La Bibliothèque d’Alexandrie, minaret culturel et intellectuel d’Alexandrie.
Centre culturel et intellectuel de l’Antiquité depuis sa construction par Alexandre Le Grand en 331 av. J.-C., la ville d’Alexandrie continue de l’être aujourd’hui. La ville cosmopolite a, en effet, remporté la première place du vote organisé au siège de l’Unesco à Paris pour être l’hôte de la conférence générale du Conseil international des musées (ICOM) en 2022, et ce, suite à une concurrence acharnée avec les deux capitales européennes de Prague (République tchèque) et Oslo (Norvège). « Grâce à ce succès, la ville d’Alexandrie sera la première ville arabe et africaine à accueillir la conférence de l’ICOM, et ce, après avoir gagné avec 67 voix. Prague, la deuxième ville, a obtenu 52 voix, tandis qu’Oslo, qui a déjà organisé la conférence en 1995, n’a reçu que 11 voix », se réjouit Khaled Azab, président du Comité national égyptien des musées.
Azab assure que cet événement historique et sans précédent sera une excellente occasion de remettre l’Egypte, notamment Alexandrie, sur la carte du tourisme mondial, puisque tous les musées du monde vont promouvoir le tourisme en Egypte et les zones archéologiques de la ville d’Alexandrie d’ici 2022. « En outre, au cours des trois prochaines années, la ville fera l’objet d’un plan de développement global, comprenant ses musées ainsi que ses zones d’attraction culturelles et touristiques », ajoute Azab.
Le serapeum d’Alexandrie est l’un des sites archéologiques inédits.
Triennale, la conférence générale de l’ICOM — la principale organisation internationale représentant les musées et les professionnels des musées — est, en fait, le plus grand événement archéologique au niveau international. L’organisation a été créée en 1946 et représente plus de 150 pays, dont l’Egypte, qui est l’un des pays fondateurs. « Cette conférence rassemble plus de 4 000 chercheurs spécialistes et experts dans le domaine des musées, en plus de nombreuses entreprises touristiques internationales, qui viennent des quatre coins du monde pour échanger et dialoguer des différentes questions muséologiques. Cette fois-ci, tout ce monde va se retrouver en Egypte le temps d’une semaine pour discuter du thème : La Découverte de l’identité », indique Azab.
Généralement, les pays participent à ce genre de votes avec des villes qui ne sont pas forcément leurs capitales. Le Japon a ainsi concouru avec Koyoto, l’Italie a choisi Milan et l’Egypte a présenté Alexandrie. Cette dernière a été choisie pour beaucoup de raisons. « La ville d’Alexandrie est la deuxième ville d’Egypte et connue sous le nom de perle de la Méditerranée. Elle possède une richesse unique en matière d’identités, soit méditerranéenne, africaine et arabe. Elle constitue aussi la connexion entre l’Afrique et l’Europe et, puisqu’elle porte l’esprit européen, elle occupe une place spéciale chez les Européens, qui ont représenté 84 % des voix obtenues par Alexandrie », affirme Azab.
Une ville connue pour ses merveilles
La Citadelle de Qaïtbay, l’un des monuments les plus visités d’Alexandrie.
Alexandrie a depuis toujours été le centre culturel et intellectuel de l’Antiquité, réputée pour ses antiquités et ses monuments, tels que le Phare d’Alexandrie, considéré comme l’une des sept merveilles du monde, et le temple de Sérapis, qui fut une partie intégrante de la Bibliothèque d’Alexandrie. « Cette ville antique, qui a été la première ville au monde à abriter un musée en 360 av. J.-C., un musée qui portait en ce temps-là le nom de Mouseion, possède une histoire millénaire », assure Elham Salah, chef du secteur des musées au ministère des Antiquités. Et d’ajouter : « Cette ville renferme aussi une grande variété de musées, comme le Musée gréco-romain, le Musée national d’Alexandrie, le Musée de l’aquarium, le Musée des bijoux royaux et le musée Cavafy ainsi que 4 autres musées dans l’enceinte de la Bibliotheca Alexandrina ». Selon Salah, ce genre de conférence met en valeur le rôle des musées, qui n’est pas limité à la protection du patrimoine. « Les musées égyptiens doivent jouer un rôle, avec les autres institutions culturelles et comme dans les pays européens, dans la renaissance des artisanats anciens ou dans l’augmentation de la conscience culturelle de l’individu en général », dit-elle.
Parallèlement à la conférence se tiendra une grande exposition relative aux nouvelles techniques d’exposition muséologique et au marketing. Dans ce contexte, il ne faut pas oublier d’évoquer les efforts remarquables fournis par les jeunes bénévoles égyptiens qui ont travaillé sur le dossier de la ville d’Alexandrie, que ce soit au niveau du film documentaire tourné sur la ville et qui a séduit le public, ou au niveau de la publicité sur les réseaux sociaux, tandis que d’autres pays ont eu recours à de grandes agences de publicité. « Cette candidature a aussi bénéficié du plein appui du gouverneur d’Alexandrie, Mohamad Sultan, qui s’est rendu au siège de l’Unesco à Paris au moment du vote, ainsi que de celui de la Bibliotheca Alexandrina et de l’Université d’Alexandrie », souligne Azab.
Le gouvernorat d’Alexandrie a organisé une conférence pour le soutien du tourisme à Alexandrie au moment où la délégation du Conseil international des musées a visité la ville en mars dernier. Au cours de cette conférence, les responsables ont très bien présenté la ville ainsi que ses capacités touristiques, archéologiques et ses infrastructures.
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