100 milliards de L.E. ont étéallouées par le gouvernement égyptien au plan de lutte contre le coronavirus. Une grande partie de cette somme est consacrée au secteur du tourisme afin d’assurer le fonctionnement des hôtels. Les mesures économiques prises pour soutenir le secteur du tourisme comprennent également la baisse des prix du gaz naturel et de l’électricitépour les établissements touristiques. En outre, un délai de six mois pour le remboursement des prêts a étéautoriséet le paiement de la taxe foncière des entreprises et des installations touristiques est reportéde trois mois. Dans le même contexte, la Banque Centrale d’Egypte (CBE) a annoncéqu’elle allait octroyer aux établissements touristiques des prêts pour financer les hôtels remboursables sur deux ans avec un délai de grâce de six mois, en vue de leur permettre de faire face aux dépenses économiques dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.
La BCE a consacré50 milliards de L.E. àcette initiative. «Cette crise a gravement secoué le secteur du tourisme en Egypte à un moment où il espérait tourner la page des années de vaches maigres. Les perspectives étaient vraiment prometteuses. Mais les choses ne se passent pas toujours comme prévu. Ainsi, ce soutien financier nous aidera à payer les salaires, à remplir nos obligations envers les fournisseurs et à financer les travaux d’entretien des établissements touristiques », explique Ahmad Al-Wassif, président de l’Union des chambres de tourisme. Selon Hossam Al-Chaer, président de la Chambre des agences de voyages, le soutien de l’Etat et du président Sissi au secteur du tourisme n’est pas nouveau. «On a connu sous la direction du président un intérêt gouvernemental sans précédent et le gouvernement a répondu à toutes nos demandes », assure Al-Chaer en saluant l’Etat pour ce plan de soutien économique.
Toujours pour soutenir le secteur du tourisme, le ministère a interdit aux investisseurs de licencier des employés. Le président de la Chambre des établissements touristiques, Adel Al-Masri, affirme que la chambre a averti tous les établissements touristiques de ne pas congédier des employés. «Ceux qui ne respectent pas la décision de garder la main-d’oeuvre seront exposés à des sanctions. En fait, il ne faut pas mettre les employés à la porte, afin d’être prêts à accueillir les touristes après la fin de la pandémie avec des cadres formés et un service de qualité », souligne Al-Masri.
Une ligne de téléphone a étémise en service afin de recevoir les plaintes du personnel touristique et de tenter de trouver des solutions avec les propriétaires des établissements touristiques. Pour sa part, Abdel- Fattah Al-Assi, adjoint du ministre du Tourisme et des Antiquités en charge du secteur des hôtels, assure que ce plan économique vient àtemps, surtout que les établissements ont commencéàprendre des mesures pour rationaliser les dépenses afin d’atténuer leurs pertes, que les horizons ne sont pas encore clairs et que personne ne sait quand ce cauchemar prendra fin. Selon lui, un hôtel àla mer Rouge a vu sa licence annulée parce qu’il n’a pas respectéles directives de l’Etat et n’a pas payéles salaires de ses employés.
«Ces mesures de soutien économique vont de pair avec le guide de soutien socioéconomique publié par l’Organisation Mondiale du Toursime (OMT) pour faire sortir le secteur du tourisme de cette crise », souligne Adel Al-Masri. En fait, l’OMT a dernièrement publiéun rapport appelant à«atténuer l’impact socioéconomique du Covid-19 et à accélérer le développement ». Selon le rapport onusien, le secteur des voyages et du tourisme est un secteur àforte intensitéde main-d’oeuvre et l’un des plus touchés.
Des employés sont menacés de perdre leurs emplois. Face aux risques économiques, l’OMT appelle àla mise en place de «dispositifs d’atténuation spécifiques pour soutenir l’emploi et faire en sorte que le marché ait la capacité de sortir immédiatement de la crise ». Une politique qui devra se mettre en place en trois temps : la gestion de la crise et l’atténuation de l’impact, les mesures de relance et l’accélération du redressement et enfin, la préparation de demain. Un peu plus d’une vingtaine de mesures sont ainsi proposées par l’institution afin de sortir de cette impasse avec le minimum de dégâts .
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