Après 11 ans de fermeture, le
Serapium de Saqqara, vaste nécropole souterraine dédiée au dieu Apis, rouvre ses portes. Lors de l’inauguration, le ministre d’Etat pour les Affaires des antiquités, Mohamad Ibrahim, a souligné que le site des Taureaux Apis avait été fermé après de fortes dégradations dues à des mouvements de terrain et à des infiltrations d’eau. Les travaux de rénovation ont coûté plus de 12,5 millions de L.E.
11 années de travaux ont été nécessaires pour consolider et rénover la nécropole. Le projet de restauration renfermait le pavement des couloirs menant au site, le rénovation des planchers et l’installation de vitres devant les fragiles murs originaux. « On a traité les fentes graves sur les murs du tombeau qui menaçaient le cimetière d’effondrement », détaille Mohamad Al-Beyali, chef du secteur des Antiquités égyptiennes au Conseil suprême des antiquités. La température et l’humidité à l’intérieur du tombeau sont désormais automatiquement régulées.
Le Serapium de Saqqara, dont les origines remontent à 1 400 ans av. J.-C., sous la XVIIIe dynastie, sous le règne d’Amenhotep III, se situe à l’ouest du mastaba du Ti et de celui de Ptahhotep (Ve dynastie). Il se présente sous forme de vastes galeries souterraines dans lesquelles sont disposées des tombes de granit (rouge ou noir) ou de basalte, renfermant une trentaine de taureaux incarnant Apis. Les tombes sont complétées de stèles dont les inscriptions fournissent de multiples renseignements sur les règnes sous lesquels vivaient ces animaux sacrés.
Un temple colossal
Le temple souterrain devait mesurer plus de 150 m de longueur, pour une largeur de 3 m et une hauteur de 5 m. De part et d’autres se trouve un double mur d’enceinte ouvert sur deux axes. Le mur principal va d’est en ouest et prolonge l’axe du dromos. Le mur secondaire s’ouvre au nord sur les nécropoles.
Plusieurs agrandissements vinrent par la suite compléter le site. Des reliefs de différentes époques ont, en effet, été retrouvés. On compte plus de 30 chambres en reliefs, certaines colossales, reliées entre elles par des couloirs. Un grand nombre de ces caveaux renfermaient de grands sarcophages où chaque taureau était momifié puis enterré avec faste.
Pendant le Nouvel Empire, ces sarcophages étaient en bois, et il en reste aujourd’hui peu de traces. Plus tard, ils furent taillés dans du granit. Les taureaux étaient enterrés avec des objets funéraires proches de ceux que l’on retrouve dans les tombeaux égyptiens classiques. Bijoux, amulettes et vases canopes sont autant d’objets funéraires nécessaires à la momification et destinés à faciliter le passage du dieu vers le monde des morts.
Les taureaux momifiés n’étaient pas choisis au hasard. Ils devaient répondre à des critères très précis. Hérodote nous indique que l’Apis devait être « le veau d’une vache qui ne pouvait plus se reproduire ». La croyance locale raconte qu’un coup de tonnerre avait frappé cette vache donnant ainsi naissance au culte d’Apis.
Les prêtres parcouraient toute l’Egypte pour trouver un tel veau. Une fois trouvé, on le transportait en bateau sur le Nil dans une magnifique barque dorée jusqu’à Memphis.
En célébrant cette réouverture, le gouverneur de Guiza, Mohamad Ibrahim, a déclaré que le gouvernorat comptait investir 50 million de L.E. pour améliorer et paver les routes menant aux sites archéologiques. « Cette ouverture doit être suivie par celles d’autres sites. Nous espérons que cela contribuera à relancer le tourisme en Egypte », a lancé Mohamad Ibrahim.
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