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La Sainte Famille au seuil de l’Unesco

Doaa Elhami, Mercredi, 13 janvier 2021

Le ministère du Tourisme et des Antiquités a soumis à l’Unesco deux dossiers sur le trajet de la Sainte Famille. Objectif : inscrire le site sur la liste du patrimoine mondial de l’organisation. Explications.

La Sainte Famille au seuil de l’Unesco
La place de la bénédiction est primordiale pendant la fête.

Compte tenu de l’importance historique, archéologique et culturelle du circuit de la Sainte Famille, le ministère du Tourisme et des Antiquités a présenté deux dossiers à l’Unesco fin 2020. Objectif : inscrire le site sur la liste du patrimoine mondial au titre matériel et immatériel. « Les célébrations populaires liées à la Sainte Famille » est le titre du dossier visant à inclure le site sur la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco. Le document s’intéresse aux rites, aux traditions et aux coutumes, ainsi qu’au folklore liés au parcours de la Sainte Famille. « Tous les détails des festivités liées à l’entrée de la Sainte Famille en Egypte le 24 Bachans du calendrier copte, soit le1er juin du calendrier grégorien, sont énumérés dans le dossier », explique Adel El Gendy, coordinateur du projet du circuit de la Sainte famille auprès de l’Organisme du développement touristique.

Il souligne que la préparation du document a nécessité plus de trois ans de travail sur le terrain afin de collecter tous les détails relatifs au patrimoine immatériel en relation avec la Sainte Famille. « Des spécialistes de l’Institut supérieur des arts populaires, de l’Académie des arts, en coopération avec des chercheurs du ministère de la Culture, sous la supervision du ministère du Tourisme et des Antiquités, ont documenté les différents types de célébrations », explique Moustapha Gad, doyen de l’Institut des arts populaires à l’Académie des arts. Cette équipe a remarqué que les régions où séjournaient les membres de la Sainte Famille en Moyenne-Egypte, comme à Gabal Al-Teir, à Minya, et Dronka, à Assiout, sont plus peuplées que celles du Delta. « Le nombre des participants aux célébrations qui duraient une quinzaine de jours atteignait des milliers de personnes de plusieurs nationalités, particulièrement des Africains, à l’instar des Ethiopiens », reprend El Gendy. Le dossier comprend, outre les hymnes religieux célébrant la Sainte Famille, des chansons populaires scandées par les femmes, des anecdotes, des contes oraux et les traditions populaires des familles. « Le patrimoine immatériel comprend aussi le style vestimentaire adopté au cours des différentes époques. Dans le dossier, on trouve des explications et des illustrations sur ces vêtements spéciaux cousus spécialement pour la circonstance et destinés aux femmes âgées qui portaient les robes traditionnelles noires avec une écharpe sur la tête ou aux jeunes filles en tenue plus moderne », explique le doyen Moustapha Gad, assurant que « le dossier des célébrations populaires liées à la Sainte Famille 2021 reflète l’identité égyptienne ».

Patrimoine matériel

La Sainte Famille au seuil de l’Unesco
L'église de la grotte.

L’autre dossier présenté à l’Unesco se rapporte au patrimoine matériel toujours en relation avec le voyage de la Sainte Famille. Il s’agit d’une tentative de la part du ministère du Tourisme et des Antiquités d’inscrire les quatre monastères de Wadi Al-Natroun sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco : Baramos, Souriane, Bichoï et Abou-Maqar qui représentent des étapes importantes du parcours de la Sainte Famille en fuite. « Wadi Al-Natroun et ses monastères étaient et demeurent parmi les centres les plus importants pour l’enseignement de l’angélisme en Egypte, en Afrique et au Proche-Orient », souligne Amr Loutfi, inspecteur des antiquités à Wadi Al-Natroun. Ces monastères ont une valeur internationale exceptionnelle et témoignent d’une des plus anciennes civilisations chrétiennes, ainsi que des traditions religieuses séculaires. « Les rites religieux que pratiquent les moines de ces monastères n’ont pas changé depuis leur fondation aux VIIe et VIIIe siècles », assure Adel El Gendy. Au cours des siècles, ces communautés ont été préservées de toute expansion démographique, tout en créant des activités adaptées à leur vie monastique et son système établi depuis des siècles.

En fait, au cours du temps, les monastères ont subi des travaux de fouille et de restauration qui ont révélé de nombreuses découvertes. Parmi les plus récentes, on trouve à Wadi Al-Natroun un atelier de copie des manuscrits dont certains sont conservés au monastère de Souriane. « Le dossier de l’Unesco a été enrichi de toutes les récentes trouvailles dégagées des fouilles archéologiques », reprend Amr Loutfi. Pour Adel El Gendy, le fait de présenter le dossier des quatre monastères de Wadi Al-Natroun à l’Unesco n’est qu’une étape pour ensuite pouvoir inscrire tout le périple et ses 25 stations sur la liste du patrimoine matériel de l’Unesco. « L’enregistrement d’un seul site exige la collecte de beaucoup d’informations, des révisions, ainsi que nombre de procédures. Tout cela prend du temps pour atteindre la confirmation de l’inscription », souligne El Gendy. Le dossier est actuellement en phase d’arbitrage qui s’étend sur une année. Que ce patrimoine soit matériel ou immatériel, son inscription dans les registres de l’Unesco aura un impact positif pour la préservation de cet héritage historique. En outre, l’enregistrement contribue à la promotion touristique de ces monastères. « L’inscription permet ainsi à l’Etat d’amortir à hauteur de 50 % l’effort économique consenti pour la promotion touristique », ajoute-t-il. De nombreuses retombées sont attendues à l’annonce de l’inscription.

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