Les voyageurs sont bien de retour au pays des pharaons. L’Egypte enregistre, en effet, la croissance touristique la plus élevée du Moyen-Orient en 2019 avec l’arrivée de 13,6 millions de vacanciers, soit plus de 21 % par rapport à 2018, où l’Egypte avait accueilli 11,3 millions de touristes.
Il s’agit d’un rapport de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) qui a étudié les aspects du mouvement des touristes à travers le monde. « Ce chiffre n’est pas surprenant, puisque c’est le fruit d’un plan ferme pour le développement du secteur, basé sur la diversification du produit touristique et les campagnes de promotion lancées sur tous les marchés, et soutenu par la plus haute autorité du pays. Mais la sécurité et la stabilité resteront les mots-clés de la reprise des flux touristiques à destination de l’Egypte », explique Saïd Al-Batouti, conseiller économique à l’OMT. Il ajoute qu’on assiste clairement au rétablissement du secteur du tourisme en Egypte qui devrait, selon lui, se poursuivre au cours de cette année. « D’ici la fin de 2020, l’Egypte devrait attirer environ 15 millions de touristes de par le monde. Elle dépassera de la sorte les chiffres records enregistrés en 2010 avec 14,7 millions de personnes qui ont visité le pays », estime Al-Batouti.
Selon le rapport de l’OMT, l’Allemagne vient en tête de liste des pays pourvoyeurs de touristes en Egypte avec 2,5 millions d’Allemands qui ont voyagé en Egypte en 2019. Ils n’étaient qu’1,7 million en 2018. Les Ukrainiens viennent en seconde place avec 1,2 million de touristes, puis vient l’Arabie saoudite avec 1,1 million de personnes.
Avec 600 000 touristes, l’Angleterre est 4e sur la liste, malgré la suspension des vols britanniques à destination de Charm Al-Cheikh pendant une grande partie de l’année 2019. Les Chinois, eux aussi, sont de plus en plus friands de l’Egypte. 300 000 l’année passée (contre 270 000 en 2018), ils seraient, selon le rapport de l’OMT, les plus dépensiers et auraient permis de rapporter à l’Egypte 290 milliards de dollars.
Mohamad Salama, membre de la Chambre égyptienne des agences de voyage, estime que le dernier rapport de l’OMT est un nouveau certificat international qui atteste du redressement du tourisme égyptien après plusieurs années de souffrance.
« C’est une reconnaissance aussi de la réussite du plan de réforme du secteur du tourisme et du plan de promotion adopté par le ministère du Tourisme et des Antiquités qui, depuis deux ans, s’est orienté vers de nouveaux marchés émergents », se félicite Salama.
Le tourisme culturel devrait encore plus booster l’activité en 2020, avec notamment l’intérêt accordé au développement des sites historiques, les découvertes archéologiques mises à jour, la promotion du trajet de la Sainte Famille et l’inauguration d’un nombre de projets importants comme le Grand Musée égyptien. A cela s’ajoute le musée d’Hurghada qui sera inauguré dans quelques semaines. Cela sera le premier musée archéologique situé dans une station balnéaire en Egypte.
Ces projets devraient particulièrement avoir un impact sur le marché du tourisme européen, le premier en Egypte.
Pour sa part, Omar Mahfouz, tour-opérateur, estime que la tenue de plusieurs conférences internationales en Egypte au cours des deux dernières années, notamment les Forums mondiaux des jeunes, ont aussi contribué à redorer l’image de l’Egypte comme destination touristique sûre. « De plus, le tourisme des conférences permet un rendement élevé. L’Egypte travaille donc actuellement pour développer des genres variés de tourisme générateurs de plus de revenus comme le tourisme thérapeutique ou écologique », indique Mahfouz.
Un ralentissement de croissance sur le plan mondial
Si le tourisme a fortement augmenté en Egypte et au Moyen-Orient, il a nettement ralenti au niveau mondial. Selon les données de l’OMT, le nombre de touristes internationaux a atteint environ 1,5 milliard de touristes en 2019.
Mais par rapport à 2018, leur nombre n’a augmenté que de 4 %. Alors qu’en 2018, cette hausse était de 7 %.
Toutes les régions du monde ont connu une croissance du mouvement touristique, mais c’est celle du Moyen-Orient qui arrive en tête avec 8 % de hausse. Vient ensuite la région Asie-Pacifique (5 %), puis l’Europe et l’Afrique (4 %). Et enfin, le continent américain avec seulement 2 %.
Ce ralentissement en 2019 est dû à la baisse de la demande dans les économies développées, surtout en Europe, à l’incertitude entourant la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, aux tensions géopolitiques et commerciales ainsi qu’au ralentissement économique mondial.
En outre, l’année 2019 a vu de nombreuses transformations majeures dans le secteur du tourisme, entraînées par l’effondrement et la faillite de Thomas Cook, la première entreprise de tourisme créée dans le monde, ainsi que par la faillite de plusieurs compagnies aériennes à bas prix en Europe.
Le trafic aérien international dans le monde a connu une croissance similaire au trafic touristique international, atteignant 4 % selon l’International Air Transport Association (IATA). Les régions Asie-Pacifique et Afrique ont enregistré les taux de croissance les plus élevés au niveau régional dans le monde du nombre de passagers, atteignant 5 %.
Selon les indicateurs de l’OMT, la croissance du mouvement du tourisme devrait poursuivre son ascension. Ceci si l’on se base sur la projection du taux de croissance du trafic passager qui serait de 10 % entre janvier et avril 2020.
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