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Découvertes: Du Sinaï à Louqsor, les merveilles de l’Egypte Ancienne

Nasma Réda, Lundi, 11 mai 2020

Le ministère du Tourisme et des Antiquités a récemment annoncé un certain nombre de découvertes archéologiques effectuées par différentes missions opérant dans différents sites, du Sinaï à Louqsor, en passant par Saqqara et Sohag.

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A Saqqara, de nouvelles surprises

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C’est au cours des travaux de fouille et de nettoyage d’un atelier de momification remon­tant à la XXVIe dynastie (vers 664-525 av. J.-C.) et d’un puits funéraire de 30m de profondeur que la mission égypto-allemande de l’Universi­té de Tübingen, opérant sur un site en face de la pyramide d’Ounas dans la nécropole de Saqqara, a découvert, dans le puits, la 6e chambre funé­raire, cachée derrière un mur en pierre. Une découverte intervenant après un an de fouille. « La chambre récemment découverte renferme quatre sarcophages en bois en mauvais état de conservation, dont l’un appartient à une femme appelée Didi Bastet. Six vases canopes ont été trouvés à côté du corps de cette défunte. Cela contredit les traditions funéraires de l’Egypte Ancienne consistant à embaumer les poumons, l’estomac, les intestins et le foie du défunt dans quatre vases seulement connus comme les Quatre Fils d’Horus », explique Ramadan Hussein, chef de la mission, expliquant qu’en examinant les deux vases supplémentaires à l’aide d’un CT scan, les images ont indiqué la présence de tissus humains.

Se basant sur cette analyse, il est possible que Didi Bastet ait été momifiée d’une manière spé­ciale qui a préservé six organes de son corps et non pas quatre comme d’habitude. « Le radiolo­gue de la mission effectue actuellement une étude approfondie des images afin d’identifier les deux organes supplémentaires », affirme Moustapha Waziri, secrétaire général du Conseil suprême des antiquités.

Après avoir étudié les textes gravés sur les autres sarcophages découverts, la mission a identifié les noms des prêtres et des prêtresses d’une mystérieuse déesse serpent, connue sous le nom de Niut-Shaes, qui est devenue une déesse éminente pendant la XXVIe dynastie. « D’après les études, il semble que les prêtres de Niut-Shaes ont été enterrés ensemble, et il est probable que cette déesse ait un grand temple à Memphis, la capitale administrative de l’Egypte à l’époque », explique Hussein.

La mission a également examiné, à travers les rayons X, le masque en argent doré, découvert en 2018, attaché au visage de la momie de l’une des prêtresses de la déesse Niut-Shaes. Ces tests ont déterminé la pureté de l’argent. A noter que ce masque est le premier en son genre découvert en Egypte depuis 1939, et le troisième de ces masques jamais trouvés en Egypte

Au Sinaï, la plus grande grotte jamais découverte en Egypte

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Lors de son travail dans la vallée de Zolma au nord du Sinaï, la mission du projet de documentation des inscriptions de la péninsule a découvert une grotte archéolo­gique sculptée dans la roche, conservant des scènes rares et uniques. La grotte est située dans une zone montagneuse à environ 90km dans le sud de la ville Al-Qantara et à 60km à l’est du Canal de Suez. « Avec 15m de profondeur et 20m de hauteur, cette grotte est considérée comme la première du genre découverte dans cette région. Elle est aussi la plus grande jamais découverte en Egypte », explique Yéhia Hassanein, directeur général des sites archéologiques d’Al-Arich, indiquant que le plafond en calcaire de la grotte était fragile et en mauvais état à cause de déchets d’animaux accumulés et des cendres, ce qui prouve qu’elle était utilisée pendant des siècles comme habitation ou abri. « Les inscriptions qui remplissent les murs de la grotte sont uniques puisqu’elles sont gravées différemment de celles découvertes dans toute la péninsule », souligne Hicham Hussein, directeur général des antiquités du Sinaï. Ces inscriptions montrent des scènes des animaux désertiques, tels les dromadaires, les gazelles, les chèvres et d’autres. La mission a également mis au jour des vestiges de fondation en pierre, ce qui montre qu’il y avait des citoyens qui habitaient cette région l

A Draa Aboul-Naga, une momie de la XVIIe dynastie

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La mission archéologique égypto-espagnole, dirigée par José Galan, opérant sur le site dans les alentours de la tombe Djehouty (TT 11) à Draa Aboul-Naga à Louqsor, a découvert un sarcophage anthropoïde en bois remontant à la XVIIe dynastie. Celui-ci mesure 1,75mde long et 33cm de large, sculpté dans un seul tronc de sycomore, puis recouvert d’un enduit de chaux et peint en rouge. A l’inté­rieur repose une momie mal conservée d’une jeune fille de presque 15 ans, tournée sur son côté droit. La momie était parée de bijoux; boucles d’oreilles, deux bagues, quatre colliers attachés ensemble par un clip en faïence. « Durant notre 19e saison de fouille qui a com­mencé au début de 2020, la mission a également découvert un petit sarcophage fabriqué en terre cuite. A l’intérieur, on a trouvé un oushebti en bois enveloppé de quatre bande­lettes en lin, sur l’une d’elles est gravé en hiératique le nom du défunt Osiris-Djehouti, qui vivait pendant la XVIIe dynastie », explique Galan, ajoutant qu’un puits funéraire est également trouvé, dans lequel la mission a découvert une paire de sandales en cuir teintes en rouge vif, des momies de chats, cinq amulettes en faïence et deux scarabées, dont un représentant le dieu faucon Horus, des fleurs séchées, ainsi que des ballons (boules) en cuir attachés ensemble avec de la ficelle, qui sont en bon état de conservation. Ces ballons appartenaient probablement à la jeune défunte qui les utilisait, soit comme outils du sport, soit lors de chorégraphies (danses) l

Vestiges de fondation et silos du temple de Ramsès II à Abydos

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Opérant au sud-ouest du temple de Ramsès II à Abydos, au gouvernorat de Sohag, la mission de l’Université de New York, dirigée par Sameh Eskander, a découvert des vestiges de fondation d’habitation et des silos datant de 1279 av. J.-C. au moment de la construction du temple. A noter que la mission y a trouvé des planches peintes en bleu et en vert où apparait le cartouche de Ramsès II, des outils de construction en cuivre, des poteries portant des inscriptions en hiératique et des pierres en quartzite prenant la forme ovale. « La mission a également découvert dix grands entre­pôts en briques crues, à toits voûtés, proches du temple. Ceux-ci étaient utilisés comme greniers pour stocker les céréales, les offrandes ou d’autres provisions du temple », explique Ayman Achmawi, chef du secteur des monuments antiques au ministère du Tourisme et des Antiquités, ajoutant qu’à l’intérieur de ces entrepôts, la mission a trouvé des têtes et des os de taureaux dans des niches creusées dans les murs datant de la période ptolémaïque, ainsi qu’un squelette d’un taureau complet enterré dans la cour du temple. « Les pièces portant le nom de Ramsès II assurent que le temple est bâti lors du règne du grand roi et non pas lors du règne de son père Séthi Ier », affirme Eskander, assurant que cette découverte est d’une importance majeure et va aider à donner plus de détails sur l’importance religieuse et éco­nomique des temples à cette époque. « Le fait de trouver des taureaux sacrés comme offrande dans les niches des silos du temple datant de l’époque ptolémaïque assure que ce temple était sacré pour longtemps et que Ramsès II était toujours dans la mémoire après plus d’un siècle de son règne », conclut-il .

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