Le musée du Louvre d’Abu-Dhabi contribuera au projet international APPEAR (Ancient Panel Paintings : Examination, Analysis and Research) en présentant une pièce de sa collection, L’Homme à la coupe. Ce projet vise à analyser et à partager les secrets des portraits funéraires du Fayoum. Selon les responsables du musée, L’Homme à la coupe est un excellent exemple de portrait funéraire et constituera un bon départ dans ce grand projet international. Le projet est dirigé par une équipe de chercheurs et scientifiques du musée avec le soutien de la NYUAD Abu-Dhabi (Université d’arts et institution de recherche). APPEAR est l’une des collaborations les plus importantes du Louvre d'Abu-Dhabi à ce jour. « A travers ce projet, nous cherchons à encourager les études universitaires, ainsi qu’à contribuer à la recherche universitaire internationale », a déclaré Souraya Noujaim, directrice de la conservation et de la gestion des collections au Musée du Louvre d’Abu-Dhabi. « C’est une occasion passionnante et inspirante pour les Emirats arabes unis de faire partie de cette initiative mondiale d’échange de découvertes et d’objets anciens parmi les plus réputés au monde », dit-elle. Elle ajoute que ce projet est parmi de nombreux autres sur lesquels travaille le musée émirati. Il témoigne du fait que le Louvre d’Abu-Dhabi est devenu une plateforme d’expérimentation et d’offre d’informations académiques sur les oeuvres d’art qui ont marqué l’histoire de l’humanité. « La collaboration d’aujourd’hui avec le Louvre d'Abu-Dhabi sur le projet APPEAR, lancé en 2013, est une formidable opportunité sur laquelle les universités et les musées peuvent travailler ensemble pour répondre aux questions des chercheurs et des étudiants », indique Francesco Arneodo, chercheur à la NYUAD. Une fois l’analyse du portrait de L’Homme à la coupe terminée, les données seront analysées, documentées et enregistrées pour découvrir de nouvelles informations sur ce portrait, comme la manière avec laquelle il a été réalisé, à qui appartient le portrait et qui l’a fabriqué ? Les résultats seront ajoutés à la base de données en ligne APPEAR qui est mise à la disposition d’autres scientifiques et chercheurs. Les premières conclusions devraient être publiées fin 2020.
Les portraits funéraires égypto-romains, appelés aussi les Portraits du Fayoum, sont un ensemble de peintures remontant à l’époque romaine en Egypte allant du Ier au IVe siècle. « Ce sont des portraits funéraires peints sur du bois et attachés aux visages des momies avec des bandelettes. Sur les 900 portraits trouvés au Fayoum et à Abydos, seuls 10 % sont conservés en Egypte », indique l’archéologue Magdi Chaker. Selon lui, le reste est réparti dans les musées du monde entier. « Les Romains ont poursuivi à leur manière la tradition funéraire appliquée par les Anciens Egyptiens », ajoute-t-il. Bien que ces portraits aient été trouvés dans différents sites depuis le XIXe siècle, ils ont pris le nom de « Portraits du Fayoum » parce que les premières découvertes ont été faites à Hawara, au Fayoum. Créés comme des portraits du défunt, ils mêlent l’art de l’ère romaine à la tradition funéraire égyptienne, vieille de 2 000 ans.
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