C’est en 1863 que le khédive Ismaïl ordonne la fondation d’un palais à Guiza (Saraya Al-Guiza), entouré de vastes jardins d’un total de 186 acres. La planification est alors faite par Barillet Deschamps, jardinier en chef du service des promenades et plantations de la ville de Paris et l’ingénieur spécialisé dans l’aménagement paysager rural. En vertu de la conception première, il s’agit de trois jardins interconnectés par des portails et entourés d’un mur de briques. Le premier est le jardin Haramlek. Créé en 1868, il renfermait plus d’un millier d’espèces de plantes des plus merveilleuses du monde, importées d’Inde, d’Amérique du Sud et d’Afrique centrale. Des ruelles pavées et des routes ont été aménagées dans le jardin et étaient faites de toutes les couleurs et formes de gravier coloré, comme la mosaïque apportée de Rhodes Island. Quant aux chemins des autocars, ils étaient pavés de grès, et les côtés étaient ornés de marbre blanc. De même, il y avait de petites collines, des étangs artificiels en plus de ponts en bois et en fer. En 1975, le khédive Ismaïl demande au Français Gustave Eiffel de construire un pont suspendu pour traverser ces étangs.
Le deuxième est le jardin Salamlek. Créé en 1872 à l’ouest du jardin fruitier, il renfermait 85000 plantes représentant plus de 900 espèces. On y retrouve des paysages naturels comme dans les creux, les buttes, plaines et collines avec des aqueducs passant au-dessus.
Ces deux jardins feront plus tard partie du parc zoologique. Le troisième est un jardin fruitier fondé en 1873. Le khédive Ismaïl y faisait planter des espèces de fruits et de plantes importés, comme les agrumes, pour répondre aux besoins des palais royaux. Ce jardin est devenu en 1875 le parc d’Al-Orman. Enrichi de fleurs et d’arbres importés des quatre coins du monde, ce parc avait une superficie totale de 95,2 feddans, soit 39,9 ha. Mais en 1890, lors du règne du khédive Tewfiq qui voulait réaliser la volonté de son père de créer un zoo en Egypte, le parc a été séparé en deux : 50 feddans ont été pris d’Al-Orman pour être consacrés au zoo. En mars 1891, le parc zoologique a été ouvert au public et a été appelé « La perle de la couronne des zoos d’Afrique ».
A partir de 1910, le zoo devient dépendant du ministère de l’Agriculture. Son plan est modifié une nouvelle fois avec la fondation de l’Université de Fouad Ier en 1934. Pour cela, une avenue y est percée et la zone ouest du Salamlek a été ajoutée au jardin zoologique. Depuis, la superficie du jardin d’Al-Orman est devenue de 28 feddans, soit 11,76 ha. En 1949, le roi Farouq y édifie une maison de repos. Celle-ci ferme ses portes aux visiteurs en 1986.
Les différents éléments du Zoo de Guiza
1. La grotte de la citadelle ou la grotte royale, construite en 1867.
2. La grotte de Guéziret Al-Chaï (île du thé).
3. Le pont suspendu d’Eiffel.
4. Les portes antiques : elles sont situées en face de la vieille maison des chiens et représentent l’entrée du palais du khédive et du palais de sa mère (Al-Walda pacha).
5. Le kiosque japonais : établi pendant le règne du roi Fouad en 1924, à l’occasion de la visite du prince héritier du Japon en Egypte, ce kiosque est considéré comme un petit musée à l’intérieur du jardin zoologique.
6. Le musée des animaux : construit en 1906, il possède plus de 5 000 spécimens momifiés, les plus importants d’entre eux sont un crocodile momifié et une baleine.
7. Les plus anciennes constructions dans le jardin :
— La maison des ours, établie entre 1891 et 1896.
— La maison des hyènes, fondée en 1896.
— La maison des éléphants, créée en 1900.
— Les kiosques pour oiseaux, établis en 1901.
— La maison principale des lions, fondée en 1901.
— La vieille maison des reptiles, créée en 1902.
— Les granges des antilopes, établies entre 1905 et 1911.
— Le bassin des hippopotames, créé en 1911.
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