Troisième mosquée suspendue du monde, la mosquée Al-Saleh Talaie attire chaque année nombre d’experts internationaux. Son importance architecturale et archéologique est quasi inégalée, mais elle affronte les dangers d’une montée des eaux laissant ses traces noires sur les murs. Ce fut le cas la semaine dernière, juste après une restauration intégrale de la mosquée.

La mosquée Al-Saleh Talaie se situe au sein du quartier populaire d’Al-Darb Al-Ahmar, juste auprès de la fameuse porte de Zoweila. Ce quartier, bien qu’il renferme un nombre considérable de monuments historiques, souffre d’une anarchie causée par les marchands ambulants, les tas d’ordures et l’absence d’évacuation des eaux usées.

« La mosquée a été construite vers la fin de l’époque fatimide (555 de l’hégire, 1160 ap. J.-C.). Ses bases sont à 4 mètres du niveau de la rue, permettant ainsi l’installation de quelques boutiques sur le côté nord au niveau de la rue », explique Hossam Ismaïl, expert en archéologie islamique à l’Université de Aïn-Chams. Les trois autres côtés comprennent les portes d’entrée de la mosquée, précédées de plusieurs marches. La mosquée est entourée d’un fossé. Mais à cause du manque d’entretien et de nettoyage, le fossé est dans un état déplorable qui déteint sur les murs du bâtiment. Lorsque le niveau de l’eau augmente, le fossé est submergé et se remplit d’ordures.

Pour sauvegarder la mosquée, que les experts qualifient de joyau de l’art islamique en Egypte, le ministère d’Etat pour les Affaires des antiquités a soumis le bâtiment à un projet de restauration globale.

« Eviter que l’eau ne monte était notre objectif principal. Le ministère devait renouveler tout le réseau sanitaire de la mosquée », souligne l’expert en archéologie islamique et secrétaire général du Conseil Suprême des Antiquités (CSA), Moustafa Amin.

Puis la mosquée et son enceinte ont été nettoyées des déchets qui les jonchaient. Enfin une restauration architecturale fut réalisée. Mais une fois la restauration terminée, les eaux usées ont à nouveau débordé. Le ministère a encore pompé l’eau.

D’après Al-Said Helmi, directeur du bureau des monuments coptes et islamiques d’Al-Darb Al-Ahmar et de Sayéda Aïcha, l’état de la mosquée est surveillé tous les jours par les inspecteurs du bureau, afin d’éviter de nouvelles dégradations.

Mais le problème des eaux usées demeure, exigeant l’installation d’un projet complet de renouvellement du réseau sanitaire. L’Organisme des réseaux des eaux usées est en train de renouveler toutes les canalisations de la zone située devant la mosquée Al-Saleh Talaie. Ce projet, destiné à la sauvegarde de la mosquée Al-Saleh Talaie, donnera aussi aux habitants du quartier un meilleur accès au réseau sanitaire et à la distribution des eaux.