Il a formé les jeunes archéologues au dessin et à la photographie archéologique. « Il a apporté un développement incontournable dans la documentation numérique archéologique au sein du ministère des Antiquités en 2009. Et depuis, le centre suit le système qu’il a fondé », reprend Al-Lethi, assurant que Ramadan est considéré comme l’icône des archéologues de cette génération, vu sa forte personnalité et la richesse de ses connaissances dans son domaine.
Sa personnalité distinguée se manifestait sur le chantier lors des fouilles à Saqqara. « Je me suis retrouvé face à un archéologue très instruit dans toutes les branches archéologiques. Il était un chercheur compétent, un conférencier incontournable », souligne l’inspecteur Mostapha Ismaïl Tolba, membre de la mission égypto-allemande opérant à Saqqara. Un avis partagé par le restaurateur Ahmed Imam, membre des missions de fouilles dirigées par Hussein. « C’est l’une de ces personnalités que l’on rencontre rarement. J’ai fait sa connaissance en 2016. Sur le chantier, il était le mentor de tous les membres de l’équipe de travail », souligne le restaurateur.
Cette impression dépasse les frontières égyptiennes pour atteindre les archéologues étrangers, comme l’Allemande Christine Lynes qui l’a rencontré en 2012. A cette époque, Hussein, désirant obtenir une bourse de l’Université allemande de Tübingen, a présenté son projet de recherche portant sur « la recherche des Textes des Pyramides datés du VIIe siècle dans les tombes des XXVIe et XXVIIe dynasties ». Depuis, les deux archéologues ont travaillé maintes fois sur différents sites antiques, notamment à Mansoura et Cheikh Hamad au gouvernorat de Sohag en Haute-Egypte. « Il est le premier égyptologue égyptien à avoir obtenu une bourse du Centre des recherches allemandes pour son projet archéologique privé. C’était un grand succès pour lui. Un projet qui s’est développé au fil des années et a donné des résultats extraordinaires », se souvient Lynes.
Selon l’égyptologue renommé Zahi Hawas, Hussein faisait partie des jeunes Egyptiens envoyés à l’Université Braune aux Etats-Unis pour poursuivre leurs études supérieures. « Il était brillant. Son professeur m’a dit : Ramadan était le meilleur étudiant des études supérieures », se souvient Hawas, ajoutant que Hussein était membre du Conseil international des musées (ICOM), a publié de nombreux articles scientifiques et a contribué activement à la restitution des monuments volés et sortis illégalement. « Bien que Ramadan soit jeune, il était un vrai égyptologue avec des talents distingués », reprend Hawas, ajoutant qu’il était étonné, voire ébloui, par ses compétences en tant que conférencier scientifique qui présentait ses informations avec aisance et souplesse. « Malgré sa disparition, ses recherches, sa science et ses bonnes manières restent toujours parmi nous », conclut Hawas.
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