Avec un littoral qui s’étend sur 2 400 kilomètres, des eaux relativement calmes et claires, sur la Méditerranée ou sur la mer Rouge, un climat favorable tout au long de l’année et des zones idéales pour la plongée et les sports nautiques, l’Egypte pourrait être une destination de premier plan en matière du tourisme des yachts. En conséquence, le gouvernement a commencé à mettre en oeuvre des mesures pour la promotion de ce type de tourisme. « Partant des directives du président Abdel-Fattah Al-Sissi, le secteur du transport maritime au ministère du Transport, responsable de ce dossier, a mis en place des facilités sans précédent visant à simplifier et à accélérer les procédures concernant l’arrivée et le départ des yachts, en coopération avec les différents organismes de l’Etat, afin d’attirer de plus en plus d’amateurs de yachts », se félicite l’amiral Réda Ismaïl, chef du secteur du transport maritime au ministère du Transport.

Il s’agit d’une grande réforme dans la réglementation du tourisme des yachts. A cet égard, le ministère a créé une plateforme numérique pour gérer les tâches administratives permettant aux propriétaires ou aux locataires de yachts de télécharger les informations de l’embarcation et des passagers, en plus de tous les documents requis, comme la date d’arrivée, le port d’ancrage et le programme de voyage. Et pour continuer à améliorer l’expérience de yachting en Egypte, l’approbation de la rentrée des yachts est obtenue à travers la plateforme, en 30 minutes. « La plateforme numérique est un pas très important pour promouvoir le tourisme nautique. Auparavant, les visiteurs en yacht devaient traiter avec plus de 14 organismes pour obtenir les permis d’amarrage sur les côtes égyptiennes. A cet effet, la rapidité de délivrance de l’approbation nécessaire est une grande amélioration dans les procédures, surtout que cette approbation prenait autrefois entre 15 et 30 jours et parfois plus », assure Ismaïl.

Le mégayacht « Aviva » lors de sa visite à Hurghada.

Ce n’est pas tout. Dans le même but de promouvoir le tourisme de plaisance, l’Egypte a appliqué un tarif unique pour l’amarrage sur les quais privés et sur ceux appartenant au ministère du Transport. Ces montants sont payés en dollar via la plateforme électronique. « Cette étape crée une structure tarifaire juste et cohérente pour les yachts étrangers en visite en Egypte, évitant ainsi les conflits et les litiges liés aux différents tarifs. Elle garantit ainsi des services de haute qualité dans les marinas de plaisance, aux visiteurs en yacht et à l’industrie touristique », ajoute le chef du secteur de transport maritime.

Selon Elhami Al-Zayat, ancien président de l’Union des Chambres de tourisme, le tourisme des yachts s’adresse aux clients haut de gamme. « Il est connu par le tourisme des milliardaires. Ainsi, les dépenses des exploitants des yachts sont très élevées. Ce qui fait que ce genre de tourisme constitue l’une des sources de recettes pour l’Etat et contribue à créer des emplois », explique Al-Zayat. Selon l’ancien ministre du Tourisme, Khaled El-Enany, les dépenses quotidiennes de ceux qui visitent l’Egypte via les yachts sont de 94 % plus élevées que la moyenne des dépenses d’un touriste traditionnel.

Sur le plan mondial, le volume du marché du tourisme nautique touche la barre des 12 milliards d’euros, sans compter ce que ces touristes dépensent à terre. En outre, un code unifié vient d’être appliqué dans tous les ports et les marinas égyptiens pour répondre aux normes internationales. « Ce code donne des informations sur le port, la gestion, les spécifications des quais, leurs capacités, les services qui y sont offerts et la communication avec les autres ports égyptiens », explique Ismaïl.

« Porto Marina », l’un des plus grands ports de la Côte-Nord.

Une autre décision prise dans l’objectif d’optimiser le tourisme des yachts en Egypte concerne la durée des visas octroyés aux exploitants des yachts. L’Egypte a ainsi prolongé la durée de visa pour les touristes étrangers voyageant en yacht à trois mois, contre un mois auparavant. Cette décision vise à aider les touristes en yacht à non seulement prolonger leur séjour en Egypte mais aussi à donner suffisamment de temps aux voyageurs en cas de problème, surtout que le départ des yachts dépend des conditions météorologiques et de l’état de l’embarcation. « Cette période de trois mois est aussi convenable pour encourager les voyageurs à visiter plus de sites touristiques et historiques qui abondent en Egypte. Ils peuvent arriver en yacht et se déplacer pour visiter les pyramides ou les trésors archéologiques de la Haute-Egypte ou profiter des plages de la mer Rouge°», explique Al-Zayat, saluant la décision, ainsi que les autres mesures prises pour promouvoir le tourisme des yachts.

L’ancien président de l’Union des Chambres de tourisme note que l’Egypte possède des avantages concurrentiels pour attirer le tourisme de plaisance, surtout avec la présence de ports et de marinas touristiques et commerciaux de niveau international, le coût modéré des services offerts aux yachts et aussi l’existence d’îles pleines de beauté. Pour sa part, Magdi Sedki, membre de la Chambre de tourisme, souligne l’importance de la promotion du tourisme nautique à l’heure actuelle, étant donné que près de 50°000 yachts traversent la Méditerranée par an alors que l’Egypte n’en bénéficie pas suffisamment. « Avec les nouvelles règles, si on réussit à attirer 30°000 yachts chaque année vers les côtes égyptiennes pour acquérir une part appropriée du tourisme des yachts au Moyen-Orient, ce sera une valeur ajoutée pour le tourisme en Egypte », conclut-il.