Dans la salle 34 du premier étage du Musée égyptien de Tahrir, de petites pièces font l’objet de la nouvelle muséologie de cette galerie ayant comme thème « La vie quotidienne dans l’Egypte Antique ». Cette salle récemment développée attire les visiteurs avec ses presque 2500 pièces exposées. « Après un an de travail continu, et en coopération avec l’ambassade d’Australie, on a pu exposer d’une manière innovatrice quelques outils utilisés par les Anciens Egyptiens dans différentes activités quotidiennes, que ce soit à l’intérieur de leurs maisons ou dans leurs métiers », explique Aliaa Diaa, conservatrice au Musée égyptien du Caire et responsable de la salle 34.
En fait, la plupart des pièces étaient déjà exposées au musée mais leur nouvel emplacement leur a donné un cachet exceptionnel. « Chaque vitrine ou groupe de vitrines explique d’une manière simple l’utilisation des outils exposés », souligne Aliaa Diaa, expliquant que les vitrines ont été restaurées, l’intérieur tapissé par du tissu gris et des supports en plastique transparent placés pour soutenir les pièces fragiles et des pancartes bilingues (arabe et anglais) accompagnent chaque vitrine. L’idée de développement et de réaménagement de cette salle de la vie quotidienne a surgi suite à une demande de la part du gouvernement australien voulant mettre en relief la collaboration égypto-australienne dans le domaine du patrimoine qui dure depuis le début du siècle dernier. A noter qu’en 1910, il y a eu un échange de boomerang entre Gaston Maspero, qui guidait le service des antiquités égyptiennes et le Musée de Sydney. « A ce sujet, les responsables du Musée de Sydney ont eu l’idée d’exposer leurs anciens cadeaux différemment, ainsi que les copies des correspondances entre les deux musées, en présentant tout leur soutien pour réaménager la salle 34. Bien que ce soit les conservateurs égyptiens qui ont planifié et exécuté le travail, c’est le gouvernement australien qui a financé », reprend Aliaa Diaa.
Les objets exposés dans cette salle sont très variés. Le visiteur y trouve cordes, règles graduées, marteaux et autres pièces qui étaient utilisées par l’Ancien Egyptien dans la construction des tombes et des grandes pyramides. Ces pièces viennent mettre en évidence le génie de l’ingénieur égyptien dans la géométrie, les mathématiques et la construction. On y trouve aussi des balances et des poids différents en forme et en dimension utilisés dans le système de troc connu par les Anciens Egyptiens qui n’ont eu recours à la monnaie que dans des périodes ultérieures. Cette galerie expose également des instruments chirurgicaux simples et des outils de chasse et d’agriculture. On y admire également des pièces dont les familles se servaient à l’intérieur des maisons, à l’exemple des matières cosmétiques, des miroirs fabriqués en bronze, des éventails et des récipients de différentes formes.
Couvre-tambours orné en cuir.
Des instruments de musique
Sur chaque vitrine, le visiteur trouve une pancarte explicative donnant plus d’informations sur la civilisation égyptienne, comme les différentes unités de mesure et de pesage, les saisons de l’année et les mois ou même la classification des instruments et notes musicaux. En fait, les instruments de musique occupent une grande partie de la salle 34. « Les Egyptiens aimaient chanter et danser, ils se servaient de divers instruments, dont la plupart ont été retrouvés dans les tombes. L’un des plus populaires était la harpe, l’instrument égyptien dédié aux plaisirs et à l’amour, qui animait les cérémonies familiales. Aussi, le tambour de différentes formes était très prisé », dit Aliaa Diaa, notant que quelques nouvelles pièces ont été choisies de différentes galeries du Musée égyptien du Caire. « Le broyeur de grain, sac et étui en cuir pour conserver les instruments musicaux, ainsi que les peaux colorées de tambour sont des pièces rares jamais exposées dans un musée égyptien », assure la conservatrice, précisant qu’un nouveau système d’éclairage est appliqué dans les vitrines.
Récipient cosmétique en forme de nageuse.
Différents outils de beauté.
En outre, des poupées en bois ou en tissu à cheveux fabriqués en fausses perles liées les unes aux autres font l’objet de la vitrine des loisirs. Juste en face, « figurines femelles » est inscrit sur la pancarte d’une vitrine exposant de petites statuettes en bois. Selon la conservatrice, ces statuettes en forme de femmes quasi nues chassaient le mauvais oeil et protégeaient la famille. A la sortie de la salle, deux grandes vitrines murales sont encore vides mais font partie de la muséologie de la vie quotidienne. « On y exposera d’autres pièces dont se servaient les familles dans l’Egypte Antique. On organisera aussi des expositions temporaires pour montrer une partie de l’histoire égyptienne », conclut Aliaa Diaa.
Alumettes d’Egypte Ancienne.
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