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Les tombes de Dakhla, témoins de l’art romain

Nasma Réda, Lundi, 21 janvier 2019

Deux tombes ont été découvertes dans l'oasis de Dakhla, à 370 km à l’ouest de la Vallée du Nil. Leur architecture et leurs dessins colorés indiquent qu’elles ont été construites à l’époque romaine.

Vue de l
Vue de l'une des deux tombes. (Photos : Ministère des Antiquités)

Une mission archéologique égyptienne a découvert la semaine dernière deux nou­velles tombes datant de l’ère romaine (de 30 av. J.-C. à 395), dans l’oa­sis de Dakhla. Cette équipe opère, sous la coupe du ministère des Antiquités, depuis 2002 sur le site archéologique de Bir Al-Chaghla, dans la ville de Mout.

Ces tombes, au style architectural exceptionnel, et ornées de dessins funé­raires multicolores, renferment un ensemble de lampes romaines et de pote­ries aux tailles et formes variées.

20 marches permettent d’accéder à la tombe. On y découvre d’abord, inscrits sur une porte, des signes pharaoniques, qui représentent le dieu Ptah. Derrière cette porte, trône un autel en calcaire, en bon état de conservation. La découverte des tombes vient ensuite, après l’entrée principale ouvrant sur une large cour. Celle-ci s’étend sur 5,40 m de long, et 2,5 m de large, d’est en ouest, à 3,70 m de plafond. « Le plafond voûté, en grès, a été découvert en très mauvais état de conser­vation. Il est quasi détruit », déclare Moustapha Waziri, secrétaire général du Conseil Suprême des Antiquités (CSA).

Cette cour principale conduit à quatre petites chambres funéraires, réparties sur deux étages. « Presque toutes les tombes découvertes sur ce site archéologique se caractérisent par ce style hiérarchique. Chaque tombe se compose de deux ou trois étages. Ce style architectural est propre à cette époque », explique Aymane Achmawy, chef du secteur des monu­ments égyptiens au ministère des Antiquités, ajoutant que pendant les cinq dernières saisons de fouilles, la mission égyptienne a découvert plus de dix tombes incomplètes ayant la même forme archi­tecturale. « Les murs sont finement déco­rés par des scènes funéraires colorées », dit-il. A l’intérieur des chambres funé­raires, les archéologues de la mission ont découvert des squelettes, appartenant pro­bablement aux propriétaires de la tombe, ainsi que des poteries et des lampes antiques en argile.

A quelques mètres à l’est de cette tombe, au cours des travaux de nettoyage et de l’enlèvement d’un tas de débris, la mission a découvert la seconde tombe. Elle est construite d’une salle rectangu­laire conduisant à deux chambres funé­raires qui renferment un autel, une table en calcaire et une lampe antique avec de la suie (substance d’aspect noirâtre) au-dessus. « Au fond de cette chambre, du côté du mur nord apparaît une inscrip­tion unique décrivant le processus d’em­baumement du propriétaire de la tombe », indique Achmawy. A savoir, que Mout, la capitale de l’oasis, était une ancienne ville fortifiée aux maisons en brique crue.

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