Le département du patrimoine immatériel du ministère égyptien de la Culture a présenté une demande à l’Unesco afin d’inclure la sémsémiya aux registres du patrimoine immatériel mondial. « La sémsémiya est un instrument musical d’une grande importance, elle est répandue en Egypte, notamment dans les villes du Canal de Suez : Ismaïliya, Suez et Port-Saïd », souligne Mohamed Chabana, professeur de musique folklorique à l’Académie des arts, qui suit le dossier auprès de l’Unesco. Cet instrument est aussi répandu dans certains pays du bassin de la mer Rouge comme l’Arabie saoudite, la Jordanie et le Yémen. « Nous avons alors décidé de présenter le dossier en partenariat avec l’Arabie saoudite, d’autant que l’Unesco encourage les dossiers présentés conjointement par plusieurs pays, ce qui souligne le caractère humain du patrimoine », explique Nahla Imam, présentatrice et experte en patrimoine immatériel à l’Unesco. Elle affirme que les instruments musicaux communs aux pays arabes sont nombreux, à l’instar du rabab et de la flûte. Selon elle, la sémsémiya que l’on joue en Nubie est différente de celle utilisée à Ismaïliya et de celle connue dans les pays arabes. « Le fabricant peut également développer les matériaux à partir desquels l’instrument est fabriqué, il peut modifier sa forme et même le nombre des cordes, ce qui ajoute à la richesse de l’instrument », reprend Nahla Imam. « A Port-Saïd, les citoyens jouent à la sémsémiya sur les plages, dans les clubs, pendant les fêtes et même pour encourager les équipes de football. Nous avons constaté que la sémsémiya est ancrée dans l’âme de la ville. Il y a également des pages sur Facebook qui encouragent cet art comme celle des amateurs de la sémsémiya et de la tamboura ».
D’après Imam, la sémsémiya a été introduite en Egypte avec les ouvriers qui ont creusé le Canal de Suez et qui jouaient de la musique pendant les moments de repos. C’est pourquoi cet instrument occupe une place importante dans la vie des citoyens des villes du Canal. Pour toutes ces raisons, l’inclusion de la sémsémiya à la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco est primordiale.
Ce n’est pas la première fois que l’Egypte demande l’inclusion d’un patrimoine immatériel à la liste de l’Unesco. Plusieurs activités ont déjà été incluses à cette liste, notamment l’épopée d’Al-Hilaliya, le tissage à la main, la frappe sur le cuivre, les festivités ayant trait au passage de la Sainte Famille en Egypte, l’aragoz (marionnettiste), le tahtib (jeu de bâtons) et la calligraphie arabe.
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