Al-Ahram Hebdo : Comment voyez-vous le travail accompli jusqu’ici par le projet de l’IMCT ?
Olivier Messmer : Le projet de l’IMCT a commencé il y a 3 ans. On a restauré un nombre de sites qui ont un potentiel touristique, afin de faire réussir des partenariats avec le secteur privé. Le ministère du Tourisme et des Antiquités cherche à travers le projet non seulement à réhabiliter certains sites touristiques, mais en plus à identifier des entreprises privées qui pourront entrer en partenariat avec le ministère. Cette collaboration mènera à développer les services touristiques au sein des sites, ce qui permettra au ministère d’avoir un revenu convenable, puisque ces sites seront loués au secteur privé. Cette étape va certainement améliorer l’expérience touristique vu les services qui seront offerts et l’amélioration des capacités du quartier d’Al-Darb Al-Ahmar. En outre, on se charge de former certains employés du ministère pour qu’ils soient capables de gérer les futurs projets et de collaborer avec le secteur privé.
— Comment le choix des 10 sites a-t-il été fait ?
— Notre travail a commencé il y a 2-3 ans par faire des études des sites et des communautés. Pendant cette période, on a vérifié les activités convenables que chaque site peut accueillir, puisque normalement, il y a des restrictions pour certains, comme les mausolées ou les mosquées qui n’ont qu’un seul rôle, celui de la prière. En même temps, le projet s’occupe de faire la réhabilitation des sites de façon qu’ils soient prêts à être loués au secteur privé. Aujourd’hui, on a finalisé le travail avec le ministère concernant la détermination de l’utilité de chaque site et on se prépare à organiser un forum auquel on invitera les investisseurs identifiés pour leur présenter les opportunités. Notre projet vise également à étendre le potentiel du quartier vers les marchés touristiques internationaux.
— Comment intégrez-vous les habitants du quartier dans vos projets ?
— Une des composantes de notre projet c’est l’intégration communautaire. On a déployé pendant les 3 dernières années tous nos efforts pour aider les membres de la communauté et les artisans en organisant des ateliers de formation pour qu’ils puissent améliorer et présenter leurs produits. En plus, les responsables du projet se sont rendus sur le terrain, afin de connaître les besoins et informer les habitants de chaque quartier des objectifs du projet. On a découvert qu’il y avait un potentiel énorme dans ces quartiers au niveau artisanal, mais ces gens ne savent pas où ils peuvent exposer leurs produits. Leurs demandes sont de pouvoir disposer de lieux adéquats pour présenter leurs objets d’artisanat et accueillir les touristes qui viennent acheter.
— Qui définit le projet convenable pour chaque site archéologique ? Est-ce l’IMCT, le secteur privé ou le CSA ?
— Tout dépend du site, parce qu’il y a toujours des considérations culturelle, architecturale et autres. De même, le ministère pose des restrictions dans quelques sites. Par exemple, l’utilisation du feu et des fours dans quelques lieux ou même l’effet nuisible de l’eau dans les régions archéologiques telles que dans la Vallée des nobles où se poursuivent les fouilles.
— Comment choisissez-vous les investisseurs du secteur privé ?
— Les investisseurs à qui on s’est adressé jusqu’à présent sont ceux qui ont un certain intérêt pour les opportunités que présente tout ce qui est égyptien. Mais certains projets sont à grande échelle des projets qui nécessitent des capacités financières. On s’est alors adressé aux entreprises égyptiennes qui ont l’intérêt et le pouvoir de développer les sites et le quartier qui les entoure. A noter que l’objectif essentiel du ministère est d’exploiter les sites non ouverts au public.
— Combien de temps durera le projet de l’IMCT ?
— On a une durée limitée pour exécuter le projet. Notre projet se termine en septembre 2024. Pendant ce temps, on doit finaliser la restauration des sites et leur réhabilitation. On surveillera leur réutilisation par le secteur privé. On fera le lien entre le ministère d’une part et le secteur privé d’autre part. Une fois l’IMCT terminé, c’est au ministère de gérer ces projets.
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