Deux millions de formulaires avaient été recueillis en 1919 en faveur de Saad Zaghloul. L’Egypte ne comptait alors que 14 millions de citoyens. Cette campagne de collecte de signatures avait été lancée à l’occasion de la conférence de réconciliation à laquelle Saad Zaghloul et ses alliés, Abdel-Aziz pacha Fahmi et Ali pacha Chaarawi, voulaient participer pour demander la fin de l’occupation anglaise.
En 1918, la Grande-Bretagne impose un protectorat sur l’Egypte. Saad Zaghloul et ses alliés, membres du comité législatif, rencontrent le délégué général britannique, Sir Reginald Wingate. Ils veulent participer à la conférence de réconciliation. Mais Sir Wingate refuse sous prétexte qu’ils ne représentent pas le peuple égyptien.
Irrité par ce refus et par la raison invoquée par Sir Wingate, Saad Zaghloul lance une vaste campagne destinée à collecter des signatures soutenant sa position. « La délégation a donc rédigé un formulaire qu’elle a fait distribuer partout en Egypte », reprend Mohamed Hassam Ismaïl, professeur des monuments islamiques et contemporains à l’Université de Aïn-Chams.
L’organisation de la campagne fut cependant pénible, notamment faute de moyens de communication. Pourtant, les formulaires finissent par arriver dans les villages les plus lointains, du sud d’Assouan aux environs d’Alexandrie.
Mais les autorités anglaises décident de confisquer ces formulaires. La campagne est un échec, Saad Zaghloul et ses compagnons sont exilés à Malte. Suivra la Révolution de 1919 où le peuple finit par obliger les autorités anglaises à libérer Saad Zaghloul.
La procédure n’a cependant pas été oubliée. Tamarrod a utilisé le même principe lors de sa campagne de collecte de signatures. Les formulaires étaient accessibles aux quatre coins de l’Egypte et les organisateurs affirment, comme Saad Zaghloul 94 ans plus tôt, représenter le peuple égyptien .
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