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Un musée très cosmopolite

Doaa Elhami, Mardi, 08 mai 2018

Réparti sur deux maisons anciennes situées près de la mosquée Ibn Touloun, le musée Gayer Anderson (Beit Al-Kiridliya) fait le bonheur de ses visiteurs grâce à sa collection d’antiquités du monde entier.

Un musée très cosmopolite

Les deux maisons accolées à la mosquée Ahmad Ibn Touloun, dans la rue Saliba, au sein du quartier Sayéda Zeinab au Caire, sont connues sous le nom de musée Gayer Anderson ou « Beit Al-Kiridliya », ce qui signifie « maison de la Crétoise ». En effet, la dernière habitante de Beit Al-Kiridliya était une Crétoise. La maison a été bâtie en 1631 par Mohamad Ibn Salem Ibn Guelman Al-Gazzar, alors que l’autre a été construite en 1540 par Abdel-Qader Ibn Al-Haddad. Bien qu’une centaine d’années sépare la construction des deux maisons, leur architecture est semblable, soit un mélange des styles mamelouk et ottoman.

« Le seuil de chacune des deux maisons s’ouvre sur un couloir qui, à son tour, mène à l’entrée de la maison. Par ailleurs, chaque maison comprend une cour en plein air avec une fontaine au centre, afin d’atténuer la chaleur brûlante de l’été. Les côtés extérieurs des maisons sont ornés de moucharabiehs pour aérer les pièces et les protéger de la poussière », explique l’inspecteur du musée, Hicham Naguib. Et d’ajouter que, comme toutes les constructions de ce temps, les deux maisons comprennent un « salamlek » réservé aux hommes et un « harem » pour les femmes. Composées de trois étages, le premier se compose d’étroits dépôts qui servaient à conserver les céréales et la nourriture. Les deux maisons sont reliées à la hauteur du deuxième étage par deux galeries.

Un musée très cosmopolite

« En 1935, le Comité de conservation des antiquités a interdit la destruction des maisons et a donné l’ordre de les restaurer. En même temps, le major anglais, John Gayer Anderson, a obtenu l’autorisation d’y habiter », raconte l’inspecteur, en poursuivant qu’Anderson était fasciné par la civilisation égyptienne et un grand collectionneur d’antiquités. Le major anglais a ainsi utilisé les pièces des deux maisons pour exposer ses collections et a demandé au Comité de conservation des antiquités de les transformer en musée après son décès. En 1942, Anderson est tombé malade et est retourné à Londres. Depuis, l’endroit est connu sous le nom de musée Gayer Anderson.

Amalgame de styles et de cultures

Les pièces exposées dans le musée constituent un amalgame de styles et sont représentatives de différentes cultures. Si l’architecture des deux bâtiments varie entre le style mamelouk et le style ottoman, les salles, quant à elles, comprennent des antiquités perses, turques, byzantines, pharaoniques, chinoises et indoues. « Dernièrement, nous avons ajouté au musée 5 salles d’exposition qui étaient utilisées comme dépôts et bureaux pour les inspecteurs », déclare la directrice du musée, Mervat Ezzat. Elle ajoute que ces salles comprennent aujourd’hui des pièces qui étaient conservées dans les dépôts, comme les portes du musée, qui avaient été enlevées pendant les travaux de restauration, ou les couverts et services de Gayer Anderson, ornés de deux lions, l’ancien emblème du Royaume-Uni.

Le visiteur trouve aussi dans le musée la salle du jeune roi pharaon Toutankhamon, qui renferme une aquarelle de la scène du trône du roi-enfant, ainsi qu’une salle avec des instruments musicaux et des costumes datant de l’époque ottomane.

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