Michkah en verre orné de versets coraniques, portant le nom du sultan Hassan.
Pour la première fois, l’Egypte s’apprête à participer à une exposition d’art islamique en Arabie saoudite. Intitulée « Shatr Al-Masjid », l’exposition se tiendra au Musée Ithra à Dhahran qui dépend du Centre culturel international du roi Abdel-Aziz et qui va durer deux ans. Avec plus d’une centaine d’oeuvres retraçant l’histoire de l’art islamique, l’Egypte participe avec 84 objets provenant du Musée d’art islamique du Caire. « Suite à l’approbation du Conseil Suprême des Antiquités (CSA), les responsables des deux musées égyptien et saoudien se sont appliqués à choisir les oeuvres dignes d’être exposées. Une liste a alors été préparée afin que des éléments variés soient transférés en territoire saoudien pour y être exposés de janvier 2021 jusqu’à octobre 2022 », explique Moustapha Waziri, secrétaire général du CSA, lors de la signature de l’accord, assurant que les pièces voyageront dans quelques jours.
De son côté, Nabil Al-Naïm, vice-président des affaires saoudiennes d’Aramco, fondateur du centre culturel qui accueille l’exposition, a remercié le ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités pour cette coopération culturelle fructueuse. « Avec une centaine d’objets artistiques provenant du Musée de Riyad en plus de la collection d’art islamique du Musée Ithra et celle du Musée égyptien d’art islamique, cette exposition temporaire mettra l’accent sur le rôle pionnier des mosquées, l’histoire de leur fondation et leur influence au cours des siècles », souligne-t-il. Pour sa part, Idris Trevthan, conservateur de l’art islamique du Musée Ithra, a déclaré que cette exposition rendait hommage au rôle des mosquées. « Elle éclaire le visiteur sur des détails qui se cachent à l’intérieur de ces édifices religieux ainsi que leurs styles architecturaux évoluant à travers les époques », dit-il. Pour répondre au message que l’exposition veut donner, les responsables du Musée d’art islamique ont choisi des oeuvres diversifiées de différentes époques dont la plupart proviennent des réserves du musée. « Bois, céramique, verre, tissu et métal, remontant à l’époque fatimide en passant par les périodes mamelouke et ayyoubide jusqu’à l’Empire ottoman, matérialisent la collection égyptienne de l’exposition », souligne Mamdouh Osman, directeur du Musée d’art islamique du Caire, qui indique que ces éléments varient entre mihrab, porteurs de Coran, tapis, michkahs (lanternes), encensoir, des pièces de monnaie et autres objets d’art.
« L’art islamique a occupé durant ces dernières années une place importante dans le monde », assure Hussein Hanbazazh, directeur du centre du roi Abdel-Aziz, déclarant que cet accord a été signé dans le cadre de la Journée internationale de l’art islamique, proclamée lors de la 40e session de la Conférence générale de l’Unesco en 2019. « Cette collaboration avec l’Egypte représente un pas en avant sur la voie du renforcement des liens culturels entre les deux pays », assure-t-il.
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