Le scanning montre les places des amulettes dans la momie.
Les résultats des examens CT scan sur une momie du Musée égyptien viennent de paraître cette semaine. Ils dévoilent beaucoup sur la momie et des détails impressionnants sur la momification. Cette momie, datant de 300 ans av. J.-C., a été découverte en 1916 dans une tombe grecque à Edfou, dans le gouvernorat d’Assouan. Depuis, elle a été déposée au sous-sol du Musée égyptien du Caire. C’est son bon état de conservation qui a incité les égyptologues et les scientifiques à l’étudier et la soumettre aux examens du CT scan.
L’histoire de ces examens a commencé en 2015 avec une équipe composée de Sahar Sélim, professeure de radiologie à la faculté de médecine d’Al-Qasr Al-Aïni, Sabah Abdel-Razeq, directrice du Musée égyptien, et Mahmoud Al-Halwagy, ex-directeur du musée, qui ont exploité l’appareil de tomodensitométrie du musée, la radiologie avancée et les programmes informatiques, ainsi que l’impression 3D pour examiner minutieusement la momie. « Les études nous ont révélé que la momie appartient à un enfant de 15 ans. Son corps a été parfaitement embaumé », souligne Sahar Sélim, ajoutant que le CT a montré le contenu des bandelettes de lin. « La momie porte un masque en or, un pectoral de cartonnage et une sandale en tissu. Il existe 49 amulettes bien arrangées en trois colonnes dans les plis des bandelettes », explique-t-elle, ajoutant que la radiographie a montré 21 formes variées d’amulettes. Citons, à titre d’exemple, l’oeil d’Horus, le scarabée, l’amulette d’Horizon, le placenta, le noeud d’Isis et les deux plumes. Il y a également une amulette en forme de deux doigts sous le torse pour protéger l’ouverture de la momification. La cavité de la poitrine de la momie renferme une grande amulette en forme de scarabée pour protéger le coeur. 30 parmi les 49 amulettes sont en or, alors que le reste est en pierre et en faïence, sans oublier l’amulette dorée en forme de langue. « Cette amulette se trouve dans la bouche du défunt afin de pouvoir parler dans l’au-delà », explique la radiologue, soulignant que l’étude a dévoilé les secrets de l’embaumement de la momie, tout en la gardant intacte comme l’ont laissée les Anciens Egyptiens.
« L’étude nous a montré l’habileté des Anciens Egyptiens dans l’embaumement et leur perfectionnement dans la fabrication des amulettes, des masques et des ornements », assure Sabah Abdel-Razeq, soulignant que cette étude met en relief l’estime que les Anciens Egyptiens accordaient aux enfants. « Cette momie a bénéficié de rites funéraires distingués permettant au défunt la résurrection selon les croyances des Anciens Egyptiens. L’étude reflète le statut social élevé du propriétaire de la momie : c’est un garçon qui a profité de rites funéraires de haut rang, ses dents et ses os indiquent que le corps n’a le moindre signe de maladie ou de symptôme de malnutrition », explique Sabah Abdel-Razeq.
La technologie sophistiquée a présenté une vision valorisée de la momie. « Désormais, la momie, accompagnée des photos de radiographies, est exposée à l’entrée du musée sous le nom La momie de l’enfant doré, fournissant ainsi aux visiteurs une expérience distinguée de la momification », conclut Sabah Abdel-Razeq.
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