Le tramway d'Héliopolis sera exposé dans le jardin du palais Empain.
L’histoire d’Héliopolis commence en 1905, lorsque le baron Empain et le ministre Boghos pacha achètent un large espace désertique au nord-est du Caire. En quelques années, la rutilante nouvelle ville d’Héliopolis a surgi des sables, issue de la vision d’un seul homme, un géant de la nouvelle ère industrielle, le baron-général Edouard Empain. Cette longue et importante histoire sera racontée dans une exposition qui aura lieu au palais. « Nous avons eu plusieurs offres pour exploiter le palais et ses jardins », a déclaré le ministre égyptien des Antiquités. Et d’ajouter que cette exposition sera la première phase. « Cette exposition racontera à l’aide de différents moyens technologiques une partie de l’histoire de la capitale égyptienne », indique Névine Nazar, responsable de la muséologie au ministère des Antiquités.
Cette exposition racontera comment Héliopolis s’est transformée d’une oasis située dans le désert en une ville. En outre, la vision du baron Empain et son choix de cette région lointaine à l’époque seront exposés, de même que les plans qu’il a tracés, les éléments fondamentaux du quartier d’Héliopolis comme la basilique et les palais. « Nous allons relater chronologiquement l’histoire héliopolitaine depuis l’ère des pharaons où la cité d’Oun avait été fondée, puis l’époque copte et islamique jusqu’à l’Egypte d’aujourd’hui », renchérit Nazar.
Des films, des photos et un culturama
Une ancienne photo de la place Roxy, l'une des grandes places d'Héliopolis.
Cette histoire vieille de 100 ans sera racontée par des moyens audiovisuels, des photos, des films documentaires, un culturama (projection panoramique sur l’histoire du patrimoine culturel de l’Egypte) et des maquettes montrant le développement d’Héliopolis. « Le baron lui-même racontera son histoire dans la première salle. Nous aurons recours à un acteur qui lui ressemble et à l’hologramme », explique Mahmoud Mabrouk, conseiller du ministère. Et d’ajouter que l’une des deux autres salles annexes au premier étage présentera les plans d’Alexandre Marcel, l’architecte français qui a conçu le palais du baron Empain, et qui a eu un rôle très important dans l’urbanisme égyptien. La troisième salle présentera sur cinq grands écrans un culturama, qui retrace les projets du baron Empain en Egypte.
Au deuxième étage, formé de 4 salles, il y aura dans l’une d’elles les contrats et les documents signés entre les gouvernements égyptien et belge au sujet des chemins de fer et des projets électriques. « Pour la première fois, ces documents vont être présentés au public », assure Mabrouk. Selon lui, une salle exposera l’état du palais à travers les époques et les tentatives de sa restauration et de son exploitation. « Ce palais a tant souffert », assure-t-il. Sous le titre « La mémoire collective », une salle va exposer quelques souvenirs des familles héliopolitaines : tickets, lettres d’amour, photos ou même pièces d’antiquités. « L’association Misr Al-Guédida s’est adressée aux habitants d’Héliopolis, il y a deux mois, pour collecter ces pièces », dit Nazar, en ajoutant que même les anecdotes et les histoires sur le palais seront exposées d’une manière attirante.
Inauguré en 1910, le tramway d’Héliopolis reste dans les mémoires. « On présentera deux voitures de tramway dans le jardin du palais. Ce sont les seules restantes en Egypte », indique Mabrouk. Pour sa part, Nazar assure que ce tramway sera doté d’un film documentaire racontant l’histoire de sa fondation et son développement. « En se rendant à l’aéroport du Caire, on peut voir ce tramway et réfléchir à son importance. Ce tramway a été la raison de la fondation de cette ville », estime Mabrouk.
Les enfants jouiront aussi de quelques activités comme les dessins ou le coloriage. « Une partie du bâtiment administratif annexé au palais et l’écurie seront utilisés pour les activités culturelles et patrimoniales civiles », indique Mabrouk. Bien que des services y soient présentés, le ministre des Antiquités assure qu’au cours de cette phase, une partie du jardin sera exploitée en accueillant des événements culturels importants mais il n’y aura ni restaurants ni cafés.
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