Il représentait une industrie centrale de l’économie égyptienne, depuis la récolte du blé, de l’orge, du maïs et d’autres graines jusqu’à la transformation des céréales en farine et leur cuisson. Selon Sayed Aboul-Fadl, superviseur des salles d’exposition au Musée national de la civilisation égyptienne (NMEC), de nombreuses scènes décoratives des tombes et des tables d’offrandes de l’Ancien et du Nouvel Empire illustrent les différentes étapes de la préparation du pain, ses diverses formes et les différentes méthodes de cuisson. Des illustrations et des artefacts trouvés dans des sites archéologiques, comme la tombe du célèbre jeune roi Toutankhamon, en sont des exemples.
Mennat Allah El-Dorry, archéobotaniste, affirme que depuis des milliers d’années, le pain joue un rôle crucial en Egypte, au point que son nom dialectal, « Eich », signifie « la vie ». Selon elle, le pain était fait aussi bien dans les maisons que dans les boulangeries. En utilisant des outils simples, les graines étaient laborieusement moulues, la farine mélangée avec de l’eau dans de grands pots, puis laissée à l’air libre pour que des molécules de levure naturelle et de bactéries lactiques puissent s’y développer. El-Dorry explique que ces éléments étaient essentiels pour rendre le pain moelleux et poreux, augmenter son volume et améliorer son goût et son arôme.
Les experts affirment que le pain ancien était très similaire au pain « chamsi » d’aujourd’hui, qui était levé grâce à de la levure naturelle. Khaled Saad, archéologue, précise que la fabrication du pain prenait diverses formes telles que des disques, des cônes, des triangles, voire des formes animales et humaines. Le pain pouvait avoir différents goûts en étant mélangé à des fruits secs, des légumes, du fromage ou du miel. Les Anciens Egyptiens étaient également friands de gâteaux et de pâtisseries, souvent sucrés avec des fruits frais ou secs tels que les raisins, les figues, les dattes ou le miel.
Les techniques de cuisson du pain variaient d’une région à une autre et d’une époque à une autre. Selon El-Dorry, la pâte devait être presque liquide, versée dans des moules de différentes formes (rondes, rectangulaires, carrées, etc.), puis laissée un certain temps avant d’être cuite. Au fil du temps, de nouvelles façons de cuire le pain ont émergé et évolué, comme en témoignent les inscriptions retrouvées dans les tombes.
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