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La civilisation arabe racontée à Dar Al-Kotob

Nasma Réda, Mardi, 26 février 2019

Dar Al-Kotob (la maison des livres), au Caire, vient d’être rouverte après plusieurs années de rénovation et de réaménagement. Son musée, qui présente un éventail de manuscrits, de livres et d’objets rares, a été doté d’une nouvelle scénographie. Visite.

Photo: Maher Mohamad
Photo: Maher Mohamad

63 manuscrits, 6 papyrus, 16 copies rares du Coran ainsi que de nombreux autres objets uniques font partie de la nouvelle scénographie du musée se trouvant à l’intérieur de la Maison des livres (Dar Al-Kotob), située à Bab Al-Khalq, au Caire. Celle-ci a rouvert ses portes après plusieurs années de rénovation et de réaménagement. La nouvelle col­lection du musée, exposée sur trois étages, renferme 150 pièces qui retracent l’histoire de la civilisation islamique. Celles-ci ne représentent toutefois qu’une infime partie des possessions de Dar Al-Kotob, qui abrite au total près de 60000 manuscrits rares en plusieurs lan­gues (arabe, turc, persan et d’autres), rédigés au cours des siècles et cou­vrant différents domaines, notam­ment la religion, les mathématiques, l’astronomie et la musique. De même, la Maison des livres possède plus de 12000 pièces de monnaie et médailles uniques.

Photo: Maher Mohamad
Photo: Maher Mohamad

Les travaux de restauration et de réaménagement ont commencé en 2016 et ont été subventionnés par le cheikh Sultan Al-Qasmi, émir de Sharjah aux Emirats arabes unis. « Les travaux ont coûté au total 36 millions de L.E., alors que le coût était estimé au départ à 26 millions seulement », souligne Aïda Abdel-Ghani, directrice du musée. L’édifice a été restauré et réaména­gé suite aux sérieux endommage­ments causés par l’explosion, en janvier 2014, d’une voiture piégée devant la préfecture de police du Caire située juste en face du Musée des arts islamiques, occupant le même édifice.

Photo: Maher Mohamad
Photo: Maher Mohamad

La directrice de Dar Al-Kotob explique que le bâtiment est divisé en deux pavillons, l’un comprenant les salles d’étude, qui avaient été moins endommagées et où des acti­vités culturelles sont proposées au public— surtout aux étudiants—, et l’autre renfermant le reste des galeries qui avaient été presque entièrement détruites et dans les­quelles se trouve le musée. C’est à l’Institut Thesaurus Islamicus que l’on doit la nouvelle scéno­graphie du musée.

Contrairement à l’ancien, le nouveau parcours com­mence au 3e étage. Le visi­teur doit suivre les signes rouges au sol et sur les murs pour découvrir l’exposition. « Tous les panneaux ont été modifiés et on a ajouté plus d’informations », souligne Aliaa Idris, conservatrice du musée. A cet étage est notamment exposé le décret signé par le khédive Ismaïl concernant la possession du terrain pour y construire une bibliothèque nationale et un musée. Des papyrus sur les­quels apparaissent diffé­rentes formes d’écritures arabes depuis les premiers siècles de l’hégire y sont aussi exposés. L’étage renferme par ailleurs des globes terrestres ainsi que des instruments d’astronomie et des cartes. Datant du XIXe siècle, le globe indiquant la position des étoiles est un vrai chef-d’oeuvre. Les vitrines abritant les pièces de monnaie et les médailles ont, quant à elles, été renouvelées de sorte à ce que le visiteur puisse voir les pièces des deux côtés. « Bien que la Maison des livres renferme plus que 12000 exemplaires de pièces de monnaie et médailles, on a préféré en exposer un petit nombre seule­ment pour donner plus d’informa­tions aux visiteurs », explique Idris.

Des objets qui suscitent l’admiration

Photo: Maher Mohamad
Photo: Maher Mohamad

En plus d’une aire de repos, le visiteur trouve, dans chaque galerie du musée, un écran tac­tile avec des informations sur les objets exposés. Au deuxième étage, des documents et des livres racontent de façon détaillée la vie des citoyens pen­dant les époques mamelouke et ottomane. « Le visiteur peut, à travers ces documents, apprendre beaucoup sur l’ensei­gnement, les parlers des diffé­rentes classes sociales et leur consommation, sur la littérature et les écritures arabes ainsi que sur les loisirs des Egyptiens pen­dant les époques mamelouke et ottomane », souligne Idris. Une des pièces maîtresses est le célèbre livre de la chanson d’Al-Asfahani, imprimé en Iraq en 1217. Par ailleurs, « une pièce intéressante de cette salle est un oeuf sur lequel le roi Farouq a écrit en personne, d’une écriture claire, quelques-unes de ses réalisations », ajoute la conserva­trice.

Photo: Maher Mohamad
Photo: Maher Mohamad

Au premier étage, le visiteur peut admirer des Corans, des exemples de l’art de la reliure ainsi que des tableaux illustrant le développement de la calligraphie arabe. Une grande boîte en argent servant à conserver le Coran, fabriquée en 1910 en Inde et dont le poids est de 150 kg, occupe le milieu des galeries. Un coffret repré­sentant le dôme du rocher, fabriqué en Iran en 1629 et incrusté de pierres précieuses, d’inscriptions, de versets du Coran, des noms des quatre pre­miers califes de l’islam ainsi que du nom du khédive omeyyade Abdel-Malek Bin Marawan, renferme, lui, le plus petit exemplaire du Coran exis­tant. « Quelques vitrines ont été fabri­quées spécifiquement et importées, afin de supporter le poids de cer­taines pièces », indique Abdel-Ghani. Un coin spécial a été aménagé à cet étage pour les personnes âgées ou souffrant d’un handicap, qui peuvent y faire le tour du musée et profiter des pièces exposées via des écrans tac­tiles.

Photo: Maher Mohamad
Photo: Maher Mohamad

Le ministère de la Culture et la Maison des livres ont par ailleurs publié un guide illustré du musée en deux langues, arabe et anglais. Ses 325 pages retracent le parcours du musée tout en donnant des informa­tions importantes sur l’histoire de la fondation de la Bibliothèque natio­nale et les archives de l’Egypte. Le guide, ainsi que deux manuels ren­fermant des informations pratiques et relatives aux activités, sont dis­ponibles à l’entrée.

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