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Une histoire de coquetterie

Doaa Elhami, Mardi, 02 avril 2019

Le Musée copte abrite des trésors insoupçonnés, comme les bijoux et les objets dédiés aux soins de beauté féminins. Jusqu’au 20 avril, une exposition de 26 pièces rares est à découvrir.

Une histoire de coquetterie
Portrait d'une femme maquillée brodé sur un tissu.

26 pièces composent l’expo­sition sur les objets liés à la cosmétique de la femme à l’époque copte. Jusqu’au 20 avril, une collection impor­tante d’un point de vue archéo­logique et esthétique est à découvrir au Musée copte. Le visiteur y trouve des miroirs, des peignes, des bijoux avec leurs coffrets, des flacons de khôl et bien d’autres. « Tous ces objets reflètent au mieux le type de cosmétiques qu’utili­sait la femme pendant l’époque copte et ses pratiques », explique Hani Zarif, adjoint du musée copte, qui attire l’atten­tion sur un miroir en verre avec une manche en bois. C’est, selon lui, l’un des plus anciens miroirs du monde fabriqué en verre. « Au temps de l’An­cienne Egypte, les miroirs étaient fabriqués en fer, en argent, et en or pour les gens aisés, parfois en bronze. Mais jamais en verre. D’où la rareté de ce miroir exposé, qui date peut-être du Ier siècle », explique Zarif, ajoutant que c’était l’un des outils indispensables pour la beauté de la femme.

L’exposition comprend aussi trois peignes en bois décorés de cercles, symboles de l’in­fini dans la foi copte. Ces peignes ont été trouvés non seulement dans les vestiges des maisons, mais aussi dans les monastères. L’un des types des peignes exposés est, par exemple, visible sur une scène gravée sur un bloc de pierre. Il s’agit de deux dames dont l’une est assise devant un bassin où l’on donne un bain à son bébé. « C’est un culte religieux nommé Al-Techt, signifiant le bas­sin, réalisé le septième ou le 15e jour suivant la naissance de l’enfant. Le nouveau-né est emmené à l’église pour que le moine le baigne et le bénisse », explique Zarif. Le peigne servait à coiffer l’enfant après son bain ou était utilisé par sa mère, pour qu’elle se coiffe pour la cérémonie.

Des symboles dans chaque objet

Une histoire de coquetterie
Flacons à khôl dont l'un est orné de cercles qui, ensemble, forment des croix.

De cette collection exposée, un fragment en ivoire attire l’oeil. « Malgré la petite taille de la pièce, dont les mesures ne dépassent pas les 12 cm sur 3,5 cm, les détails de la scène sculptée sont raffinés », souligne Hani Zarif. On y voit une jeune fille coiffée et habillée à la mode gréco-romaine. Pour Zarif, ce fragment d’ivoire pourrait être une partie de la décoration d’un coffret.

Les bijoux, de véritables tré­sors en bronze et en fer, occupent une place importante dans l’ex­position. Des boucles d’oreilles et des bracelets sont finement travaillés et décorés de motifs ornementaux géométriques et botaniques. On y admire aussi des colliers en pierres précieuses et en ivoire, dont l’un est orné d’une coquille, « symbole de la résurrection et d’une nouvelle vie », souligne Zarif. Ces bijoux étaient conservés dans des cof­frets en bois incrustés d’ivoire. L’un de ces coffrets y est présenté. La matière incrustée forme des croix sur les côtés de la boîte et des motifs géométriques sur le cou­vercle.

Parmi les pièces de l’exposition, le visiteur peut remarquer des flacons à khôl d’ivoire, dont la tête est en forme de coq, « qui symbo­lise le réveil, l’éveil pour la prière et les paroles de Dieu », explique Zarif. L’un de ces flacons est orné de cercles qui, ensemble, forment des croix.

Cette exposition offre une promenade dans le monde cosmétique intime de la femme. Le musée copte renferme de rares trésors qui ont davantage besoin d’être mis en relief à travers l’organisation de telles expositions.

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