L'aventure et l'expérience vécues sont un moyen important pour attirer la génération Z aux sites culturels. (Photo : Ministère du Tourisme et des Antiquités)
Le numérique fait son chemin dans les sites culturels et les musées du monde entier, et sur ce plan, l’Egypte, avec son patrimoine hors pair, ne fait pas exception. Depuis des années déjà, le ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités déploie de grands efforts afin de séduire les jeunes générations, notamment par le biais de la technologie.
Les enfants de cette génération ne connaissent que les smartphones comme source d'informations. (Photo : Ministère du Tourisme et des Antiquités)
« La technologie numérique a fait son chemin dans plusieurs musées égyptiens », explique Névine Nizar, adjointe du ministre du Tourisme et des Antiquités pour les affaires muséales. « On essaye tout le temps d’innover afin d’attirer les nouvelles générations qui vivent dans leur bulle électronique », insiste de son côté Asmaa Moawad, directrice du secteur des expositions au Musée égyptien de la place Tahrir, premier musée égyptien à se doter de sa propre application. « Cette application a été lancée en 2018 lors de l’inauguration des salles de Youya et Touy, au premier étage, où était également exposé le deuxième plus grand papyrus du monde. Depuis leur téléphone portable, les visiteurs pouvaient ainsi lire les inscriptions traduites en plusieurs langues et suivre les détails des rites funéraires », explique-t-elle. A part cette plateforme, le musée a mis à jour son guide numérique en y ajoutant de nombreuses langues. « Ce guide a donné satisfaction notamment aux jeunes visiteurs qui débarquent sans guide et qui aiment se balader d’une salle à l’autre en prenant des selfies », dit Moawad.
Les nouveaux musées
Le musée de Dar Al-Kotob a équipé toutes ses salles par des écrans tactiles afin de permettre de s'informer des pièces exposées. (Photo : Mohamed Maher)
Par ailleurs, les nouveaux musées récemment inaugurés, tels ceux d’Hurghada, de Charm Al-Cheikh ou des Carrosses royaux, ont été dotés non seulement de pièces rares, mais aussi d’écrans géants diffusant des documentaires relatant l’histoire d’un monument ou d’une époque. « L’exposition des répliques des tombes est souvent accompagnée d’un spectacle son et lumière reconstituant le cadre de la tombe originale. Une idée admirée par la Gen Z qui aime ainsi exploiter le monde », souligne Nizar.
En novembre 2020, le ministère du Tourisme et des Antiquités a signé un protocole de coopération de trois ans avec le ministère des Télécommunications et de la Technologie de l’information, dans le cadre d’un projet de numérisation des données relatif aux trésors antiques de l’Egypte. Ce projet est dédié aux jeunes étudiants en archéologie et égyptologie, ainsi qu’à tous les passionnés de l’histoire et de la civilisation égyptiennes où qu’ils soient. C’est autant une invitation aux jeunes générations à découvrir notre pays.
Le ministre du Tourisme et des Antiquités, Khaled El-Enany, a mis à profit la pandémie de coronavirus pour diffuser des visites virtuelles de certains lieux touristiques et sites archéologiques sur les différentes plateformes des réseaux sociaux. « L’initiative a rencontré une grande réussite et a été vivement saluée. Nous avons actuellement une diversité de visites accessibles au grand public et on tente d’en ajouter d’autres », souligne Nizar. Elle note également la création du nouveau site egymonuments.gov.eg et de comptes Facebook, Instagram et Twitter de plusieurs musées égyptiens. « Instagram est devenu très à la mode et très fréquenté par la génération Z. Les musées égyptiens ont réussi à s’assurer une place sur cette plateforme. Des solutions innovantes, comme la diffusion des mini-vidéos, ont permis aux utilisateurs de découvrir la richesse de notre patrimoine », assure Asmaa Moawad.
La jeune génération est toujours devant l'écran à la recherche des meilleures destinations. (Photo : Ministère du Tourisme et des Antiquités)
Elle rappelle que les musées rivalisent entre eux pour montrer leur richesse par différentes manières et attirer le plus grand nombre possible de visiteurs. Les uns lancent des concours et des offres gratuites, d’autres organisent des ateliers et des soirées musicales destinés aux plus jeunes. « C’est bien dans le cadre de cette compétition que le Musée égyptien a organisé de nombreuses expositions-ateliers où un visiteur peut lui-même façonner des objets antiques », dit-elle, donnant l’exemple de l’exposition organisée l’année dernière au Musée égyptien où les visiteurs ont reproduit des souliers avec l’aide des conservateurs. « Bien que cette idée soit loin de la nouvelle technologie, elle a eu un écho positif auprès des participants », ajoute-t-elle. Lors d’une activité similaire portant sur la teinture et l’utilisation des couleurs dans l’Egypte Ancienne, les participants ont utilisé les filtres de leurs portables pour obtenir la « bonne couleur », se rappelle-t-elle.
Le Musée de la place Tahrir n’est pas le seul dans ces tentatives innovantes destinées à la jeune génération. D’après les responsables concernés, tous les nouveaux musées, dont celui de la civilisation à Fostat qui sera inauguré en 2021, seront équipés de toutes sortes d’outils numériques modernes dignes du XXIe siècle et des attentes des nouvelles générations.
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