Les scientifiques italiens lors de leurs travaux à l’intérieur de la tombe de Toutankhamon.
Toutankhamon n’en finit pas d’occuper les archéologues. Cette fois-ci à cause d’une chambre supposée être cachée quelque part dans sa tombe. Or, l’équipe scientifique italienne travaillant dans la tombe KV62 de Toutankhamon dans la Vallée des rois à Louqsor sous la direction du grand archéologue Francesco Porcelli de l’Université polytechnique de Turin fournit aujourd’hui les preuves de l’inexistence d’une telle chambre. «
On a mené des analyses utilisant trois genres différents de radars. Leur fréquence va de 100 MGz 3 gigahertz, afin de détecter ce qu’il y a derrière les murs. Il a pu être conclu, avec un très haut degré de fiabilité, que l’hypothèse de l’existence d’une chambre cachée ou de couloirs adjacents à la tombe de Toutankhamon n’est pas soutenue par les données des radars », a assuré Porcelli lors de la 4e conférence de Toutankhamon, organisée par le Grand Musée égyptien (GEM) du 5 au 7 mai. Il a ajouté que l’équipe avait été très prudente lors de ses travaux dans la tombe millénaire et que la technique utilisée n’affectait ni les murs, ni les décorations, ni les couleurs des reliefs.
C’est l’égyptologue britannique Nicholas Reeves qui avait avancé en 2015 la théorie de l’existence d’une chambre secrète dans la tombe de Toutankhamon. Il supposait encore que cette chambre pourrait être la tombe de la reine Néfertiti, épouse d’Akhenaton, qui n’a jamais été retrouvée, ouvrant ainsi la porte à de nombreuses spéculations. Dès la publication de cette hypothèse, le ministère des Antiquités avait examiné la tombe par radar. Rien n’avait été trouvé. « Deux autres recherches par radar ont été menées dans la tombe par des équipes scientifiques japonaise et américaine pour vérifier l’exactitude de la théorie de Reeves », indique Moustapha Waziri, secrétaire général du Conseil suprême des antiquités.
Pour trancher l’affaire, le comité permanent des antiquités a décidé de soumettre la tombe à d’autres analyses effectuées par une équipe archéologique distinguée. Il a ainsi fait appel à l’équipe de l’Université polytechnique de Turin. Selon Waziri, le rapport de l’équipe de Porcelli fournit plusieurs conclusions importantes : aucune trace de seuil ou de linteau de porte, et absence de ce qui pourrait être interprété comme les murs d’une chambre ou des zones vides derrière les peintures de la chambre funéraire.
Pour sa part, l’égyptologue Zahi Hawas indique qu’il était sûr de l’inexistence de cette chambre. « Beaucoup d’analyses ont été menées à l’intérieur de la tombe de Toutankhamon depuis sa découverte en 1922. Elles ont toutes conclu qu’il n’y a pas de chambre. Il se peut qu’il y existe un sinus, soit une lacune, entre les pierres derrière l’un des murs, mais pas de chambre », a déclaré Hawas lors de son discours à la conférence.
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