Les toursites sont de plus en plus nombreux en Egypte.
Finies les années de vaches maigres pour le tourisme égyptien. Une vérité qui se confirme pour la troisième année consécutive après de bonnes recettes laissant la porte grand ouverte à un bond considérable en 2020. « Les perspectives sont prometteuses, surtout avec les recettes positives des trois premiers trimestres de l’année dernière. Le secteur témoigne d’un certain rétablissement depuis 2017. Ce rétablissement s’est confirmé en 2019 et cela devrait continuer », a indiqué Khaled El-Enany, nouvellement désigné ministre du Tourisme et des Antiquités lors de sa première réunion avec les professionnels du tourisme. Et d’expliquer qu’il poursuivra les politiques de développement du tourisme. « Le tourisme et les antiquités sont les deux faces de la même monnaie et les trésors archéologiques sont le point fort du tourisme en Egypte », a déclaré le ministre.
En réalité, le ministère du Tourisme a adopté en 2019 une nouvelle stratégie pour développer le secteur et attirer davantage de touristes. Cette stratégie repose sur la restructuration du secteur, la diversification du produit touristique égyptien, l’amélioration des services présentés à la clientèle, une bonne formation du personnel du tourisme et le lancement d’une nouvelle campagne internationale pour la promotion touristique en Egypte sous le slogan « people to people » en partenariat avec des sociétés internationales. Dans le même contexte, le ministre a assuré que le soutien de l’Etat au tourisme était l’une des raisons de sa croissance en 2019 et le pousserait encore plus loin en 2020, surtout avec la récente décision du premier ministre de créer un groupe ministériel pour le tourisme qui regroupe les ministères du Tourisme et des Antiquités, de la Culture, de l’Aviation, de l’Intérieur, des Finances ainsi que l’Union des Chambres du tourisme afin de développer ce secteur crucial pour l’économie puisqu’il représente près de 15% du PNB de l’Egypte.
Adel Zaki, membre de la Chambre du tourisme, assure que l’Egypte a retrouvé la confiance non seulement des tour-opérateurs, mais aussi des touristes eux-mêmes. « Le taux important d’occupation des hôtels pendant les vacances de Noël a poussé plusieurs hôtels, surtout dans des stations balnéaires comme Hurghada et Marsa Alam, à afficher complet. Même Louqsor et Assouan ont témoigné d’une grande affluence touristique », assure Zaki. Il explique que le retour des vols britanniques à Charm Al-Cheikh aura un impact positif sur les flux touristiques en Egypte en 2020. « C’est vrai que le ministère du Tourisme a réussi à conquérir plusieurs marchés émergents au cours des trois dernières années, ce qui a beaucoup contribué à compenser les pertes des marchés traditionnels. Mais, ce sont ces derniers qui ont conduit les indicateurs du tourisme égyptien au crescendo actuel », ajoute-t-il. En fait, les Allemands viennent en tête de liste des touristes qui se rendent en Egypte. L’Italie, la France et l’Ukraine ont été aussi parmi les plus grands marchés pourvoyeurs de touristes pour l’Egypte.
Reconnaissance internationale
Les indices positifs du tourisme égyptien sont reconnus sur le plan international. Le dernier rapport du Fonds Monétaire International (FMI), publié en octobre dernier, est optimiste quant aux perspectives d’évolution des principaux indicateurs économiques de l’Egypte en 2019 et 2020, notamment le secteur du tourisme. Selon ce rapport, les recettes touristiques devraient croître fortement en 2020 pour s’établir à 15,65 milliards de dollars, soit une progression de 24,20 %. En outre, l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) a confirmé la reprise du tourisme égyptien dans son dernier baromètre sur la croissance du tourisme international au cours des neuf premiers mois de 2019. Il souligne le succès de la stratégie égyptienne pour le développement du tourisme. Celle-ci est basée sur le renforcement de la position touristique de l’Egypte sur la scène internationale en renforçant la stabilité, en luttant contre le terrorisme, en améliorant les infrastructures et en créant de nouveaux produits touristiques, ainsi que des facilités de crédits pour financer la modernisation et la rénovation des installations touristiques. Toujours selon le rapport de l’OMT, l’Egypte occupe la première place des destinations touristiques qui ont enregistré le taux de croissance le plus élevé en ce qui a trait au nombre de touristes durant les neuf premiers mois de cette année. L’Egypte a réalisé en 2019 un taux de croissance de 21,1 % comparé à la même période de 2018. Elle est suivie par la Corée (15,1%), la Tunisie(14,5%) et les Philippines (14,4%). C’est le Moyen-Orient, notamment l’Egypte, la Tunisie et le Maroc, qui a conduit la croissance touristique mondiale. « Le dernier rapport de l’OMT est un certificat international qui reconnaît la croissance du tourisme égyptien et qui témoigne que l’Egypte est sur la bonne voie pour retrouver sa position de destination touristique de premier plan, surtout qu’il est réalisé par une institution internationale connue par son objectivité », se félicite Saïd Al-Batouty, professeur de macroéconomie et d’économie du tourisme à l’Université de Francfort et conseiller économique à l’Organisation mondiale du tourisme. Il souligne que le nombre de touristes qui ont visité l’Egypte est en croissance continuelle puisqu'au cours des neuf premiers mois de 2019, il a atteint 9,8 millions de touristes.
Plus optimiste encore, Al-Batouty s’attend à un grand boom du nombre de touristes en Egypte en 2020.
« Les chiffres de 2020 devraient dépasser ceux de 2010, surtout avec le retour en masse du tourisme urbain et du tourisme culturel qui ont une grande influence sur les revenus touristiques », explique Al-Batouty. Il salue la fusion des ministères du Tourisme et des Antiquités. « L’objectif de cette fusion est de promouvoir le tourisme culturel connu pour ses revenus élevés surtout que l’Egypte ne manque pas de trésors antiques, ce qui attire des millions de touristes », affirme le conseiller de l’OMT.
Avec des indicateurs positifs, le tourisme égyptien continue à sortir de sa récession qui a duré 7 ans .
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