Hekayet mathaf ou (histoire d’un musée) est le titre d’une exposition temporaire retraçant l’histoire du Musée national de la civilisation égyptienne (NMEC), qui fête ses trois ans d’existence. Durant les 30 jours du mois de mai, l’exposition s’adresse aux passionnés d’histoire et amateurs d’art. Présente dans le couloir gauche de la salle de textile égyptienne du NMEC, l’exposition présente un riche assortiment de pièces antiques trouvées aux alentours du bâtiment du musée, de sa blanchisserie (voir encadré) et de la ville de Fostat.
« L’exposition offre aux visiteurs non seulement un aperçu des trésors cachés du musée, mais également retrace son histoire depuis le choix de son emplacement, niché au coeur du Vieux-Caire », souligne Sayed Aboul-Fadl, superviseur des salles d’exposition du musée, notant qu’Al-Fostat fut la première capitale arabe d’Egypte, fondée par le général Amr Ibn Al-Ass à la suite de l’entrée des Arabes en Egypte en 641. Cette ville, ayant été le siège du pouvoir pendant plusieurs siècles, est devenue rapidement un centre urbain, commercial et artisanal parmi les plus importants du monde islamique. « Depuis le XIXe siècle, Fostat suscite un intérêt exceptionnel de la part des archéologues et le site a livré des objets témoignant de toute la période médiévale jusqu’au début de la période ottomane, dont le NMEC conserve une grande quantité », explique Maysera Abdallah, vice-directeur exécutif pour les affaires archéologiques au NMEC.
Une carte rare de l’édition 1809 de la Description de l’Egypte accueille les visiteurs, montrant les monuments du Caire d’autrefois, ainsi que l’emplacement actuel du bâtiment du musée. « Cette carte met en lumière l’importance de l’emplacement du musée, étant au carrefour des quartiers du Caire », précise Aboul-Fadl. Pour mettre en valeur la richesse archéologique de la région de Fostat, la deuxième vitrine de cette exposition temporaire réunit une collection de pièces antiques datant de différentes époques islamiques, notamment des jars, des assiettes et autres objets fabriqués en poterie, céramique ou verre.
« A travers cette muséologie qui va du plus général jusqu’à notre musée, il est logique que les pièces exposées à partir de la troisième vitrine soient celles découvertes sur les lieux du bâtiment du NMEC et autour de la blanchisserie », souligne Aboul-Fadl, racontant qu’au début des fouilles en 2003-2004, la blanchisserie était recouverte de sable, et en se débarrassant des débris, une dizaine de pièces ont été découvertes. Une collection de lampes à l’huile datant de l’époque romaine et du début de celle islamique, des seaux de l’époque fatimide et ayyoubide, ainsi que des Sandja mameloukes en verre (pièces de monnaie), des pipes ottomanes et d’autres objets font partie des découvertes sur place lors des fouilles de 2004 à 2008. « Des photos montrant les moments de joie des archéologues lors de la découverte d’une pièce sont également exposées aux côtés des pots et jars antiques », souligne l’archéologue Aboul- Fadl, dont la photo apparaît parmi d’autres.
Devenu non seulement un musée, mais également une institution scientifique, culturelle et artistique cherchant à développer l’esprit de ses visiteurs, l’exposition temporaire expose une partie des médailles et certificats internationaux remportés par le musée. De plus, les préparatifs des salles du musée, des laboratoires archéologiques et scientifiques, la procession des momies royales en 2021 et l’inauguration officielle du musée par le président de la République font partie intégrante de l’exposition temporaire. A travers des photos, l’histoire de la création du musée et de son inauguration est narrée. « Afin de maintenir la réputation du NMEC parmi les grands musées, nous cherchons à attirer de nouveaux publics tels que les artistes peintres et à ouvrir davantage d’expositions. Des études sont en cours en vue d’inaugurer prochainement la salle pyramidale », conclut Aboul-Fadl.
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