Le musée national de la police, situé à l’intérieur de la Citadelle de Salaheddine, organise, en coopération avec le musée Qasr Al-Gawhara (palais du joyau), une exposition intitulée « Une vue sur les uniformes depuis l’époque mamelouke jusqu’au règne de Mohamad Ali pacha ». Du 24 avril au 23 juillet, l’exposition met le point d’orgue sur l’évolution des uniformes et des tenues des citoyens, notamment les soldats, depuis l’époque mamelouke (1250-1517) jusqu’au règne de Mohamad Ali (1805-1849), et montre aussi la diversité du mode vestimentaire des différentes couches sociales de chaque époque, depuis le peuple jusqu’à l’élite gouvernante, en passant par les officiers et les hauts fonctionnaires. « Il est difficile de présenter le développement de tous les modes vestimentaires des trois époques : mamelouke, ottomane (1517-1805) et celle de la famille alide », souligne Abdel-Basset Mahmoud, directeur général du musée, soulignant que l’exposition couvre cette diversité vestimentaire et retrace ce développement avec également d’anciennes aquarelles.
L’exposition offre notamment à ses visiteurs l’évolution de l’uniforme de la police durant les trois époques à travers des statues et des scènes. Le visiteur découvre, lors de sa tournée dans la salle principale de l’exposition, les tenues variées des soldats avec la différence dans les couleurs et les modèles qui distinguent chaque époque de l’autre. Alors que le soldat mamelouk portait un gilet bleu foncé sur un chemisier jaune et un pantalon blanc, l’ottoman portait une veste et un pantalon bleu sur un chemisier jaune. Quant au soldat de l’âge alide, il met un chemisier bleu et un pantalon blanc. A savoir aussi que les soldats mamelouks et ceux de l’âge alide portaient des chaussures, alors que les ottomans portaient des sandales. Les soldats des trois époques utilisaient cependant des couvertures de tête qui se ressemblent.
« L’exposition accorde aussi une importance aux affaires de l’Etat à l’époque de Mohamad Ali », souligne Abdel-Basset Mahmoud, notant que le visiteur découvre une scène représentative du Conseil suprême que Mohamad Ali a installé en 1825. « Ce conseil est le noyau du futur parlement où Mohamad Ali étudiait les questions de l’Etat et recevait les plaintes des citoyens », poursuit-il. Pour une explication plus explicite de ce conseil, l’exposition présente l’une de ses réunions. Le visiteur y trouve une statue représentative du wali en tenue militaire et, à ses côtés, deux statues représentant ses consultants, des grands oulémas et des riches. Devant eux se dressait une quatrième statue représentant l’interprète qui introduit au wali un paysan plaignant. Afin de rendre la scène authentique, les organisateurs de l’exposition ont posé aux côtés du Conseil suprême deux anciens chandeliers, une table et un tapis antiques et, derrière le wali, une photo en grand format représentant le jeune Mohamad Ali. Cette exposition, malgré la modestie du nombre de ses pièces, illumine une part peu connue de la vie quotidienne et de la gouvernance de l’Egypte pendant la première moitié du XIXe siècle.
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