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Taba sur la carte touristique

Dalia Farouq, Lundi, 08 octobre 2012

Les ferrys touristiques en provenance de ce port jordanien peuvent à nouveau accoster à Taba. Après un an et demi de fermeture, le port vient d’être rénové et ouvert au trafic.

Taba

Inauguré la semaine dernière par le premier ministre, Hicham Qandil, le port de Taba Heights et la ligne maritime Taba/Aqaba permettaient à plus de 750 000 touristes de visiter l’Egypte chaque année, générant environ 500 millions de L.E. de recettes pour les caisses de l’Etat. « Depuis plus d’un an et demi, ce port était fermé à cause de graves problèmes avec la société qui le gère autour de la sécurité et des frais de renouvellement du contrat », précise Sami Soliman, président de l’Organisation des investisseurs de Taba et de Noweiba. Le ministre du Tourisme, Hicham Zaazoue, affirme lui que le port avait besoin de rénovation et devait de toute façon être fermé. « Le ministère du Tourisme a exécuté, en coopération avec celui des Transports, un projet de grande envergure, à savoir transformer cette simple marina, qui ne pouvait recevoir que des yachts et de petits bateaux d’une capacité maximum de 12 personnes, en un grand port pouvant recevoir des bateaux de grande capacité, avec tous les services afférents, notamment le contrôle des passeports et le service des douanes ».

Taba

La réouverture de ce port a pour but de promouvoir le trafic touristique et commercial dans cette région après la crise qui a suivi la révolution du 25 janvier. « En outre, le premier ministre a décidé après discussion avec le ministre des Transports jordanien d’établir un jumelage avec le port de Aqaba en Jordanie afin de faciliter la circulation des touristes », renchérit Zaazoue. Depuis son inauguration en juillet 2005, des millions de touristes ont transité par ce port pour se rendre à Aqaba en Jordanie et vice-versa, créant une affluence de touristes non seulement à Taba, mais aussi dans toute la région de la mer Rouge. « Ce ne sont pas seulement les touristes jordaniens ou ceux de l’est de la mer Rouge qui transiteront à nouveau par ce port, mais aussi les touristes occidentaux en visite à Aqaba en Jordanie ou à Eilat en Israël et qui saisiront l’occasion, comme c’était le cas de 2005 à 2010, pour visiter Taba, Noweiba, Dahab et Charm Al-Cheikh au cours d’un seul circuit », assure Sami Soliman, qui a mis à profit la visite du premier ministre et du ministre du Tourisme pour exposer les problèmes auxquels est confronté le secteur touristique dans la région de Taba. « Nous souffrons depuis longtemps, comme toute la péninsule du Sinaï, de la négligence du gouvernement. Le manque de promotion pour cette région, l’instabilité dans le Sinaï, surtout après les dernièrs incidents à Rafah, le refus des banques, même nationales, d’accorder des facilités bancaires aux investisseurs afin de continuer les projets qu’ils ont déjà commencés, sont les principaux problèmes qui menacent le tourisme ici et empêchent sa relance », reprend-il. Il ajoute que l’association des investisseurs de Taba et de Noweiba a présenté au premier ministre une étude qui permettrait de faire de cette région une nouvelle Charm Al-Cheikh d’ici 5 ans, compte tenu de ses 60 km de plages superbes, mais aussi de son patrimoine historique. Cette étude propose la construction d’une zone de libre échange à Taba et à Noweibaa, à l’instar de Aqaba et d’Eilat, et la réouverture de la route Taba-Aqaba qui assurerait le transport de plus d’un million de touristes chaque année. Elle propose aussi la relance des safaris qui sont interdits à Taba pour des raisons de sécurité, depuis les attentats de 2005. Enfin, l’étude demande des facilités bancaires aux investisseurs qui ont déjà dépensé des sommes énormes pour la construction d’hôtels, et ne s’attendaient pas à un tel silence de la part du gouvernement, en particulier en temps de crise.

Pour sa part, Ibrahim Salem, cheikh de la tribu d’Al-Mozeina, l’une des grandes tribus bédouines du Sinaï, a assuré que les bédouins s’intégreront dans le secteur du tourisme à Taba. « Les bédouins doivent sentir que le tourisme est leur gagne-pain afin qu’ils s’emploient à le protéger. Ils peuvent travailler dans les safaris puisqu’ils connaissent les vallées et les montagnes de Taba comme leur poche. Ce sont également les seuls capables d’assurer la sécurité des touristes lors de leurs voyages. Les villages bédouins doivent recommencer à faire le commerce de l’artisanat bédouin, d’autant que cet artisanat fait forte impression sur les touristes », conclut-il .

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