Les photos héliopolitaines sous les arcades de Korba. (Photo : Fondation du patrimoine d'Héliopolis)
130 photos et 20 sketchs, tel est le contenu de l’exposition organisée le 9 décembre à la synagogue Vitali Madjar (voir encadré), la seule synagogue d’Héliopolis. Ces photos exposées sont le résultat de concours photographiques organisés par la Fondation du patrimoine d’Héliopolis au cours des 4 dernières années, alors que les sketchs ont été faits l’an dernier. Les travaux ont été réalisés par des habitants d’Héliopolis. «
L’exposition est organisée dans le cadre des festivités annuelles du réseau patrimonial Gens et patrimoine, sous la devise : La Découverte des trésors cachés », indique Choukri Asmar, PDG de la Fondation du patrimoine d’Héliopolis. Pour lui, Héliopolis compte beaucoup de trésors cachés que même ses habitants ne connaissent pas et qui appellent à être découverts. La seule et unique synagogue d’Héliopolis en est un bon exemple. Raison pour laquelle les responsables de la fondation ont décidé d’organiser l’exposition héliopolitaine à l’intérieur de la synagogue. «
C’est à la fois un message de paix et un moyen de briser tout tabou en matière d’utilisation de la synagogue comme centre culturel pour récolter les fonds nécessaires à sa restauration », reprend Asmar.
Le 1er prix de la compétition 2017. (Photo : Fondation du patrimoine d'Héliopolis)
L’exposition présente les oeuvres primées entre 2013 et 2017. « Elles sont réparties en deux thèmes : l’architecture et les Héliopolitains », explique Asmar. L’exposition permet notamment au visiteur de découvrir les balcons en demi-cercle, rectangulaires ou encore triangulaires, fréquents à Héliopolis. La plupart de ces balcons sont cernés de colonnes latérales, coiffées de chapiteaux qui portent des ornements botaniques. Les villas d’Héliopolis occupent une place considérable dans les photos de l’exposition. Certaines sont entourées de jardins et d’arbres florissants, dont l’âge remonte parfois à plus de 60 ans. « Malheureusement, aujourd’hui, le nombre de ces arbres diminue au profit des nouveaux intérêts des propriétaires », regrettent les jeunes photographes d’Héliopolis, qui enregistrent tout changement au niveau de la verdure ou de l’architecture de la banlieue historique avec leurs caméras. Les portes des maisons du quartier de Korba et des rues des alentours sont elles aussi le sujet de plusieurs photos de l’exposition. Certaines portes sont ornées de motifs botaniques d’une grande finesse. D’autres sont partiellement en verre. Le tramway, symbole de la ville d’Héliopolis, occupe lui aussi une grande partie de l’exposition et le visiteur peut retracer son histoire à travers les photos exposées. Certaines représentent des passagers qui contemplent le paysage héliopolitain à travers les vitres du tramway. D’autres montrent des arrêts déserts, avec juste un homme qui dort sur les bancs dans l’attente du tramway. Sur l’une des images, un contrôleur tend sa main avec fierté en montrant les tickets qu’il vend aux passagers.
Une banlieue historique en photos
Si les Héliopolitains sont représentés dans le tramway, on les retrouve aussi dans les fameux cafés et restaurants d’Héliopolis, comme Groppi, pour prendre leur café du matin ou siroter une limonade, ou bien dans un café populaire pour feuilleter le journal, ou encore assis devant leurs magasins. On voit encore un piéton en djellaba qui profite de l’ombre des arbres, alors qu’un autre se sert des murailles d’une villa pour se reposer. Bref, l’exposition retrace l’actuelle vie d’Héliopolis avec toutes ses facettes. N’oublions pas les photos des palais, prises en noir et blanc, signe de la nostalgie d’une époque d’antan.
Quant aux sketchs exposés, ils ont été réalisés par de jeunes dessinateurs, qui ont ainsi traduit leurs vues sur les différents bâtiments et les richesses architecturales d’Héliopolis.
Asmar explique que l’exposition est organisée à l’intérieur de la synagogue grâce à une coopération entre la Fondation du patrimoine d’Héliopolis et Drop of Milk Egypt (association de la gouttelette de lait), responsables du patrimoine juif du Caire. Cette coopération vise à transformer Héliopolis en une « ville culturelle avec plusieurs centres d’art, de culture et de divertissements pour offrir à ses habitants une qualité de vie et des possibilités de sorties exceptionnelles et encourager les nouvelles générations à ne pas quitter leur ville natale », selon les propos d’Asmar.
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