A quelque 35 km au sud du Caire se situe Dahchour, l’un des magnifiques villages du gouvernorat de Guiza. Choisi dernièrement par l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) parmi les meilleurs villages du tourisme rural, Dahchour est connu non seulement pour ses monuments mais aussi pour sa vie rurale remarquable. C’est là où se dressent les premières pyramides de l’Histoire. Il s’agit tout d’abord des pyramides rhomboïdales et rouges, toutes deux sont construites par le roi Snéfrou (2575-2551 av. J.-C.), fondateur de la IVe dynastie (2575-2465 av. J.-C.). Il s’agit également de la pyramide du roi Amenemhat II (1928-1895 av. J.-C.), connue sous le nom de la pyramide blanche, vu la pierre en calcaire qui la couvrait. Néanmoins, la pyramide a perdu cette couverture blanche au fil du temps. Le site archéologique de Dahchour renferme également la pyramide de Sénousert III (1843-1797 av. J.-C.), de la XIIe dynastie du Moyen Empire.
Le plus impressionnant à Dahchour est que les différents sites archéologiques ne sont pas à l’écart du village comme c’est le cas dans la plupart des villages égyptiens. En effet, Dahchour se compose de 5 villages voisins qui se complètent et se distinguent en même temps. Le plus grand porte le nom de Dahchour, alors que les autres qui sont plus petits en dimensions sont Manchiyet et Zawyet Dahchour, Manchiyet Kasseb et Mazghouna. A Manchiyet Dahchour, le visiteur rencontre les ateliers et les kiosques de production artisanale de la région. Il pourra assister à des cérémonies de noces organisées dans l’une des rues principales du village. « Les villageois suivent toujours les traditions de ces cérémonies héritées des ancêtres », souligne Adel Al Gendy, directeur général du département stratégique au ministère du Tourisme et des Antiquités. Dahchour et Zawyet Dahchour sont connus par leurs marchés étroits, avec leurs cafés traditionnels et leurs ateliers artisanaux. « Ces produits artisanaux sont le résultat d’un travail de recyclage des résidus de palmiers comme les paniers d’osier et les paillassons fabriqués à partir des pailles de palmier, surtout que le village est connu pour la culture abondante de palmiers », souligne Mohamed Salah Al-Mansi, président de la Société pour le développement du tourisme à Dahchour. « Le visiteur pourra aussi participer à la fabrication de ces produits et, à la fin, acheter son oeuvre », renchérit le guide rural Réda Qadri. A savoir que Dahchour organise, en septembre de chaque année, le Festival de la récolte des dattes. « La montée des palmiers et la récolte des dattes offrent de magnifiques scènes aux touristes », explique le photographe Mahmoud Abdo, qui saisit cette saison pour prendre les plus belles photos.
Le tissage à la main, un métier hérité de l’Egypte Ancienne. (Photo : Doaa Elhami)
Les habitants des villages sont accueillants et généreux. Ainsi, le touriste a l’occasion de faire le tour des champs à pied, à vélo ou en charrette. « Le guide rural explique aux visiteurs les instruments traditionnels et primitifs de la culture des champs et leurs méthodes d’utilisation », reprend Qadri, ajoutant que le visiteur aime bien participer avec le paysan à l’expérience de la culture de plantes variées, comme les légumes.
(Photo : Doaa Elhami)
En outre, les touristes peuvent admirer et acheter des tapis faits à la main, ainsi que se rendre aux ateliers où les villageoises bien formées composent des tableaux avec des scènes inspirées de la nature. « A part la fabrication de tapis, nous formons les femmes de Dahchour à orner et à broder les sacs et les porte-monnaie, ainsi que les coussins », souligne Géhad Mohamed, responsable du développement des femmes au sein de la Société pour le développement du tourisme à Dahchour. Elle ajoute que ce métier traditionnel, hérité des époques de l’Egypte Ancienne, était menacé de disparition mais que, grâce aux efforts de la Société pour le développement du tourisme à Dahchour, ce métier traditionnel a pu survivre et connaître une nouvelle vie par le biais du tourisme.
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