guidant au musée. C’est un travail collectif avec les différents responsables de l’Etat. Bien que le travail archéologique dans toutes ces galeries soit terminé, on attend toujours la décision des autorités égyptiennes, d’autant que la situation politique des pays voisins est l’une des causes d’ajournement.
— Pourquoi avez-vous décidé de faire une inauguration expérimentale et partielle ?
— En effet, la phase expérimentale est importante car c’est une occasion de tester la capacité d’accueil des galeries. Avec les 4 000 visiteurs par jour, on peut expérimenter le taux de chaleur, celui d’humidité et leurs effets sur les pièces exposées. On veut également évaluer la satisfaction des visiteurs quant aux méthodes d’exposition dans les douze galeries.
— Comment la muséologie des galeries a-t-elle été choisie ?
— Vu qu’on est entouré de zones archéologiques importantes pour la civilisation égyptienne et comme on n’avait au début que le colosse de Ramsès II dressé sur le terrain du GEM, l’idée est surgie de choisir « La royauté » comme étant le thème principal et la ligne muséologique de tout le GEM. Mais comme ces rois ne vivaient pas seuls et qu’ils étaient entourés par toute une communauté, on a voulu montrer que la famille royale vivait dans une société qui travaillait, cultivait et fabriquait ses ustensiles nécessaires pour l’aider dans son quotidien. On a alors choisi de traiter la civilisation égyptienne à travers trois angles : la royauté, la société et les croyances.
— Quels sont les principaux défis affrontés lors du travail ?
— Il y en a plusieurs car les étapes sont longues et très compliquées, depuis le choix des pièces selon la muséologie suggérée, passant par leur étude, leur documentation, leur restauration et leur enregistrement, jusqu’au choix des étagères convenables et des vitrines de haute qualité. La scénographie thématique du Grand Escalier était aussi un autre défi. Aujourd’hui, les visiteurs l’admirent tout simplement. Avec l’inauguration des douze galeries, on est face à un nouveau défi, où l’on testera les réactions des visiteurs à l’égard des galeries, des méthodes technologiques utilisées et des services présentés.
— Quelles sont les prochaines étapes ?
— Avec l’inauguration de toutes les galeries du GEM, l’équipe de travail constituée de restaurateurs et d’archéologues aura une autre mission basée sur leur expérience. Le GEM n’est pas un simple musée qui vise à préserver le patrimoine et la civilisation de l’Egypte, mais c’est une institution scientifique, culturelle et éducative dont l’objectif est de promouvoir la recherche scientifique pour le bien de l’humanité.
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