Bouto de retour
Statue royale non identifiée en granit noir. (Photo : Ministère des Antiquités)
Une mission archéologique égyptienne opérant sur le site de Tell Al-Faraïne, dans le gouvernorat de Kafr Al-Ckeikh dans le Delta, a découvert, au début du mois de janvier, les ruines d’un mur en briques formant l’allée d’un temple. En fait, Tell Al-Faraïne, ex-Bouto, était la capitale antique du Royaume du Nord, à la période prédynastique. « Ces ruines de murailles font probablement partie de l’ancien temple de la déesse Ouadjet de Bouto, datant du Moyen Empire », souligne Ayman Achmawi, chef du secteur des monuments égyptiens au ministère des Antiquités. Cette mission a également mis au jour, au cours du mois, quatre fours remontant à l’époque tardive (712-332 av. J.-C.). Selon Achmawi, ces fours servaient à préparer les offrandes pour les présenter aux divinités du temple.
La mission a également découvert les bases de deux colonnes en calcaire qui se trouvaient probablement dans la salle des piliers du temple. « On a aussi trouvé une statue en calcaire du roi Psammétique Ier (XXVIe dynastie, ayant régné de 664 à 610 av. J.-C.) assis sur son trône, un buste d’une magnifique statue royale non identifiée en granite noir qui peut aussi appartenir au même roi », poursuit Achmawi, ajoutant que cette statue est habilement sculptée. Ce n’est pas tout, selon le chef de la mission, Hossam Ghanem, la mission a découvert la partie supérieure d’une statue représentant le dieu Horus, gravée en quartzite, ainsi que quelques inscriptions en rouge et bleu portant le nom de Bouto, également une partie d’une main royale avec les restes d’un cartouche royal du roi Psammétique Ier, en plus d’une collection de poteries
Ramsès II à Tanis
Stèle de San Al-Hagar.
Une stèle remontant à la XIXe dynastie a été trouvée à San Al-Hagar dans le gouvernorat de Charqiya, dans cette ville antique qui portait le nom de Tanis, lors des travaux de réhabilitation du site par une mission égyptienne. « Cette stèle, dont la forme et l’épaisseur sont surprenantes, est en granit rouge, et montre le roi Ramsès II présentant des offrandes à une divinité », explique Waziri. Selon lui, ce site important était le champ de plusieurs missions archéologiques étrangères jusqu’au début du XIXe siècle, mais il n’a jamais été complètement fouillé. Puis le site a souffert de négligence, ce qui a encouragé le ministère d’établir un projet de réhabilition globale, il y a seulement un mois, afin de le transformer en musée à ciel ouvert. « L’immensité du site et les conditions météorologiques du Delta ne facilitent pas le travail ».
San Al-Hagar est un site archéologique important qui abrite une vaste collection de temples, parmi lesquels il y a des temples construits pour la déesse Mout, le dieu Horus et le dieu Amon. Plusieurs missions étrangères ont déjà travaillé à San Al-Hagar en raison de son importance archéologique. « La ville fut longtemps considérée comme la capitale de Ramsès II », souligne Waziri.
Alexandrie et ses trésors gréco-romains
Le complexe administratif découvert à Tell Edfou.
La mission archéologique égyptienne dirigée par Ibrahim Metwalli, opérant dans le site du cimetière hellénistique du théâtre Al-Abd à Alexandrie, a réussi à révéler quelques outils datant de l’époque gréco-romaine, lors de leur saison de fouille actuelle. « Il s’agit de plusieurs vases d’offrandes, des lampes ornées avec des inscriptions représentant différentes divinités antiques égyptiennes », explique Moustapha Waziri, secrétaire général du Conseil suprême des antiquités. Du côté est du cimetière d’Al-Abd, la mission a révélé une pierre tombale avec une image représentant la façade d’un temple. « Cette pierre montre les talents artistiques des Egyptiens et leur attachement à la religion », explique Metwalli, assurant la formation d’un comité d’urgence pour la restaurer, vu son état déplorable
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Deux trouvailles à Assouan
Statue d'une personne accroupie.
Aux découvertes archéologiques de la fin de 2017 viennent s’ajouter deux nouvelles trouvailles dans la région de Tell Edfu, au nord d’Assouan. Une mission archéologique égypto-américaine de l’Université de Chicago, dirigée par les égyptologues Nadine Mueller et Gregory Marward, opérant sur le site depuis 2014, a découvert les vestiges de deux bâtiments qui faisaient parties d’un complexe administratif. « Le complexe est composé de deux bâtiments massifs contenant de nombreuses pièces et doit encore être entièrement examiné », a déclaré Ayman Achmawy. « Ces constructions étaient utilisées comme bâtiments administratifs pour des équipes minières qui se rendaient dans le désert oriental à la recherche d’or, de cuivre et de pierres précieuses », a-t-il ajouté.
L’un des deux bâtiments a été construit à l’époque du roi Djedkarê Isési de la Ve dynastie, qui a régné entre 2381 et 2353 av. J.-C. L’autre date de la VIe dynastie (entre 2323 et 2135 av. J.-C.). Mueller considère ce complexe de grande importance. « Il enrichit nos connaissances sur les expéditions royales organisées durant cette période. Il montre également que les structures internes du complexe étaient autrefois utilisées comme des entrepôts pour les produits et les marchandises de ces expéditions envoyées par le roi pour apporter des minéraux et des pierres précieuses du désertoriental», dit-elle.
Marward a souligné qu’à l’intérieur du complexe, une collection d’artefacts a été découverte. Il s’agit de 220 sceaux en briques portant le nom du roi Djedkarê et ceux des principaux ouvriers qui ont participé aux fouilles et aux travaux miniers, tel le commandant Sementio. « On a également découvert de nombreux pots métalliques, des coquilles de la mer Rouge et de la poterie nubienne », déclare-t-il.
Parallèlement, toujours à Assouan, au côté ouest du temple de Kom Ombo, une mission égyptienne a mis au jour 4 pièces antiques lors de travaux de drainage. Il s’agit d’une stèle funéraire en calcaire de 40cm de haut et de 27cm de large, représentant un homme anonyme et sa femme offrant des offrandes à un dieu assis. La mission a de même trouvé une statuette sans inscriptions représentant une personne accroupie. « On a découvert deux statues en calcaire appartenant au dieu Horus, dépourvus de gravures », souligne Abdel-Moneim Saïd, directeur général des antiquités de la région d'Assouan et de la Nubie, assurant qu’il y a deux mois, la mission a mis au jour une stèle sur laquelle est gravée en hiéroglyphe le nom et les titres de l’empereur romain Flavius Arcadius, ainsi que des prières pour le dieu de Kom Ombo, Sobek.
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