Le parc, avant et au cours des travaux de restauration.
Surplombant le Nil à l’est et la rue Al-Guézira à l’ouest et situé dans le quartier cairote de Zamalek, le jardin patrimonial d’Al-Andalous fait l’objet de travaux de restauration et de mise en valeur. Connu pour être l’un des plus beaux jardins botaniques égyptiens, il est inscrit au registre patrimonial. Al-Andalous souffre depuis longtemps d’une extrême négligence pendant laquelle le jardin est parvenu à un état lamentable. Cela a nécessité l’élaboration d’un plan d’urgence pour le restaurer et le sauver. « Plusieurs initiatives de sauvegarde de ce parc ont été suspendues faute de financement », affirme Khaled Abdel-Ghaffar, gouverneur du Caire. Il souligne qu’Al-Andalous est l’un des plus beaux jardins nationaux et que de nombreuses générations s’y sont attachées et y gardent beaucoup de bons souvenirs. Selon lui, le projet d’aménagement actuel, dont le coût s’élève à environ 30 millions de L.E., est financé par le gouvernorat du Caire. Avant de commencer ces travaux et afin de les protéger, les estrades ornées de mosaïque, particularité du parc, et plusieurs carrelages en céramique ont été démontés. « C’est le ministère du Tourisme et des Antiquités qui encadre les travaux de restauration des motifs architecturaux et des statues qui se trouvent dans le jardin, ainsi que la mise à niveau de l’infrastructure et de l’irrigation », souligne Ossama Talaat, directeur du département des monuments islamiques, coptes et juifs auprès du ministère du Tourisme et des Antiquités.
Le projet est mis en oeuvre en deux phases : la première comprend le développement de l’infrastructure et la réparation du réseau de drainage des fontaines, ainsi que la transformation du système d’irrigation dans le jardin en goutte-à-goutte. Cela permettra de préserver les styles architecturaux et d’éviter les infiltrations. « Cela a exigé l’enlèvement de la pelouse et des estrades afin d’installer un nouveau réseau d’irrigation et le fait de retirer quelques carreaux autour de la fontaine afin de renforcer le sol », explique Talaat. Tous ces éléments ont évidemment été conservés et seront replacés avec soin sur leurs emplacements originaux avec l’achèvement des travaux d’irrigation et de renforcement du sol. Quant à la seconde phase du projet, elle comprend la restauration de toutes les statues, les fontaines et tous les éléments décoratifs qui se trouvent dans le parc. « Les anciennes barrières, qui n’étaient ni antiques ni historiques, vont aussi être remplacées par des grilles métalliques ornées à travers lesquelles les promeneurs pourront jouir de la vue du Nil », a indiqué le gouverneur du Caire. « Un nouveau système d’éclairage sera développé pour appuyer la beauté de tous les détails architecturaux du parc », ajoute-t-il.
Les travaux qui se déroulent dans le jardin d’Al-Andalous font partie d’un grand projet de préservation de 31 jardins historiques et patrimoniaux au Caire. « Les travaux de restauration et de développement du parc d’Al-Andalous seront achevés dans deux mois », assure le général Mohamad Soltan, directeur des jardins publics au gouvernorat du Caire.
Histoire du jardin
Le parc, avant et au cours des travaux de restauration.
Le merveilleux parc d’Al-Andalous a été créé par Mohamad Bey Zoulfoqqar pour l’offrir à son épouse en 1935, sous le règne du roi Fouad Ier. Il se compose de deux parties principales : au sud, le parc d’Al-Andalous lui-même, nommé « le jardin du paradis arabe », car il rappelle les parcs andalous du sud de l’Espagne ; la partie nord est celle du jardin pharaonique qui expose des statues reflétant l’art de l’Egypte Ancienne.
Ce parc est inscrit depuis 2010 sur la liste des monuments islamiques et coptes du ministère du Tourisme et des Antiquités. Orné par sept estrades décorées de mosaïque bleue et pourvu d’un lac central, il est entouré de multiples éléments décoratifs comme les pots en céramique bleue qui varient en forme et en taille, les fontaines en marbre et les carrelages en mosaïque. La partie andalouse est la plus admirable et aussi la plus fréquentée. Une allée de grands arbres agrémente les promenades du jardin.
Les motifs andalous apparaissent à l’entrée de la partie sud, ainsi que sur les colonnes et les arches. Une statue du célèbre poète Ahmad Chawqi, sculptée par Mahmoud Mokhtar, figure à l’entrée du « paradis arabe ».
Dans les années 1960 et 70, plusieurs films ont été tournés dans ce jardin qui en a tiré sa renommée. De même, divers concerts y ont été donnés comme ceux des grands chanteurs Abdel-Halim Hafez, Farid Al-Atrach et Mohamad Fawzi. La grande chanteuse libanaise Fayrouz a été la dernière à faire entendre sa voix dans le parc.
Lien court: